Anastasiya Kolesava : « J’ai failli tout laisser tomber »

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Ce vendredi midi, au départ de la quatrième étape du Tour de l’Ardèche (2.1), Anastasiya Kolesava n’avait qu’une idée en tête : profiter de cette première étape véritablement escarpée pour tenter quelque chose. Avec, toujours en tête, sa récente victoire d’étape sur le Tour de Toscane (2.2), fin août. “Ma première victoire chez les pros, c’était quelque chose. Je n’oublierai jamais ce moment. Je n’étais qu’à dix secondes de la victoire finale mais je n’ai pas pu boucher le trou le dernier jour… Tant pis, la victoire d’étape était déjà énorme”, racontait-elle pour DirectVelo dans les rues de Saint-Rambert-d’Albon.

“On avait une montée de six bornes, puis une descente et trois kilomètres à plat. Mon coach m’avait dit d’y croire, d’attaquer dans la dernière partie de la montée qui était la plus raide puis tenir dans la descente. Une Lituanienne (Rasa Leleivyte, NDLR) est rentrée dans la descente et elle n’a pas voulu collaborer. Alors un petit groupe est rentré mais j’ai quand même réussi à gagner au sprint”. Cette victoire a fait énormément de bien à la Biélorusse, qui a connu une sale période en première partie d’année. “J’ai eu des problèmes de visa, c’était n’importe quoi… Je n’ai pas pu courir avant le mois de juin car je n’avais pas la possibilité de venir en France. J’ai même cru que je n’allais plus courir du tout. Je ne savais plus quoi faire, j’ai failli tout laisser tomber”, admet-elle après coup.

DES LARMES AU TOUR DE FRANCE 

La sociétaire de la formation Arkéa a finalement repris la compétition lors du Tour de Suisse, le 17 juin. Elle a tout de même eu la confiance de la Conti bretonne pour être alignée sur le Tour de France, qui était alors sa deuxième course de l’année. Une situation qui lui a valu quelques larmes sur le podium protocolaire en cours d’épreuve. “C’était l’émotion… Il s’est passé tellement de choses, c’était si frustrant… Arriver sur la plus grosse course du monde avec quatre jours de course dans les jambes sur l’ensemble de l’année, c’était très spécial”.

Mais voilà désormais l'ancienne porteuse du maillot du Stade Rochelais-Charente Maritime avec des jambes de feu en cette fin d’année, en témoigne donc ce succès en Toscane et cette belle échappée ce vendredi, dans la Drôme. “Je suis un petit peu déçue… Je ne suis pas une sprinteuse et en plus, Silvia Zanardi est super forte. Je ne suis pas bonne sur l’aspect technique non plus donc les derniers virages ne m’étaient pas favorables. C’était trop compliqué. J’aurais peut-être pu faire mieux mais c’est toujours facile à dire après coup”, synthétise celle qui termine donc 2e de l’étape (voir classement). La voici désormais en position de jouer les tout premiers rôles au classement général. Avec des jambes toutes fraîches et un mental en acier. “Avoir débuté ma saison si tard reste un mal pour un bien dans le sens où j’ai vraiment la rage et l’envie de bien faire. Et puis mentalement, j’ai évolué aussi. Avant, je ne croyais jamais en moi mais j’essaie de travailler là-dessus. Et ça marche !”

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