Stefan Bissegger a changé de crémerie. “J’étais chez EF depuis bientôt cinq ans, ça fait beaucoup pour un coureur cycliste. C’était le moment de partir”, estime-t-il auprès de DirectVelo, attablé dans la salle du restaurant d’un hôtel de la Nucia (Province de Valence) où sa nouvelle formation Decathlon AG2R La Mondiale a pris ses quartiers à l’occasion de son habituel stage de janvier. 

« UN TRÈS BEAU PROJET »

Le Suisse a été séduit par “un très beau projet”, où tout le monde va selon lui dans la même direction. “Ils n’arrêtent pas de chercher ce qui peut être amélioré dans tous les domaines”. La saison 2024 de l’équipe savoyarde, avec 30 victoires et une 6e place au classement UCI, ne l’a pas laissé insensible. “C’est toujours intéressant quand tu vois une équipe qui progresse si vite sur le matériel et les résultats. Ça a été un élément décisif dans ma décision de venir”. 

Le travail réalisé autour du contre-la-montre a bien sûr aussi séduit l’ancien Champion d’Europe de la spécialité. “Le vélo de chrono semble très bien. Mes chiffres sont très bons à l’entraînement. Il faudra voir les résultats maintenant”. La mayonnaise a bien pris avec son nouvel entraîneur Alex Camier, qui vient de passer les dix dernières saisons chez GreenEDGE Cycling. “On a la même philosophie. C’était le cas avec mon entraîneur chez EF jusqu’à mon titre de Champion d’Europe. J’ai changé ensuite et ça a moins bien fonctionné ces deux dernières années, je n'arrivais pas à faire les mêmes chiffres qu’avant”. 

« C'ÉTAIT FRUSTRANT »

En course, le Thurgovien de 26 ans aura régulièrement le rôle de leader et imagine qu’il pourra bénéficier d’une équipe solide à ses côtés. “Chez EF, il n’y avait pas toujours les coureurs pour me soutenir. Cette année, sur Gand-Wevelgem ou Paris-Roubaix, je pense avoir le soutien nécessaire pour faire un résultat. Ça a également été décisif pour moi dans ma venue”. Tout comme la liberté dont il devrait bénéficier tout au long de la saison. 

Stefan Bissegger, qui a obtenu de belles victoires en prenant les devants, comme lors du Tour de l’Avenir chez les Espoirs ou du Tour de Suisse 2021 (voir sa fiche DirectVelo), espère bien reprendre la poudre d’escampette pour mettre dans le mille. “Ces deux dernières années, j’étais interdit de prendre les échappées. Je devais en garder pour aider les leaders”. De quoi le frustrer. “Je sentais parfois très bien quand une échappée allait partir… L’an passé, à l’Étoile de Bessèges, je me suis retrouvé devant et ils m’ont dit de ne pas rouler, ce qui était frustrant… Pendant le Tour, j’étais aussi interdit de sortir, je devais boucher les trous pour les autres. Et dans ces moments-là, tu te demandes si tu veux rester”. Après le Tour de France - où il devrait retourner cette année -, il a acté que son avenir allait s'écrire ailleurs.