Tao Quemere : « Une saison particulière »
Tao Quemere a été surpris du scénario du Prix de Manziat dimanche dernier. “On était un petit peloton, je pensais que ça allait sortir vite. Finalement non, ça a roulé à fond tout le temps. Un petit groupe est sorti à la fin. J’étais avec Lucas (Avadanian) et Théo (Thomas) même s’il a eu un problème mécanique. On était en surnombre, avec les mecs de Bourg et Clément Carisey. J’avais dans l’idée de faire gagner Lulu (Lucas Avadanian) comme c’était sa dernière. Mais je ne sais pas pourquoi, on s’est retrouvé à trois devant“, confie au micro de DirectVelo le sociétaire du VC Villefranche Beaujolais qui s’est retrouvé face à Victor Guernalec (Bourg-en-Bresse Ain Cyclisme) et Mattéo Gaudel (AC Bisontine). “Sur la giclette, je ne pouvais pas rivaliser avec Victor“, reconnaît celui qui a été devancé par le Bressan (voir classement).
L’année dernière, le coureur de 33 ans avait remporté le Tour du Beaujolais et terminé 2e du Tour du Pays Roannais. Cet exercice 2023 n’a pas été du même acabit avec seulement trois Top 10 (voir sa fiche DirectVelo). “Ça a été une saison particulière, j’ai repris une semaine plus tard à cause de mon travail en hiver. J’ai tout de suite été sur des courses relevées, j’ai mis du temps à trouver mes marques et mon rythme de croisière par rapport à d’habitude. Dès que je suis arrivé en forme, j’ai chuté au Championnat Auvergne-Rhône-Alpes. Ça m’a arrêté 15 jours, mes plaies se sont infectées. J’ai passé juin avec des pansements, c’était un peu long. Puis, je suis retombé quand ça revenait à peu près au Tour du Pays Roannais. J’avais un muscle très abîmé sous la fesse, je n’ai pas touché au vélo pendant deux semaines. Ça a été un chemin de croix pour retrouver la confiance. J’ai couru en permanence après un résultat“.
Mais Tao Quemere ne s’est pas pour autant mis la pression. “J’ai eu la chance d’avoir déjà fait une carrière en ski de fond. Je suis très loin de mettre en place ce que j’ai fait pour le ski de fond. C’est juste pour le plaisir. Je n’ai rien à attendre par rapport à beaucoup de jeunes qui courent pour passer chez les professionnels. Je trouve d’ailleurs que le peloton a beaucoup rajeuni“. En 2024, il continuera au VC Villefranche Beaujolais. “Tant que je trouve mon compte et que j’arrive à avoir un équilibre de vie, je continuerai“. D’ici-là, il prendra part ce dimanche au Championnat du Monde de Gravel en Vénétie (Italie) comme l’an passé pour la première édition. “J’ai pu côtoyer des athlètes de très haut niveau comme Van der Poel, Sagan, Morton… J’y vais pour l’opportunité et le plaisir. Cette saison, j’ai disputé deux épreuves de Gravel, une en mai en Écosse et une autre en Italie la veille du Faucigny (en septembre, NDLR). Ça fait des petites courses sympas“.