Antoine Huby : « Quelque chose de grand »
Le week-end dernier, Antoine Huby s’est adjugé son premier classement général d’une épreuve par étapes. Et pas à n’importe quelle occasion, puisqu’il a triomphé avec le maillot bleu sur les épaules, sur la Course de la Paix (voir classement). "C'est quelque chose où je suis très régulier depuis pas mal de temps, j'avais déjà performé sans rien gagner. Mais là, sur une Coupe des Nations et à la Paix particulièrement, c'est quelque chose de grand". L’histoire est d’autant plus belle qu’il n’était à l’origine pas prévu sur la course tchèque. "En sortant de l’Orlen, Pierre-Yves (Chatelon, sélectionneur, NDLR) m'avait prévenu que j'étais premier remplaçant, puis il m'a appelé, j'étais prêt, la forme était là. J'étais très heureux de pouvoir la faire car j'avais vraiment envie, et arriver sans pression c'est encore mieux".
« C’EST JUSTE UN PREMIER POINT »
Car l’habituel sociétaire du Vendée U remplace finalement Nolann Mahoudo, blessé. "C'est d'autant plus gratifiant de finir comme ça, même si je savais que ça me convenait bien, c’est le genre de course que j'aime, mais il y avait des choix à faire pour Pierre-Yves. J'étais prévu sur l’Orlen". Sur l’épreuve polonaise, sa 7e place au général et sa 4e place d’étape laissaient déjà entrevoir quelque chose d’intéressant. "Mais on s'est un peu raté le dernier jour, je sortais d'une 2e place à la Flèche du Sud aussi. Le dernier mois était quand même bien fourni en bons résultats". Malgré tout, il reste toujours une petite ombre au tableau. "Il ne faut pas non plus se satisfaire que de ça, je n'ai pas levé les bras encore, je suis très content mais c'est juste un premier point".
En effet, s’il a pris les commandes du général au soir de la deuxième étape, en prenant d’ailleurs le maillot à son coéquipier Pierre Gautherat, il n’est pas parvenu à battre le Danois Simon Dalby sur la ligne. "On a fait une belle journée, on savait que Pierre Gautherat n’était pas sûr de passer. C'est monté plein pot mais ça allait bien, on avait dit que si Louis (Rouland) et moi nous sentions bien, on pouvait attaquer". L’Italie allume la première mèche dans l’avant-dernière montée. "J'ai pris la roue tout de suite. Il restait 30 bornes, l'Italien était à bloc, je l’ai lâché en haut. Puis il est revenu et on est monté ensemble avant d'être repris". Dans la dernière rampe, Antoine Huby s’accroche, notamment sur l’attaque de Simon Dalby dans le final, "avec le mental pour aller chercher cette 2e place".
« JE COMPRENDS MIEUX LA COURSE » SUR LES ÉPREUVES INTERNATIONALES
Pour la dernière journée, les Bleus devaient encore une fois prendre leurs responsabilités pour défendre le bien d’un des leurs. "Sur le profil c’était moins dur, mais j'ai plus galéré parce qu’il y avait plus de bornes, et surtout beaucoup de vent, ce n’était pas facile". Les bonifications peuvent jouer un rôle, alors les Danois de Simon Dalby ne laissent pas sortir d’attaquants. "On a finalement réussi à les battre sur la bonif, c'était le premier bon point". Enekoitz Azparren tente de faire chavirer le navire français, en comblant son retard de 33 secondes au général. "Mais les gars ont géré, ils ont fait un boulot incroyable, je les remercie pour ça. Sans l'équipe qu'on avait là, jamais je n'aurais ramené ce maillot". Pour conclure un enchainement Pologne-République Tchèque "très réussi" à titre personnel, pour sa première avec l’équipe de France Espoirs. "Je ne peux pas rêver grand chose de mieux. À part une étape mais il ne faut pas être trop gourmand".
Malgré ce baptême, Antoine Huby devient cette saison un vrai épouvantail des courses internationales, Espoirs notamment. "Le format de course me convient mieux, je me sens mieux sur une Classe 2 que sur une Elite, je comprends mieux la course. Le moment de flottement, du contrôle... Ça me convient bien. Les Elites sont tout le temps bim bam boum. J'aime bien car je reste crossman, mais je n'arrive pas forcément à voir le bon coup, et à avoir les bonnes ressources dans le final", explique le 2e de Liège-Bastogne-Liège Espoirs. Mais le prochain gros objectif se fera avec les amateurs, pour le Championnat de France de Cassel. "Ce sont les jambes qui parleront dans la bosse. Le plus fort gagnera". Le Breton va rester à la maison jusqu’à son départ dans le Nord. "Sur un France c’est toujours objectif victoire et rien d’autre, et avec cette forme c’est cool". Antoine Huby fera partie des noms à cocher.