Thomas Delphis : « Ça ne marche pas pour tout le monde »
Il ne fallait pas chercher Thomas Delphis jeudi dernier au départ du Championnat de France Élites du contre-la-montre. Le Haut-Savoyard de 24 ans a choisi d’arrêter la compétition en mars dernier, à l'issue d'Annemasse-Bellegarde, après seulement quelques semaines avec le CC Nogent-sur-Oise. Pour DirectVelo, l’ancien Champion de France Espoirs du chrono revient sur son choix et explique son nouveau projet, toujours en lien avec le vélo.
DirectVelo : Pourquoi as-tu choisi d’arrêter la compétition ?
Thomas Delphis : Après le Centre (AG2R Citroën U23 Team, NDLR), je voulais refaire une année dans un autre club pour voir ce que ça pouvait donner et éventuellement voir si ça pouvait être mieux. Mais ça ne l’a pas fait avec le CC Nogent-sur-Oise. J’ai eu pas mal de soucis de santé en début d'année, ça n’a pas contribué à faire avancer les choses… Ça m'a démoralisé d’avoir un début de saison gâché par ces problèmes de santé. Moralement, ce n’était pas ça… Je vivais à Annecy et mon équipe était loin. J'étais forcément moins entouré dans ces cas-là par rapport à ce que j’avais connu à Chambéry, où j’étais proche du siège de la structure. Là, j’étais davantage livré à moi-même, c’était moins évident.
Arrêtes-tu avec des regrets ?
Je n’ai pas de regrets, ça ne marche pas pour tout le monde. J’ai été deux ans stagiaire chez AG2R Citroën et ça n’a pas fonctionné. C’est la vie, c’est comme ça, on ne va pas pleurer. J’ai contribué à beaucoup de passages chez les pros en aidant mes coéquipiers. De mon côté, j’ai eu quelques contacts avec des Continentales à l’étranger. Mais dans ces cas-là, tu cours après l’argent, il faut amener un sponsor… Je ne suis pas de ce bord-là.
« AIDER LES AUTRES, C'EST CE QUE J'AIME »
Il t’a manqué des résultats sur la route pour passer pro…
On aura beau dire que je n’ai pas marché sur la route mais j’ai quand même été quasiment sur tous les podiums des Championnats de France du contre-la-montre que j’ai pu disputer (voir sa fiche DirectVelo). Ça prouve que j’étais un coureur régulier. Tout le monde me demande pourquoi je n’avais pas les mêmes résultats sur la route mais si j’avais pu régler le problème je l’aurais fait. Je n’avais peut-être pas cette science de la course mais c’est comme ça, aujourd’hui, j’ai mon projet qui me motive.
Que fais-tu désormais ?
Je monte ma propre boîte pour rendre service aux coureurs, comme j’ai pu le faire sur le vélo pendant ma petite carrière. Je fais de la conciergerie sportive. J’aide les cyclistes sur l’entraînement, la récupération et la logistique. Je fais ça sur Annecy, mais ça peut être aussi dans la région Auvergne-Rhône-Alpes et sur Genève. Je bosse donc avec des coureurs, j’ai le réseau qui fait que ça avance bien. Aider les autres, c’est ce que j’aime. C’était déjà le cas quand je faisais du football, avant de me lancer dans le vélo. Je reste donc dans le même état d'esprit.