Pierre-Luc Périchon : « Montrer que je n’étais pas pourri »
Même s’il arrêtera la compétition à l’issue de la saison, Pierre-Luc Périchon n’est pas en pré-retraite. Après un très bon chrono la veille, le coureur de Cofidis a terminé ce mercredi dans le Top 10 du classement général du Tour de Wallonie (voir classement). Preuve qu’il a bien travaillé en juillet malgré la déception de ne pas être retenu pour le Tour de France. A l’arrivée à Aubel, il est revenu sur sa performance au micro de DirectVelo.
DirectVelo : Tu termines 7e de ce Tour de Wallonie !
Pierre-Luc Périchon : Je suis plutôt satisfait, ça veut dire que j’ai bien bossé au mois de juillet malgré ma non-présence sur les routes du Tour de France. Tout s'est joué sur le chrono de mardi. J’étais très motivé et très appliqué pour cette discipline que j’affectionne et que j’avais travaillée à la maison. Avant, je ne pouvais jamais faire l’exercice à 100% car j’ai toujours eu un rôle d’équipier avec des places à défendre, donc je devais m’économiser. Là, j’ai pu jouer ma carte, faire le chrono à fond et montrer à l’équipe ce que je valais, même si j’ai bien conscience que sur ce Tour de Wallonie, il n’y a pas un niveau WorldTour. Aller chercher un Top 10 sur un chrono de 30 kilomètres, avec pas mal de spécialistes, c’est une bonne performance. J’étais satisfait.
Qu’attendais-tu de la dernière étape aux 215 kilomètres et 3000 mètres de dénivelé ?
Aujourd’hui (mercredi), j’aurais aimé faire un peu mieux. J’avais de super jambes mais le parcours n’était pas propice à ce que j’aurais voulu faire. La partie dure était trop loin de l’arrivée et le final était difficile mais pas assez pour faire des écarts. Je suis à ma place. Ça augure de bonnes choses pour la suite. Je vais essayer de continuer sur ma lancée et pourquoi pas aller chercher un dernier succès pour la fin de ma carrière.
Tu imaginais être aussi performant sur ce Tour de Wallonie ?
On n’a rien sans rien. Mentalement, c'était compliqué mais je me suis infligé de fortes contraintes à la maison. Heureusement, le travail paie encore, même à 36 ans. Je suis satisfait de ça. J’ai passé douze ans à sacrifier ma vie familiale, je ne vais pas baisser les bras à trois mois de la retraite. Je ne m’attendais pas forcément à faire un aussi bon chrono. Je savais que j’en étais capable dans un bon jour et ce mardi, c’était un bon jour.
« PHYSIQUEMENT, J’AVAIS MA PLACE »
As-tu compris ta non-sélection au Tour de France ?
Je pense que physiquement, j’avais ma place. Après cinq ans à donner tout mon dévouement à l’équipe, j’espérais avoir cette “faveur”. On m’a expliqué et j’ai compris. Et même si j’ai des regrets de ne pas y être allé, je ne peux que saluer la décision sportive car revenir avec deux étapes, c’est un super Tour de France. À titre personnel, il y a de l’amertume. Je ne pense pas que j’aurais apporté plus, je ne pense pas que j’aurais apporté moins. Ça aurait été une récompense pour tout le travail que j’ai fait pour l’équipe. Et en plus, je pense que j'aurais été utile à Guillaume (Martin) pour le classement général. Même s' il fait une honorable 10e place, je pense qu’il s’est senti un peu seul tout le long de la course. L’objectif était d’aller chercher une étape, ils ont construit une équipe pour y parvenir et ils ont totalement réussi. C’est une déception personnelle mais à titre collectif, ça a payé pour eux. Je m’en remettrai.
Étais-tu revanchard au départ de ce Tour de Wallonie ?
C’était une période difficile mentalement mais j’ai su me remobiliser. J'ai bien fait les choses et j’avais à cœur de montrer à l’équipe que, comme en 2018, ils avaient peut-être fait une erreur en ne m’alignant pas au Tour. Je voulais montrer que je n’étais pas pourri malgré mon âge et la retraite à la fin de saison.
Tu enchaînes à partir de lundi avec le Tour de l’Ain à domicile…
Au lieu de faire mes adieux sur les Champs-Elysées, je les ferai en haut de Lélex (sourires). Il reste encore la saison à terminer, je ne vais pas bâcler la saison. Ces dernières années, je n’ai pas eu l'opportunité de faire le Tour de l’Ain. Être au départ sera un moyen de rendre hommage aux personnes qui m’ont soutenu ces dix dernières années. La boucle sera bouclée et je pourrai partir à la retraite sereinement.