Victor Thomas : « Faire une course solide »
Près de trois ans après sa dernière participation avec les Espoirs à Nommay, Victor Thomas va retrouver la Coupe du Monde ce dimanche à Beekse Bergen (Pays-Bas), cette fois-ci avec les Élites. “C’est quelque chose de beau. C’est plaisant de pouvoir participer à un tel évènement. Ça va être une bonne expérience. Vu que je n’en ai pas fait les années précédentes, je serai dans le flou. Je veux faire une course solide et reprendre mes marques. Le résultat n’est pas trop significatif car il y a à la fois peu de monde mais énormément de niveau“, déclare à DirectVelo le sociétaire de la Pédale d’Alsace qui compte retourner sur le circuit de la Coupe du Monde dans les semaines à venir. “Ce serait le but. Courir en régional permet de travailler les points faibles en séquençant les phases de course. Mais pour progresser et franchir des paliers, il n’y a rien de mieux que de courir face aux meilleurs même si tu prends une fessée“.
« DE NOUVEAU LE TEMPS DE ROULER POUR PERFORMER »
Début 2021, le coureur de 24 ans évoquait le projet de monter une structure de cyclo-cross avec Sébastien Marasco (lire ici). L’équipe a été créée l’an passé et son frère Théo l’a d’ailleurs intégrée cette saison, mais il n’en fait finalement pas partie. “Au moment où ça s’est fait, j’ai changé de voie professionnelle. Je suis devenu commercial en mars, j’avais beaucoup moins de temps pour m’entraîner et je ne voulais pas m’engager en faisant les choses à moitié. C’est pour ça que mes performances l’hiver dernier étaient réduites et que je n’ai pas participé aux quatre premières manches de la Coupe de France en octobre. Entre temps, les choses ont rapidement bougé puisque j’ai eu le soutien des cycles Léon“.
Victor Thomas avait aussi cessé sa collaboration avec son entraîneur Gérard Brocks. “Je ne pouvais plus faire des compétitions au niveau auquel j’étais vu que le travail avait pris le dessus“. Mais en mars 2022, il change de voie professionnelle et retourne travailler chez Décathlon. “J’ai alors recontacté Gérard car j’avais de nouveau le temps de rouler pour performer. J’ai mon jeudi et une demi-journée dans la semaine. Je voulais qu’il m’aide car il a un grand savoir“. Durant les beaux jours, il a surtout fait de la route. “J’ai beaucoup couru en régional et une fois au niveau national à Dijon-Auxonne-Dijon. Puis, en juin, j’ai eu une chute à l’entraînement et je me suis retrouvé sous une voiture à l’arrêt. Ça m’a stoppé net. J’ai refait quelques courses sur route lors des trois dernières semaines d’août“.
« ON DESCENDAIT LES COLS DANS LA NUIT ET LE BROUILLARD »
En avril, l'Alsacien a vécu une expérience singulière. Il a traversé la Corse du nord au sud en empruntant la GT 20 de Bastia à Bonifacio pour promouvoir l’association Adrien Lippini, jeune cycliste qui a perdu la vie dans un accident en 2019. “On est parti à quatre à 7h du matin. Les vues étaient magnifiques. Vers 18h, il s’est mis à pleuvoir et la température n’était plus que de deux degrés. On descendait les cols dans la nuit et le brouillard. Les 300 derniers kilomètres, on les a effectués à deux, les deux autres nous ont porté assistance. Il y avait deux voitures. On ne s’est reposé que deux heures au total et on est arrivé à 5h du matin à Bonifacio“, explique Victor Thomas qui a parcouru 577 kilomètres en 20h16 avec 9752 mètres de dénivelé. Il est reparti en ferry à 17h, le jour-même. “C’était assez express. On est arrivé deux jours avant. J’espère que j’aurai l’occasion d’y retourner“.
En attendant, le 4e du Championnat de France Espoirs 2020 de cyclo-cross a repris les choses sérieuses dans les labourés en terminant 16e et 22e des deux premières manches de la Coupe de France à Nommay. “Le but était de rentrer dans le Top 15, je me loupe de peu mais mon début de saison est correct sachant que je suis parti assez loin en neuvième et septième lignes sur la grille de départ“. Après la Coupe du Monde à Beekse Bergen ce dimanche, son objectif est d’intégrer cette fois-ci le Top 15 le week-end suivant à la prochaine étape de la Coupe de France à Camors. “Et pourquoi pas mieux. Je n’ai pas plus d’infos que ça sur le circuit mais j’aime bien les tracés en Bretagne comme à Lanarvily et Quelneuc où c’est souvent physique et avec du dénivelé“. Le Championnat de France à Bagnoles-de-l’Orne devrait également lui convenir. “J’avais fait 7e en Espoir. Ce sera de nouveau très physique avec des parties dans la boue et j’adore piloter“.