Lauréate de trois des cinq manches, Sandrine Etienne a remporté la première édition de la Coupe de France eCycling (voir classement). “Avant la dernière épreuve, je n’avais que quatre points de retard sur Sophie Giovane. C’était super serré. Elle pratique Zwift depuis un moment, elle sait comment courir. J’ai encore des lacunes, j’ai perdu des points par méconnaissance du système de points. J’ai compris des trucs au fil des courses“, explique à DirectVelo la cycliste de 45 ans qui a gagné l’ultime compétition avec plus de 100 points d’avance. “Je ne me suis pas posé de questions, j’ai envoyé. Je me suis rendu compte que je lançais les sprints bien trop tôt avant la ligne, ça m’a permis de faire de bons chronos et de marquer des points. C’est particulier, c’est une course aux points avec des sprints. Parfois, ça roule un peu tranquille. Le système de points ne valorise pas forcément les attaques. Il faut faire avec. Je me découvre quelques compétences pour le sprint que je n’imaginais pas. J’ai plus l’habitude de monter des cols à bloc pendant de dix minutes à 1h. Là, c’est complètement autre chose“.

« À LA DERNIÈRE MINUTE »

De 2003 à 2013, elle a pratiqué le cyclisme. “Je disputais des compétitions régionales en Rhône-Alpes. J’ai été sélectionnée une fois par le comité pour participer au Championnat de France à Saint-Brieuc en 2009“. Puis, elle a découvert le trail et a été vice-Championne de France de trail long en 2016. L’année suivante, elle a arrêté la compétition et a continué à courir sans prendre part à des épreuves. En mai dernier, elle s’est cassé la clavicule. “Pendant six semaines, je me suis mise au vélo d’appartement. Fin juin, j’ai repris les sorties de vélo en extérieur. Ensuite, en octobre, je me suis mise à fond sur Zwift et je n’ai plus fait que ça“.

Sandrine Etienne participe à la Zwift Racing League et fait partie de la Team Foudre où elle est membre de deux équipes, une mixte et une féminine. “Ça permet de faire de jolies rencontres, bien que ce soit virtuel“. Elle a vu un message passer pour s’inscrire à la Coupe de France eCycling. “Dans le groupe Discord de Foudre, ça disait que la sélection pour le Mondial se ferait après les deux premières manches de la Coupe de France. J’ai candidaté à la dernière minute, à l’arrache. Il fallait prendre une licence FFC, je l’ai eu juste à temps“. Originaire des Vosges, elle a habité à Tarare (Rhône) et vit depuis cinq ans à Faverges (Haute-Savoie), près d’Annecy. “Je suis jeune retraitée militaire. Je passe une formation sur trois ans pour être accompagnatrice de montagne. J’ai du temps devant moi. Je fais du home trainer 20h par semaine avec l’échauffement, la récupération, le volume et les courses“.

« MON PETIT CHALLENGE »

L’actuelle 1ère du classement mondial Zwift Power voit l’eSport comme un jeu. “Ça permet de m’amuser. Ce sont des efforts courts qui nécessitent du punch. Les courses ne sont pas très longues, ça les rend accessibles à tout le monde sans longs déplacements. Je suis assez fan du concept“. Début février, elle devra exceptionnellement se déplacer pour le Championnat de France eCycling qui aura lieu à Grande-Synthe (Nord). “Tant qu’à faire, je vais essayer de gagner le titre. Ce sera différent de courir chez soi. On aura le même matériel. Il y aura un peu d’ambiance dans la salle, ça va être une bonne expérience. Je suis assez enthousiaste“. Puis, le 18 février, elle participera au Championnat du Monde avec l’équipe de France en compagnie des deux filles qu’elle a devancées à la Coupe de France (voir sélection). “Ce sera un format particulier avec trois courses à élimination à la suite. On sera 100, puis 30 et 10. Je serais très déçue si je ne me qualifiais pas pour la deuxième manche. Même si je me prépare pour ce rendez-vous, je ne me fixe pas trop d’objectif. J’ai des progrès à réaliser concernant le placement dans le peloton et la gestion“.

À terme, Sandrine Etienne espère intégrer une équipe qui participe aux Zwift Grand Prix. “J’aimerais car il y a vraiment les meilleures“. Lors des beaux jours, elle compte reprendre les sorties en extérieur. “Je compte participer à quelques courses sur route. J’ai dans l’idée d’en faire au printemps et en été pour voir ce que ça peut donner. Je n’ai pas roulé dans un peloton depuis un moment“, reconnaît la cycliste de 45 ans qui possède une licence individuelle et qui s’est inscrite à la cyclosportive l’étape du Tour de France entre Annemasse et Morzine. “On verra plus tard si je rejoins un club. L’an passé, je roulais avec des copains. C’est une superbe région pour les longues sorties. Durant l’été, j’ai découvert Strava. Je faisais la chasse aux KOM dans les cols du coin quand je sortais seule. C’était mon petit challenge personnel“.