Une 13e place sur A travers la Flandre pour Stan Dewulf et une 16e place pour Benoît Cosnefroy lors du Tour des Flandres. Voilà le bilan de l’équipe AG2R Citroën sur les Flandriennes cette saison, sans donc le moindre Top 10. Ce dimanche, il fallait même descendre jusqu’au 37e rang du classement pour trouver trace d’un coureur de la WorldTeam savoyarde, en la personne de Greg Van Avermaet, vainqueur du Monument il y a six ans. Lors de Kuurne-Bruxelles-Kuurne, Oliver Naesen était le premier coureur de l’équipe à couper la ligne… en 79e position. Est-ce la fin d’un cycle ? La formation AG2R Citroën envisage-t-elle de revoir ses ambitions ces prochaines années sur les Flandriennes ? N'est-ce simplement qu'un mauvais cycle avant un nouvel élan positif ? DirectVelo a fait le point avec Julien Jurdie en marge de « l’Enfer du Nord ». Entretien.

DirectVelo : Que retenir de cette période des Classiques flandriennes ?
Julien Jurdie : Forcément, on est déçus et frustrés de cette campagne de Flandriennes. On avait d’autres ambitions que de faire 13e ou 18e sur toutes ces courses depuis le Circuit Het Nieuwsblad. Le bilan est décevant, même si l’implication des coureurs était là.

Que s’est-il passé sur ce Paris-Roubaix ?
C’est à l’image de cette campagne de Classiques. On avait un plan prédéfini au départ : mettre un garçon dans l’échappée pour anticiper. On a été plutôt acteurs, notamment avec un Stan Dewulf très remuant. Mais on n’a pas réussi à être devant, c’est un regret. Mais ça devient de plus en plus compliqué de prendre des échappées sur les grandes Classiques. Il faut préciser que l’on a manqué d'agressivité, on a été trop timides sur une portion où c’est sorti en contre. On aurait dû être présents. C’est le regret de la journée. On ne va pas se cacher derrière ça mais il ne faut pas oublier non plus que dans la Trouée d’Arenberg, Stan (Dewulf) est tombé et Oliver Naesen a crevé. Ça fait partie intégrante de Paris-Roubaix mais c’est vrai qu’on a eu ce lot de malchance à ce moment important, même s’il faut dire qu’on a été plutôt vernis sur le reste de la course. De toute façon, en étant en voiture 19 sur une course comme celle-ci, il est très compliqué de pouvoir influencer sur le dépannage. À partir de là, la course est devenue trop compliquée pour nous. Greg (Van Avermaet) s’est battu dans le groupe pour la 15e place.

« IL Y A EU DES MOMENTS DE SATISFACTION, IL NE FAUT PAS L’OUBLIER »

Les mauvais résultats qui se sont enchaînés sur cette période de Flandriennes remettent-ils en question les ambitions de l’équipe sur ces épreuves à plus long terme ?
Non, il faut continuer à travailler dans ce sens-là. Greg (Van Avermaet) a fait des résultats intéressants par le passé avec nous, il ne faut pas l’oublier. Il a terminé 3e du Tour des Flandres, 3e du Nieuwsblad, sans oublier d’autres places d’honneur. C’est clair que ce n’est plus le grand Van Avermaet, on le sait. Il a 37 ans et un manque de réussite. Il a fallu qu’il s’habitue au système de l’équipe. Il y a eu des moments de satisfaction, il ne faut pas l’oublier. Je retiens surtout de lui que c’est un garçon d’un grand professionnalisme.

Tu en parles presque au passé…
Greg arrive en fin de contrat chez nous. Il n’a pas encore pris de décision quant à la suite à donner à sa carrière. Peut-être qu’il sera encore sur le vélo l’année prochaine, peut-être qu’il va arrêter. Il n’y a que lui qui le sait. Dans tous les cas, on a passé de super moments avec lui. On s’attendait à avoir de meilleurs résultats avec Greg cette année, lui aussi. C’est le premier déçu de ne pas être acteur sur ces courses qu’il adore et qu’il a gagnées.

« CE N’EST PAS ASSEZ »

Il a également été décidé d’incorporer Benoît Cosnefroy dans ce groupe des Flandriennes cette année…
Il n’a pas été ridicule au Ronde le week-end dernier. Il a été acteur, on l’a vu à l’avant pendant un moment sur la course. Je pense qu’il y a des chances que l’on revoit Benoit sur certaines Flandriennes l’année prochaine. Mais pour le moment, on va se concentrer sur les Ardennaises, justement avec Benoît. Ces Ardennaises sont l’un des objectifs prioritaires de l’année. L’équipe a besoin de rebondir.

Il y a donc toujours cette envie de tenter de jouer les premiers rôles sur les Flandriennes, peut-être via le recrutement de nouveaux coureurs ?
C’est encore beaucoup trop tôt pour parler de ça mais ce qui est sûr, c’est qu’une équipe WorldTour se doit d’être performante sur tous les fronts, que ce soit les Flandriennes, les Ardennaises ou les courses par étapes. On se doit de réfléchir à la suite, de savoir comment on va se positionner dans le futur. Même si on a eu des podiums intéressants, ce n’est pas assez, le bilan de ces trois dernières années sur les Flandriennes est difficile. On a toujours envie de performer sur ces courses-là. On a fait des podiums un peu partout mais il manque la victoire et de la constance. On va travailler avec le staff pour voir quel sera le schéma de l’équipe AG2R Citroën en 2024.