Bruno Armirail : « Difficile d’être tout seul dans un chrono »
Bruno Armirail n’a pas réédité sa performance de 2022. Classé 10e l’an dernier en Australie, l’habituel rouleur de la Groupama-FDJ a terminé ce vendredi en fond de Top 20 à l’occasion du Championnat du Monde Élites du contre-la-montre (voir classement). Le Pyrénéen estime être parti trop vite sur ce long chrono de 47,8 kilomètres tracé autour de Stirling (Écosse), d’autant plus qu’il n’a pas pu compter sur le soutien de son staff en raison d’un problème d’oreillette intervenu assez rapidement. Il est revenu sur son contre-la-montre pour DirectVelo.
DirectVelo : Que t’inspire ton chrono ?
Bruno Armirail : C'était vraiment difficile avec le vent de face au départ, c'était compliqué à gérer. Je suis peut-être parti un peu trop fort mais c’était en-dessous de la puissance que je devais faire, selon mon entraîneur. En fait, j'ai voulu partir un peu moins vite mais au final, je suis quand même parti trop fort. Je pense que je me suis bien écrasé entre le premier intermédiaire et celui à 15 bornes de l'arrivée. Après, j'ai essayé de me remotiver mais c'était difficile. J'ai aussi eu un problème d'oreillette après le premier inter. Je n'avais plus d'informations. C'est difficile d'être tout seul dans un chrono.
« LONG ET DIFFICILE »
Et il y a cette bosse finale…
Dans la bosse, il faut tout donner comme c'est le dernier kilomètre. C'est vraiment dur sur les pavés. C'est dommage de finir sur des pavés aussi “arrêté” alors que le reste du parcours est tout droit et très roulant. Les pavés cassent le rythme, mais c'est pour tout le monde pareil.
Est-ce un parcours qui peut être jugé ennuyeux pour certains coureurs ?
On n'a pas le temps de s'ennuyer mais comme je disais, les bouts droits sans oreillette, sans information ni rien, c'est quand même long et difficile. Je suis un peu un spécialiste du contre-la-montre mais je ne suis pas non plus un pur spécialiste. Dans les longs bouts droits parfois je me mettais en danseuse parce que j'arrive pas à tenir la position pendant 30 minutes sans bouger. J'aime bien quand ça monte un petit peu, quand il y a des petites relances et que c'est un peu plus vallonné. C'est un parcours pour pur spécialiste. On est au Championnat du Monde, donc il fallait donner son maximum.
« J’AI PEUT-ÊTRE MANQUÉ DE RYTHME »
Tu avais l’avantage d’avoir fait un chrono individuel de plus de 30 kilomètres au Tour de Wallonie mais pas le Tour de France…
On va dire que c'était un avantage d’avoir fait ce chrono mais je pense que ça aurait été mieux d'avoir fait le Tour de France. Il s'est terminé il y a deux semaines et demi. On sort du Tour avec de la force et on sent qu'on est bien. Par exemple, au Championnat de France, je sortais du Giro. C'était trois semaines et demi avant, mais je fais beaucoup plus de puissance que ce que j'ai fait là. J'ai peut-être manqué de rythme. Le chrono du Tour de Wallonie donnait quelques repères, mais c'était un contre-la-montre totalement différent, plus vallonné et avec plus de relances. C'était un parcours comme j'aime.
Tu n’avais pas couru dimanche dernier sur la course en ligne, était-ce un avantage selon toi ?
Je pense que les mecs ont récupéré depuis dimanche. On est quand même des cyclistes professionnels. C'était une course éprouvante, mais ça fait déjà cinq jours maintenant. Quand on fait le Tour de France, on enchaîne les grosses étapes dès le lendemain. Là, ils ont eu cinq jours pour récupérer, pour faire un bon déblocage. On a bien vu Stefan Küng marcher sur le chrono mixte seulement deux jours après avoir marché sur la course en ligne.