Basile Delalande : « C’est une sacrée course »
Basile Delalande reste sur une saison aboutie chez les Juniors. En 2022, il a terminé à la 7e place du Challenge DirectVelo avec dix podiums au passage, dont deux succès en Fédérale. Alors à l’OC Locminé, il est logiquement passé chez les grands avec Morbihan Fybolia GOA. Jusqu’à présent, l'Espoir 1 n’a pas complètement confirmé dans les classements, puisque son meilleur résultat est un Top 20 à Plaintel-Plaintel. Mais l’essentiel est pour le moment ailleurs, il a régulièrement participé aux victoires de ses leaders, pour son plus grand plaisir. Mais ce dimanche, il s’attaque à un premier gros morceau du calendrier Espoir, à savoir Paris-Roubaix. Avant cette découverte, Basile Delalande a fait le point avec DirectVelo sur sa découverte du haut niveau amateur, avant, donc, le haut niveau international de sa catégorie.
DirectVelo : Comment se passe ton début de saison ?
Basile Delalande : C'est de mieux en mieux, les premières courses sur les Plages me changeaient. Ça roulait hyper vite, on avait du 48 km/h de moyenne. Ce sont des courses plein gaz. Mais ça change des Juniors, là il y a plus de contrôle, en Junior il n’y avait pas vraiment d'équipes structurées, c'était tous les temps les meilleurs devant. Là ça roule beaucoup plus en équipe, ça frotte plus. Les kilomètres ça va, 30 bornes en plus ce n'est pas non plus trop dur. Mais quand ça roule fort… Les bordures, c'était le pire.
C’est-à-dire ?
L'année dernière il faisait beaucoup plus beau, là on a eu du vent et de la pluie. Ça fait bizarre quand tu es mal placé… Tu ne vois personne derrière, tu es à 55 km/h vent de côté, au bout de ta vie, seul… Ça fait mal (rires) ! Mais quand tu es bien placé c’est tout de suite plus facile. Mentalement c’est beaucoup mieux que quand tu ne vois plus personne derrière. Maintenant je sens que ça vient de plus en plus, l'équipe gagne pas mal. Avec les plus jeunes on a souvent roulé devant le peloton. Quand on roule et qu’à la fin les mecs gagnent, c'est plutôt cool.
« SUR LES ELITES ON SENT L’EXPÉRIENCE »
Il n’y a donc pas d’impatience quant à tes résultats personnels ?
J'ai fait quelques courses où j'aurais pu faire des résultats, mais on n’était moins représentés, on était deux ou trois face à des équipes à dix. Ça va venir petit à petit, je sens que c'est de mieux en mieux. Je préfère rouler et que les gars gagnent plutôt que faire 20e d'une course en ne faisant pas grand chose. On va commencer les courses par étapes où il y a plus de chances, à partir de la semaine prochaine avec le Tour de la Manche.
Tu as des objectifs plus tard dans la saison ?
Les courses Espoirs comme Roubaix sont toutes des objectifs. On est entre jeunes, on sent moins la présence des anciens. Sur les Elites on sent l'expérience. Donc une course Espoirs est forcément un objectif. Pour Roubaix, il y a le facteur chance et tout ça. C'est quand même un objectif car je commence à être en forme. Avec la Manche ce sont deux épreuves cochées.
« LE CARREFOUR DE L’ARBRE EST FOU »
Comment te sens-tu avant de prendre le départ de Paris-Roubaix Espoirs ?
Physiquement je suis pas mal, j'ai fait une semaine plus cool donc je me sens bien. On était venu il y a un mois et demi après l'Artois, on était resté trois jours pour faire le circuit en deux fois. La partie en ligne on connait, on a refait les 50 derniers kilomètres, et ce samedi on a été au vélodrome pour rigoler. Niveau matériel et tout, on est prêt. Quand on voit des mecs courir en WorldTour et qu’on va être avec eux… On verra bien, mais je me sens bien. Ça va bien frotter avant les secteurs, il va falloir être bien placé. Si tu commences 120e au premier secteur, ça va être une journée compliquée (sourire).
Qu’as-tu noté pendant tes reconnaissances ?
Le Carrefour de l'Arbre est fou, il faudrait lui mettre sept, huit ou dix étoiles. Comparé aux autres c'est atroce, c’est long et ça tape de fou. Vendredi, le vent était comme demain, il y a pas mal de secteurs vent de dos où ça se passe assez vite. Mais certains vent de face, comme le Carrefour, vont taper. Les quatre premiers secteurs vont être chauds. J'ai trouvé que c'était les pires, peut-être que c’était parce que c'était les premiers et qu’il fallait le temps de se remettre dedans. Mais ils sont hyper longs, pas à l'abri. La course peut être pas mal entamée dès le troisième secteur. Il y a une longue transition entre les quatre et cinq, soit ça va être plein gaz, soit ça peut se regrouper.
« J’AIMERAIS LA TERMINER CETTE FOIS »
Tu te sens à l’aise sur les pavés ?
Quand ça se passe bien, c'est cool (rires). Si tu as un ennui et que tu es seul… c'est chiant (rires). Ça joue dans la tête aussi. Il y a un peu d'appréhension, comme ça va frotter sale. J'ai hâte d'y être. Les recos nous mettent dedans. Ce n'est pas n’importe quoi, c'est une sacrée course. Je l’avais faite chez les Juniors, on avait eu un problème mécanique avec Pierre (Thierry), on avait dû abandonner. Cette année-là c’était le chantier, avec la pluie et tout. En Junior 2, j'avais fait la Pévèle et là ça s’était bien passé (il avait terminé 17e, NDLR). Collectivement et individuellement, j’ai de bons souvenirs sur les pavés.
Quel est l’objectif pour toi ?
On va faire le briefing, on verra ce que ça dit. J’aimerais la terminer cette fois. Collectivement Pierre marche bien en sortie de Tour de Bretagne, donc on va l’aider au maximum. En général chez les pros les échappées vont loin, donc pourquoi pas prendre un coup d'avance. Je suis loin d'être le meilleur physiquement. Donc je vais aider l'équipe ou prendre un coup d'avance.