Arnaud Démare vit actuellement la saison la plus compliquée de sa carrière. Homme fort du cyclisme français et du sprint mondial durant plus d’une décennie, le Picard n’y arrive plus. Alors qu’il a toujours décroché plusieurs victoires par saison depuis son arrivée chez les pros en 2012, le leader d’Arkéa-B&B Hôtels n’a pas encore levé les bras cette année. Statistique bien plus douloureuse encore : il n’a jamais fait mieux que deux places de 5, au Challenge de Majorque puis sur l’étape inaugurale du Tour d’Algarve. “C’est ma moins bonne saison mais ça fait partie des aléas d’un athlète de haut niveau. Le but est de ne pas baisser les bras”.

Il y a tout de même des motifs de satisfaction à trouver dans ses performances du dernier Tour de France. Face aux hommes les plus rapides au Monde, il a terminé deux fois 7e avant de couper la ligne en troisième position à Villeneuve-sur-Lot, lors d’une étape qu’il aurait pu remporter mais où il a finalement été déclassé pour sprint jugé trop houleux. “J’ai repris confiance sur le Tour de France même si ce n’est pas évident de reprendre confiance sur cette course-là. On a fait de beaux sprints, que ce soit collectivement ou même d’un point de vue personnel, relate-t-il après coup pour DirectVelo. “Quand j’ai fait 3e, c’était un très beau sprint, j’étais content ce jour-là”.

AUX BONS SOUVENIRS DU TOUR POITOU-CHARENTES

Cap désormais sur la fin de saison pour celui qui a gagné 95 fois chez les pros. Avec dès ce mardi une participation au Tour Poitou-Charentes (2.1), une épreuve qui fait traditionnellement la part belle aux sprinteurs et sur laquelle il compte déjà dix succès, huit étapes et deux fois l’épreuve. En 2018 comme en 2020, Arnaud Démare avait réalisé une véritable razzia sur le TPC, ne laissant rien à ses adversaires. Nul doute qu’il n’en demande pas tant cette fois-ci, mais qu’un succès d’étape serait déjà une délivrance. Pour sauver sa saison ? “Je n’ai pas envie de parler de « sauver » ma saison car c’est assez violent comme mot. Mais j’espère repartir sur un bon rythme sur le Tour Poitou-Charentes. On a une équipe assez jeune donc il va falloir aussi prendre de l’expérience tous ensemble”.

Alors que Paris-Bourges et le Tour de Vendée sont annulés cette année, Arnaud Démare n’aura pas encore 50 occasions de jouer la gagne d’ici la fin de l’exercice annuel, même s’il n’aurait sans doute pas participé à l’épreuve vendéenne cette fois-ci puisqu’elle était exceptionnellement prévue la veille de Paris-Tours. D’où l’importance, plus que jamais, de ce TPC pour redresser la tête, sur la lancée du Tour de France. “C’est dur mentalement. Quand on fait du mieux possible pour notre travail et qu’on n’a pas les récompenses derrière, c’est dur à vivre mais il faut être bien entouré et continuer à avancer”.