Jarno Widar, la forteresse du Giro Espoirs

Crédit photo Giro Next Gen

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Ce n’est plus une promesse mais d’ores-et-déjà une confirmation. Impressionnant de régularité sur tous les terrains chez les Juniors, Jarno Widar semble également au-dessus de la mêlée chez les Espoirs, dès sa première saison dans la catégorie d’âge. 2e de la Ronde de l’Isard puis de la Flèche Ardennaise, le Belge vient surtout de réaliser le doublé Alpes Isère Tour et Tour d’Italie Espoirs. “C’est un drôle de sentiment, je ne sais pas vraiment quoi dire, ça fait bizarre”, concédait-il auprès de DirectVelo juste après s’être vu remettre “le magnifique trophée” de lauréat du Giro Next Gen, qu'il va s'empresser de poser sur sa table de chevet. 

Après avoir sabré le champagne - pour la sixième fois de la semaine depuis sa prise de pouvoir mardi dernier -, il a pu savourer son sacre avec ses coéquipiers de la Lotto-Dstny DT, sous une pluie de confettis roses et devant la Rocca Albornoz, forteresse construite sur la place principale de Forlimpopoli sur les ruines de la cathédrale. Tout un symbole pour un athlète pas franchement imposant physiquement (1m66, 52 kg), timide et discret dans la vie de tous les jours, qui parle tout bas, et pourtant solide comme un roc sur le vélo. “Je dois surtout remercier l’équipe car tous les gars ont été incroyables. 99% de cette victoire revient à l’équipe, 1% à moi-même. Je n’ai rien fait”, tenait-il à souligner après avoir remercié tout le groupe et plus particulièrement Milan Donie, son ange gardien ému aux larmes en face du podium protocolaire au moment où son leader est venu l’enlacer chaleureusement.

LÉO BISIAUX, UN COUP DE CHAUD SOUS 32°C

S’il est vrai que ce dernier a réalisé un gros boulot, Jarno Widar est aussi un jeune homme modeste. Car durant la dernière heure de course de cette huitième et dernière étape, et alors même que Léo Bisiaux (Decathlon AG2R La Mondiale) s’est virtuellement rapproché tout près au général, le maillot rose a dû prendre ses responsabilités en roulant à bloc, tête dans le guidon, tant dans la côte de Bertinoro - quatre passages - que dans la descente et les parties planes. “J’ai été inquiet à trois tours de l’arrivée lorsqu’il y avait 1’40” d’écart. J’ai essayé d’inciter les autres à nous aider car ils pouvaient aussi perdre le podium. C’était stressant mais heureusement, ça l’a fait”.

Malgré ce coup de chaud sous 32°C - un record sur ce Giro -, l’Espoir 1 concède qu’il a toujours eu confiance en ses capacités et à celles de l’équipe à tenir la baraque. Pour preuve : lorsqu’on lui demande quel aura été le moment le plus chaud de la semaine, il cite l’arrivée de la cinquième étape à Cremona - sprint massif et victoire de son coéquipier Steffen De Schuyteneer -. “Tout le monde était frais, ça roulait fort et ça jouait des épaules. J’étais content de passer la ligne. Mais pour le reste, en montagne, j’avais confiance en moi et je n’avais pas peur de perdre le maillot”. Jarno Widar était bien l’homme le plus fort de ce Tour d’Italie Espoirs et cela ne souffre d’aucune contestation.


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