Romain Grégoire sait répondre présent quand il est attendu. Favori de la sixième étape du Tour de l’Avenir, le Français s’est imposé avec la manière ce mercredi à Oyonnax (voir classement). “C”est encore plus beau quand c’est annoncé, apprécie-t-il au micro de DirectVelo. Tout le monde savait que je visais cette étape. Les Néerlandais et les Allemands sont venus me voir ce matin en me disant que c’était pour moi aujourd’hui. Je ne sais pas si c’était de l’intimidation”. Si tel est le cas, leur plan n’a pas fonctionné.

« UN AUTRE MONDE QUE LES CLASSE 2 ESPOIRS »

Le Bisontin est passé à l’action dans la dernière difficulté, la côte de Ceyssiat dont le sommet était situé à six kilomètres. Mais pour une fois, il a peiné à faire la différence. “Je n’ai pas été surpris, c’est un autre monde que sur les Classe 2 Espoirs. L’équipe d’Allemagne, c’est un truc de malade comment ils ont géré la journée. On ne pouvait pas bouger. Nous étions tous à fond dans les roues. Le niveau est tellement élevé que je ne m’attendais pas à faire la différence même si j’ai réussi à la faire un petit peu”. Au début de la descente, il a vu revenir deux concurrents.

Il a alors décidé de jouer malin. “Je savais qu’il fallait en garder pour le sprint au cas où ça rentrait. Je ne voulais pas trop en faire, je ne voulais pas faire 2e ou 3e face au Néerlandais et à l’Allemand qui comptaient eux aussi leurs coups de pédale. J’en ai gardé un max pour avoir une cartouche pour le sprint”. Quand le peloton est revenu, il ne s'est donc pas affolé et a pu compter sur le soutien précieux d’Alex Baudin. “Il m’a emmené le sprint. C’est aussi en partie grâce à lui que je gagne au sprint”.

« ME DÉPOUILLER COMME JAMAIS »

Romain Grégoire s’offre son sixième succès de la saison, le premier avec l’équipe de France depuis son titre européen, en Juniors, en septembre 2021. “C’est un grand plaisir de gagner avec ce maillot. L’équipe a fait un job de fou pour mettre Lenny (Martinez) dans les meilleures conditions pour le général et moi pour l’étape. Nous avons joué parfaitement”. Il avait aussi à cœur de faire briller la tunique tricolore après un début de course plutôt timide. “On ne pouvait pas rester sur ce début de Tour l’Avenir discret, où nous étions presque inexistants… On représente notre pays sur la plus belle course Espoirs du calendrier, on se devait de faire de belles choses. On se devait d’aller chercher au moins une étape, maintenant il reste le général avec Lenny”.

Le classement final de ce Tour de l’Avenir, lui, ne l'a jamais vraiment visé. “Je n’en faisais pas un objectif absolu car je savais que la montagne allait être compliquée pour moi”. Sa chute lundi sur la route de Chaillac, où il a alors perdu plus de quatre minutes, a selon lui “réglé tous les débats” autour des ses ambitions au général. “C’était tout pour Lenny et moi je visais cette étape d’Oyonnax à 200%”. Le voilà “soulagé d’un poids” avec une victoire d’étape dans la besace. “Ça va me permettre d’être libéré dans la tête et tout donner pour Lenny. Je vais me dépouiller comme jamais en montagne pour l’emmener le plus loin possible”.