La Cofidis veut animer la course

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

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C’était prévu de longue date : malgré son magnifique titre de Championne de France acquis à domicile, sur ses terres nordistes de Cassel, fin juin, Victoire Berteau ne sera pas sur les routes du Tour de France avec sa tenue tricolore. “Il y a quand même eu une très courte discussion en interne avec Cédric (Vasseur) après le titre de Victoire mais il a vite compris l’intérêt de laisser Victoire et Valentine (Fortin) se concentrer sur leur objectif sur piste. Ça leur apporte une vraie sérénité et elles nous le rendent bien quand elles évoluent sur la route”, explique Gaël Le Bellec pour DirectVelo.

UNE SEULE FRANÇAISE AU DÉPART

Autre Française prévue sur le Tour de longue date, Séverine Eraud - qui avait pour rappel été recrutée en toute fin de saison dernière au Stade Rochelais-Charente Maritime pour palier le départ inattendu de Cédrine Kerbaol et ainsi s’assurer la présence d’une grosse rouleuse en vue du chrono de Pau - a dû déclarer forfait en raison d’un problème physique. “Elle est actuellement sur une jambe, c’était impossible”.

Alors que le manager des formations Cofidis, Cédric Vasseur, tenait à voir plusieurs athlètes françaises au départ pour son groupe féminin, les circonstances font donc qu’il n’y aura finalement qu’une seule représentante nationale sur les sept filles alignées au départ par la Conti nordiste, en la personne de Morgane Coston.

CETTE FOIS-CI, CLARA KOPPENBURG EST BIEN LÀ

Pour son deuxième Tour de France Femmes, la Cofidis va - contrairement à l’an passé - pouvoir miser sur sa leader Clara Koppenburg. Victime d’une lourde chute lors du Tour d’Italie l’an dernier (lire ici) et contrainte de renoncer au Tour de France, l’Allemande aura le couteau entre les dents. “Elle a l’ambition d’un Top 10 au général. On sait que ce sera dur et qu’il faudra pour ça miser sur la défaillance de certaines adversaires. Mais c’est l’objectif que l’on se fixe et il semble jouable”. Les expérimentées Morgane Coston et Rachel Neylan seront là pour épauler Clara Koppenburg sur tous les terrains, notamment escarpés, tout au long de la semaine. “Elles pourront aussi tenter leur chance, elles auront un rôle d’électron libre”.

Car comme en 2022, face aux grosses armadas du WorldTour, l’idée sera aussi et surtout d’animer la course et de tenter d’anticiper la bagarre des favorites. “On veut essayer de prendre tout ce que l’on peut prendre. On veut être offensives. Si l’on peut se distinguer avec un prix de la plus combative, par exemple, comme l’an passé, ce serait bien aussi. Ce sont des objectifs raisonnables que l’on peut espérer atteindre”.

ATTAQUER POUR EXISTER

En cas d’arrivées au sprint - et il n’y en aura pas forcément beaucoup sur ce Tour de France -, les rouge-et-blanc pourront compter sur l’Italienne Martina Alzini et l’Australienne Josie Talbot. “Pour moi, il y a peu de chances que l’on ait des sprints massifs au vu du parcours. On aura éventuellement quelques sprints à 40 filles mais il faudra passer”, estime Gaël Le Bellec, l’ancien technicien du Stade Rochelais-Charente Maritime, qui a bâti cette formation Cofidis lors de sa création. “Si les leaders décident de durcir la course tous les jours comme au Giro, ce sera compliqué”.

Alors que chez les hommes, le duel entre les UAE Team Emirates de Tadej Pogacar et les Jumbo-Visma de Jonas Vingegaard a animé le Tour pendant trois semaines, beaucoup se demandent si la lutte pour le maillot jaune chez les filles ne va pas, également, se résumer à un duel au sommet entre Annemiek van Vleuten - lauréate des six derniers Grands Tours - et sa dauphine du dernier Tour de France, Demi Vollering. “Il faudra durcir la course et tenter des choses. En début d’année, on a été vraiment déçus de certains scénarios. Personne ne cherchait à anticiper et on a laissé les meilleures se jouer la gagne à la pédale dans le final. Je pense notamment à certaines Classiques. J’espère que des équipes comme Trek ou Canyon vont tenter des choses”. Et il faudra alors faire preuve de malice pour flairer les bons coups. En revanche, en cas de course “en mode rouleau compresseur”, Gaël Le Bellec a conscience qu’il serait “compliqué d’exister”. Parmi les étapes que le directeur sportif imagine propices à de belles offensives, il cite notamment la quatrième, tracée entre Cahors et Rodez sur un parcours très casse-pattes. “L’organisation parle d’un mini Liège-Bastogne-Liège. Ce sera une étape très longue (177 km, NDLR) avec beaucoup de dénivelé, ça pourrait être intéressant d’anticiper. On ne sait jamais…”.   

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