Quentin Jauregui sans repères et sans prétentions

Crédit photo Alexis Dancerelle / DirectVelo

Crédit photo Alexis Dancerelle / DirectVelo

Sur le papier, il est l’un des noms les plus ronflants de la Boucle de l’Artois (Élite Nationale). Mais de son propre aveu, pas sûr qu’il en soit l’un des principaux protagonistes pour autant. “J’y vais parce que c’est à côté de chez moi, c’est tout”, sourit Quentin Jauregui au moment d’évoquer, pour DirectVelo, sa présence sur l’épreuve nordiste. Après neuf saisons chez les pros, à Roubaix-Lille Métropole, AG2R La Mondiale puis B&B Hôtels-KTM, le coureur de 28 ans fait son retour dans les rangs amateurs. Pour rappel, le Nordiste n’avait pas été conservé par la formation de Jérôme Pineau, avant même que celle-ci ne soit finalement contrainte de mettre la clef sous la porte. Et il s’est donc engagé avec Dunkerque Grand Littoral. “Je ne vais pas faire une vraie saison. L’Artois devrait d’ailleurs être la seule vraie grosse course que je vais disputer. Le reste, ce sera des courses pas loin de la maison, en Open, dans le Nord ou en Belgique”.

DEUX MOIS ET DEMI SANS SPORT

Durant la décennie qu’il a passée chez les pros, Quentin Jauregui n’a jamais véritablement changé. L’ancien grand espoir français de cyclo-cross a toujours gardé son franc-parler et sa simplicité. Et ce n’est donc certainement pas maintenant qu’il va changer d’attitude, pour son retour à l’échelon inférieur.
“Je ne vais pas m’emmerder à aller courir en Bretagne (sourire). Mais je refais un peu de vélo pour m’amuser. Sinon, comme ma femme bosse le week-end, je me fais chier à la maison”, rigole-t-il encore.

Il y a moins d’un an, Quentin Jauregui remportait une étape de l’Alpes Isère Tour (2.2) sous les couleurs des « Men in Glaz ». Cet hiver, il n’a pas vraiment fait tous les efforts nécessaires pour espérer être compétitif au plus haut niveau amateur. Mais surtout, il n’a pas été épargné par la malchance. “Je me suis cassé la cheville lors d’un trail alors que j’étais parti pour faire pas mal de courses à pied, comme Alexys (Brunel)”, précise-t-il en évoquant l’ancien coureur de la Groupama-FDJ et d’UAE Team Emirates, qui sera son coéquipier ce week-end. “Mais lui s’est fixé de gros objectifs en triathlon. Moi, c’était juste pour la déconne”. Cette blessure l’a contraint à laisser le vélo au garage durant deux mois et demi. “Je n’ai que six semaines d’entraînement dans les jambes. Je voulais reprendre il y a quinze jours, à Saint-Quentin, mais j’ai chopé la Covid. J’ai quand même pris le départ mais j’ai dû bâcher direct…”.

UN PODIUM POUR SA COURSE DE REPRISE 

C’est finalement lors du Souvenir JC Sant, dans les Ardennes, qu’il a remis un dossard, le week-end dernier. En prenant la 2e place derrière Léo Kraemer (voir classement). “Il m’a cassé ! Les gens pensent que c’est facile quand on redescend des pros mais non. Si on ne s'entraîne pas, on ne peut pas espérer grand-chose”. S’il n’envisage donc pas du tout de réaliser une saison pleine sur la route, Quentin Jauregui devrait tout de même être présent sur quelques épreuves régionales. Et surtout, il compte bien disputer des cross cet hiver, dans sa discipline de prédilection. “Je viens de me racheter un vélo pour ça !”.

En attendant, il est actuellement en formation et passe des bilans de compétence, en prévision d’une prochaine reconversion.
“Je n’ai pas une idée précise de ce que j’aimerais faire. Je n’ai pas de diplômes, c’est pour ça qu’il fallait que je m’y remette et que je fasse des bilans de compétence”, précise celui qui avait rejoint une structure étrangère dès ses 17 ans et qui avait été stagiaire chez Argos-Shimano dès ses 19 ans - ce qui était plus rare il y a dix ans qu’aujourd’hui - (retrouvez tous les articles consacrés à Quentin Jauregui depuis 2010 en cliquant ici). “Maintenant, tout ça est derrière… Là, c’est presque impossible que j’enchaîne. Je vais me faire plaisir avec Dunkerque et apporter ce que je peux. Sans trop me projeter”.

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