Clément Carisey : « C’était vraiment chaud »
Clément Carisey est passé par toutes les émotions lors de cette troisième étape de l’Alpes Isère Tour. Après avoir été victime d’une crevaison à 13 kilomètres du terme qui aurait pu lui être fatale, le sociétaire de Charvieu-Chavagneux Isère s’est finalement imposé dans un sprint à deux face à Théo Thomas, avec le peloton sur leurs talons (voir classements). L’ancien professionnel de 31 ans s’empare du même coup du maillot jaune de leader. L’Isérois revient pour DirectVelo sur sa journée à l’avant et sur ce succès à domicile.
DirectVelo : Tu t'imposes sur une étape de l'Alpes Isère Tour, non loin de chez toi ! Que représente cette victoire pour toi ?
Clément Carisey : Ça fait extrêmement plaisir. C’est le plus haut niveau auquel on puisse courir en étant amateur. Pour le club, c’est top. On n’est pas loin de la maison. C’est beaucoup d’émotion.
« CETTE HISTOIRE DE GANTS M’A TRACASSÉ »
Avais-tu prévu de t’échapper ce vendredi ?
Initialement, j’avais plus en tête les deuxième et quatrième étapes. On a vu que lors des deux premières étapes, le scénario inverse qu'imaginé s’est produit. Aujourd’hui, on s’attendait à un sprint, alors je me suis dit pourquoi pas encore l’inverse. À la base, je ne devais pas être devant. Sur la ligne de départ, je me suis rendu compte que j’avais oublié mes gants et ce n’était peut-pas bon de traîner dans le peloton avec toutes les chutes qu’il y a. Cette histoire de gants m’a tracassé. Au début, j’ai dit ça pour rigoler. Après, je me suis pris au jeu en allant à l’avant.
Tu t’es retrouvé avec trois autres coureurs dans l’échappée et vous avez compté jusqu’à 7’35“ d’avance. Pensais-tu à la fois à la victoire d’étape et au classement général ?
Je ne pensais pas du tout au général, mais d’abord à la victoire d’étape. On a vraiment bien roulé toute la journée. Notre rythme était de faible intensité jusqu’à 45 kilomètres de l’arrivée, au sommet du deuxième passage de la côte de Bel Air. Je leur ai dit, peu importe l’avance, on attend juste Bel Air et après, on voit si c’est possible de jouer ou pas. On avait encore trois minutes à 45 bornes. On a commencé à mettre en route et on ne s’est retrouvé qu’à deux (avec Théo Thomas, NDLR).
« UN SPRINT UN PEU PLUS PARTICULIER »
À 13 kilomètres du terme, tu es victime d’une crevaison….
C’était vraiment chaud. Il fallait que je rentre au plus vite. Je ne me suis rien dit de particulier par rapport au fait que Théo m’attende. J’ai réalisé une sorte de contre-la-montre, ce sont des qualités qui me correspondent. Heureusement, on avait un bon petit matelas d’avance. Mais c’était tendu, on était obligé de se donner à fond tous les deux et jouer le jeu.
Comment s’est passé le final ?
On ne s’est pas trop attaqué. Plus on se rapprochait de l’arrivée, plus j’essayais de mettre de gros relais. Tous les deux, on prenait des relais de plus en plus courts car on était un peu au bout du rouleau. J’ai essayé de le forcer à passer en arrêtant de pédaler. Il était intrinsèquement plus rapide que moi. Mais sur une étape comme ça, c’est toujours différent. On était plus ou moins au même niveau de fatigue. C’était un sprint un peu plus particulier qu’une arrivée sèche comme quand il s’est imposé au Tour du Loiret.
« JE POUVAIS APPORTER QUELQUE CHOSE AU SEIN D’UNE ÉQUIPE DE PREMIÈRE OU DEUXIÈME DIVISION »
Comment vas-tu aborder ces deux prochains jours alors que tu as pris le maillot jaune ?
Ça ne va pas changer grand-chose. Dimanche, maillot jaune ou pas, ça va être compliqué. Je vais d’abord profiter de la journée de demain et faire en sorte de ne pas le perdre.
As-tu des regrets de ne plus être professionnel quand tu vois que tu gagnes sur une Classe 2 ?
C’est difficile. Je pense que je pouvais apporter quelque chose au sein d’une équipe de première ou deuxième division mondiale. Je ne suis pas un champion, j’aurais pu assumer un rôle d’équipier. Mais ce n’est pas moi qui fais les contrats. Je me dis que je n’ai pas eu beaucoup de chance dans ma carrière cycliste pro. Je ne suis pas quelqu’un qui est aigri. J’ai quand même eu la chance d’être pro et de gagner une étape en Classe 1 (au Tour Poitou-Charentes, NDLR). Il y en a plein qui effectuent plusieurs années chez les pros et ne gagnent pas. C’est dommage, mais c’est comme ça.
Il s’agit de ta quatrième victoire cette saison !
Le plaisir est au rendez-vous, d’autant plus avec ce succès du jour où les aspects d’expérience, de gestion et de psychologie sur le final entrent en ligne de compte. C’est un tout. Si je m’étais uniquement concentré sur les étapes 2 et 4 en me disant d’attendre aujourd’hui car ça allait être une journée de transition... Demain, ça ne serait peut-être pas ouvert pour moi. J’ai remporté une Élite, un classement général et maintenant, je m’impose en Classe 2, c’est top.