Perrine Clauzel : « C'était hyper stressant »
Quand Perrine Clauzel parle de son Championnat de France à Bagnoles-de-l'Orne, elle ne parle pas de sa médaille de bronze mais du maillot tricolore de sa sœur, Hélène. Cette victoire et cette course, elle les a vécues avec les yeux d'une sœur. "Quand je vois Hélène partir, je veux qu'elle gagne, on est sœurs. Je voulais que ce soit elle ou moi sur la première marche", déclare-t-elle à DirectVelo.
L'aînée savoure à fond le titre de sa cadette. "On l'attendait depuis un moment, elle le mérite, depuis toutes ces années qu'elle tourne autour, toutes ses places de 2... J'ai essayé de faire ce que j'ai pu au maximum". Une fois Hélène Clauzel isolée à l'avant, "à la pédale", insiste-t-elle, Perrine s'accroche pour décourager les poursuivantes, à commencer par Line Burquier. "J'ai vu qu'Hélène assurait bien devant. Je suis restée au contact de Line un bon moment, c'est ça qui a fait qu'elle ne revenait pas sur Hélène. Après, quand j'ai décroché, elle a dû se dire « ça y est je peux rentrer sur Hélène »".
« ILS S'EN SERAIENT MORDU LES DOIGTS »
Reste alors le dernier tour où la tenante du titre va revenir à la dernière minute sur la représentante d'AS Bike Racing. Perrine Clauzel, en 3e position, vit ce duel à distance à travers les haut-parleurs, sans les yeux mais avec les oreilles et le cœur qui bat très fort. "C'était hyper stressant. Quand j'ai entendu que Line revenait sur Hélène, je me suis dit « oh non, ce n'est pas possible, elle ne peut pas nous voler le titre sur rien ». Dans la dernière bosse, j'ai entendu que ça allait se jouer au sprint et après j'ai entendu que c'était Hélène qui avait gagné. On sait que Line prend des mauvais départs, ça ne l'a pas aidée sur ce coup-là", commente-t-elle.
La nouvelle sociétaire du Team Grand Est-Komugi La Fabrique peut laisser éclater sa joie en passant sur la ligne. C'est le moment de repenser à elle. "Je voulais faire podium, les jambes sont là depuis un mois. Je suis heureuse de faire 3, ça montre que ça monte en puissance, note la 15e de Zonhoven dimanche dernier. La saison n'est pas terminée. Il y a encore Benidorm et surtout, la Coupe du Monde à la maison à Besançon, je tâcherai de faire une belle course devant mon public et le Mondial arrivera vite dans la foulée". Mais avant de penser aux jours prochains, elle peut savourer le titre de sa sœur et sa médaille en famille. "Nos parents ne devaient pas venir et finalement ils ne voulaient pas rester à la maison. Heureusement qu'ils sont là sinon ils s'en seraient mordu les doigts de ne pas pouvoir vivre une Marseillaise avec leurs deux filles sur le podium".