Tom Chapman, un cyclocrossman qui découvre l’Europe

Crédit photo Nicolas Berriegts - DirectVelo

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Déjà présent à l’avant sur la première étape, Tom Chapman ne se lasse pas de faire des kilomètres en échappée. Ce samedi, pour la deuxième étape en Eure-et-Loir, le coureur du Team Bridgelane s’est relancé dans une longue aventure, cette fois accompagné par deux coureurs seulement. "Durant 60 kilomètres, il y a eu beaucoup de mouvement mais rien n'est sorti. Puis, nous avons réussi à partir avec un autre gars, puis un troisième. Nous avons très bien travaillé ensemble". Petite frayeur néanmoins, lorsqu’un groupe d’une vingtaine d’unités est sorti, avec le maillot jaune Emilien Jeannière à son bord. "C'est revenu quand le groupe est sorti. Nous avons discuté, nous nous sommes dit qu'il fallait rouler le plus fort possible". Et cette fois, c’était la bonne.

DES CIRCUITS PARFAITS AU TOUR DE BRETAGNE

Mais alors que Quentin Bourg et Oscar Nilsson-Julien lâchent prise, l’Australien en remet une couche, et s’offre un passage sur la ligne d’arrivée en solitaire, quelques secondes devant la meute lancée à ses trousses alors qu’il reste moins de dix kilomètres. "À la fin, j'ai fait ce que j'ai pu. J'ai essayé de résister le plus longtemps possible. Mais je suis content de ma journée". Battu la veille, et piégé, Tom Chapman a voulu mieux gérer son effort. "J'ai essayé d'être très intelligent sur la section la plus rapide et d'apprendre de mes erreurs de la veille. J'avais encore 30" quand je suis arrivé sur le circuit. C'était plus que ce que je m'étais imaginé. Je voulais juste entrer en premier sur le circuit et voir ce que je pouvais faire ensuite. Et j'ai fait ce que j'ai pu !".

Il lui aura finalement manqué cinq kilomètres. "J’y ai un peu cru mais le vent de face dans le final, ce n'était pas bon pour nous. Alors que dans la ville, dans la partie technique, je sentais que nous roulions bien". En plus de ces deux jours en échappée, Tom Chapman n’en est pas à son coup d’essai puisqu’il avait déjà tenté plusieurs attaques durant le Tour de Bretagne. "C'est ma première année en France. J'essaye d'apprendre le plus rapidement possible et de courir à l'avant. Le Tour de Bretagne a été une belle expérience". Il faut dire que les parcours proposés étaient parfaits pour ses qualités. "J'aime les parcours en montée/descente. Je me débrouille sur le plat mais il faut qu'il y ait un juste milieu. La Bretagne comportait des circuits techniques, dans les villes. Il fallait se placer et virer vite, j'adorais ça".

UNE PASSION POUR LE CYCLO-CROSS… EN AUSTRALIE

Avec Bridgelane, le coureur originaire d’Adelaïde est comme à la maison. Et la sortie de la crise du Covid tombait à pic. "La première année avec Bridgelane, il y a eu le Covid donc nous n'avons pas eu de courses. Je voulais aller en Europe depuis longtemps. Je me sens très privilégié de venir ici avec l'équipe. Je prenais part surtout à des cyclo-cross chez moi. Nous avons eu de la chance que la saison de cyclo-cross ait eu lieu". Tom Chapman avait alors hâte d’aller croiser le fer avec les coureurs européens, sur la route. Mais il va vite retrouver les sous-bois, chez lui. "Je courrai encore en Europe le week-end prochain. Puis je retournerai à la maison pour le début de la saison de cyclo-cross. Je veux vraiment bien faire. Puis, je veux montrer que je suis en forme pour représenter l'équipe lors de l'été australien (les saisons sont inversées par rapport à la France, NDLR). Pour le moment, je veux juste finir mon bloc en Europe du mieux possible".

S’aligner dans les sous-bois pour un Australien est donc plutôt original. Puisque les grands rendez-vous mondiaux du calendrier ont pour la plupart lieu lorsque les pays d’Océanie sont en été. La discipline n’est donc pas très populaire à l’autre bout du globe. "Malheureusement, le peloton en cyclo-cross n'est pas très conséquent, mais les gars là-bas sont forts. Beaucoup de clubs organisent des évènements. Chaque week-end, il y a une course. C'est un privilège en hiver". Il doit ce lien avec le cyclo-cross à un ami, qui l’a poussé vers la discipline. "Un ami m'a offert son vélo et m'a dit que je devrais essayer, et venir avec lui. Je viens du motocross et il pensait que je serais bon en cyclo-cross", sourit Tom Chapman, qui ne manque pas de qualités sur la route non plus, en témoigne ses longues journées à l’avant qui s’accumulent.

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