Guillaume Martin a tenu bon. Malgré le très gros numéro de l’Espagnol Antonio Pedrero (Movistar) et le sprint rageur du Danois Mattias Skjelmose (Trek-Segafredo) sur la ligne, c’est bien le Normand de la formation Cofidis qui est parvenu à conserver son maillot jaune de leader après son coup double de la veille, pour remporter l’édition 2022 du Tour de l’Ain (voir classements). DirectVelo a recueilli sa réaction après l’arrivée.

DirectVelo : Antonio Pedrero t’a donné du fil à retordre !
Guillaume Martin : Oui, enfin, ce n’était pas le seul. On savait que ce serait une étape dure et que l’on serait attaqués du début à la fin. Ça a été le cas avec une échappée conséquente et des coureurs comme Julian (Alaphilippe) à l’avant. Il ne fallait pas leur laisser trop de marge. On a super bien géré, sans paniquer. Dans l’équipe, tout le monde était vraiment très fort. On misait sur le fait que les coureurs de l’échappée s’épuisent à petit feu mais finalement, le coureur de la Movistar (Antonio Pedrero, NDLR) ne s’est pas tellement épuisé (rires). Il a fallu vraiment accélérer à la fin pour revenir et garder ce maillot. Il était vraiment impressionnant. Pour moi, c’était des mathématiques à la fin. Je devais revenir sous la limite des deux minutes face au coureur de la Movistar mais d’un autre côté, je ne devais pas trop m’exposer à des contre-attaques d’autres coureurs. Mon avantage, c’était quand même que l’échappée aille au bout pour que d’autres coureurs prennent les bonifications. Finalement, ça se termine bien. C’était la première fois que j’avais un maillot à défendre sur une dernière étape et que je le garde. C’était plaisant.

« J’AI BIEN DIT À TOUT LE MONDE DE NE PAS PANIQUER »

Rémy Rochas a été un appui précieux…
Il sera sur le Tour d’Espagne. Je crois qu’il va se faire plaisir car il marche super fort. Malheureusement, il a eu un problème mécanique dans la dernière descente. Sinon, il aurait été avec nous jusqu’au bout. Quand on prend le départ d’une étape comme celle-là, on est un peu plus serein lorsque l’on a un équipier de ce niveau-là.

Quelle était la stratégie de l’équipe dans le final ?
Je voulais donc que le groupe des favoris arrive pour la place de 3 ou encore derrière, pour éviter qu’un favori ne prenne des bonifications. Le plan était aussi d’essayer de basculer avec trois coureurs de l’équipe au sommet de la dernière montée mais les UAE sont montés à un gros tempo alors il n’y avait plus que Rémy et moi. Quand George Bennett a attaqué, j’ai bien dit à tout le monde de ne pas paniquer car ce n’était pas le plus dangereux au général. Rémy a géré un bon tempo pour le maintenir à portée. Il était très fort, mais on l’a bien géré.

« LE BARÈME EST UN PEU PARTICULIER »

Après ton succès sur la deuxième étape, tu évoquais ton calendrier futur et l’importance des points UCI. En l'occurrence, c’est un succès important pour ces fameux points…
Ah, ces fameux points qui rythment nos quotidiens et qui vont le faire jusqu’à la fin de la saison, malheureusement… On a un peu de marge mais c’est sûr que ça permet de scorer. Sur le Tour de France, on a été acteurs mais on n’a pas marqué trop de points. Ça va faire un peu de bien même si le barème est un peu particulier et ne récompense pas trop les classements généraux, par rapport aux courses d’un jour. Mais on prend quand même.

Tu vas donc désormais enchaîner deux nouvelles courses françaises, comme tu l’annonçais il y a 24h…
Oui, j’irai sur la Polynormande puis le Tour du Limousin. C’est le “Championnat du Monde”, la Poly ! Daniel Mangeas, je l’aime bien. Et j’étais au club de Saint-Hilaire, juste à côté. Ce n’est pas la course qui me convient le mieux au niveau du parcours. J’ai déjà essayé de la gagner en attaquant de différentes manières : de près, de loin (quatre participations entre 2015 et 2018, NDLR)... Je n’ai jamais essayé au sprint alors on va tenter cette année (sourire). J’irai aussi pour me faire plaisir.