Baptiste Huyet : « Seul, je n'y serais pas arrivé »
Sa 2e place à Bourg-Arbent-Bourg donne le sourire à Baptiste Huyet. Pourtant, la course avait mal commencé pour le sociétaire de Bourg-en-Bresse Ain Cyclisme. “J’ai eu un problème de pédalier dans le fictif, on a dû le changer. À ce moment-là, je me suis dit que la journée allait être longue. Mais finalement ça s’est bien passé”, sourit-il au micro de DirectVelo.
« JE ME SUIS VU GAGNER »
Sur leurs terres, les coureurs burgiens ont tout essayé, avec l’objectif de dynamiter la course. “Arthur (Blanc) est parti une première fois dans un groupe de trois, mais c’était un peu suicidaire. Ensuite, dans le deuxième GPM, on avait la consigne de tenter un coup. Finalement, Sten (Van Gucht) et Louis (Rouland) sortent en costaud. Ils ont fait un numéro parce qu’à quatre devant, c’était compliqué”. Le quatuor se fait reprendre dans le Mont July, où la course s’emballe et le peloton explose. “C’est monté vite. Finalement, on se retrouve à une quinzaine devant. On était cinq de l’équipe donc on devait jouer”. Chacun leur tour, les coureurs dirigés par Christian Milesi tentent de sortir, sans grand succès. “Martin (Tjotta) est sorti avec Maximilien Juillard. Quand ils se font reprendre à cinq kilomètres, Louis (Rouland) tente à son tour. Finalement, ça rentre aussi alors je décide de sortir. Je me disais que je pouvais le faire. Malheureusement, à 500 mètres, Antoine Aebi me reprend, et me passe tout de suite (voir le classement)”.
Le coureur de 22 ans, qui n’a toujours pas ouvert son compteur en Élites, doit se contenter de la 2e place après la 5e du Tour du Gévaudan la semaine précédente. Cependant, peu de regrets pour lui qui se savait moins rapide au sprint. “À un moment, je me suis vu gagner, mais bon... Martin avait fait les efforts, et Louis et moi sommes des tanches au sprint, on n'aurait jamais fait podium (rires). Attaquer chacun son tour était la bonne solution. Il aurait fallu un gars comme Sten avec nous, il aurait pu gagner, mais il avait déjà été devant toute la course”. Très fort collectivement, Bourg Ain Cyclisme continue de profiter de son surnombre, au point de frustrer les adversaires. “Je comprends qu’on puisse agacer les autres mecs. Quand on a Martin à l’avant, qu’on est encore cinq derrière et qu’on dit qu’on ne peut pas rouler, ça peut être énervant. Mais c’est le jeu. Et personnellement, c’est un plaisir de rouler avec l’équipe. C'est le collectif qui me permet de faire deux. Seul, je n’y serais pas arrivé”.
LE PLEIN DE CONFIANCE AVANT L'ALPES ISÈRE TOUR
Ce podium vient donc confirmer sa bonne forme. “Je me sens de mieux en mieux. En début de saison, j’ai eu des soucis. J’ai chuté lourdement au Poinçonnet-Limoges et en même temps, je suis tombé malade. C’est dommage parce qu’aux Boucles du Haut-Var et à Is-sur-Tille, j’étais bien”. Et dans un collectif aussi fort, exister peut aussi être difficile, d’autant que la plupart des coureurs ont le même profil. “L'équipe est tellement forte, ça doit aussi tourner. Au mois d’avril, je n’ai pas pu prendre beaucoup d’échappées, et les courses me correspondaient moins”. Le début mai lui a donc permis de se mettre en avant. “Le Tour du Gévaudan me convenait bien, le parcours était dur. Et aussi, je prends confiance. Je sais que c’est mon problème, j’en manque. Dans le final du Gévaudan, je ne me fais pas confiance et je gère mal mon final”.
Le coureur qui vit à Reims espère profiter de ses bonnes jambes pour aborder les échéances à venir, sur un terrain à sa convenance, avec l’Alpes Isère Tour (24-28 mai). “J’y vais avec de l’ambition. Je suis aussi conscient que Martin est notre leader. S’il faut faire le travail pour lui, je le ferai sans soucis. Mais les étapes de montagne vont se faire à la pédale, et comme c’est en Classe 2, on aura moins le poids de la course”. Au milieu des équipes Conti, c’est là que Baptiste Huyet se sent le mieux. Il avait entre autres terminé 4e d’une étape de la Ronde de l’Isard, l’année dernière. “J’aime bien les Classe 2. Je m’en sors mieux parce que généralement, il y a des équipes qui contrôlent, et ça se fait à la pédale. J’ai bien marché à la Ronde de l’Isard parce que c’était dur et qu’il n’y avait pas trop de tactique”.