Marc Tilly : « C'est toujours l'organisateur qui décide »
Entre des manches concentrées en un seul mois, un nombre d'épreuves réduit, les calendriers des Coupe des France peut poser des questions (voir le calendrier Coupe de France N1). DirectVelo les a posées à Marc Tilly, Président de la commission route de la FFC.
DirectVelo : Comment se passe l'attribution des manches de Coupe de France ?
Marc Tilly : Nous lançons un appel d'offre. Nous avons des candidats mais ce n'est pas si facile, il faut le reconnaître. Il y a des organisateurs qui veulent conserver leurs dates et d'autres à qui on demande de se décaler pour éviter la concurrence avec d'autres courses. L'organisateur est libre d'accepter ou non.
« ON A PENSÉ SÉPARER LE CONTRE-LA-MONTRE DU CHAMPIONNAT DE FRANCE »
En N1, il y aura trois manches en avril, dont deux en concurrence avec le Tour du Loir-et-Cher et le Tour de Bretagne (2.2). En mai, le Caux Tour se court la veille de Paris-Troyes (1.2)...
Nous avons des problèmes de riches par moments. Nous faisons des propositions pour les dates mais c'est toujours l'organisateur qui décide.
En 2024, il n'y aura pas de contre-la-montre individuel en N1. Est-ce que la FFC ne pourrait pas en organiser un ?
Nous n'avons pas de course par étapes cette année où on peut retrouver une étape contre-la-montre. La DTN veut développer la discipline avec le savoir rouler vite. On a réfléchi à organiser un contre-la-montre, on a même pensé séparer le contre-la-montre du Championnat de France sur route. Mais nous enlèverions une plus-value à nos Championnats. Les organisateurs ont la possibilité de faire des contre-la-montre tout public, dont les Elites à la fin, avec une tarification attractive mais pour l'instant, les organisateurs n'ont pas accroché. On peut avoir toutes les idées possibles mais derrière, il faut que les organisateurs s'en saisissent.
« LES N3 SONT SATISFAITS D'AVOIR TROIS MANCHES »
Comme en 2023, il y aura trois manches pour les N3. Est-ce la taille critique ?
Oui, il ne faut pas descendre en dessous. Les clubs de N3 sont satisfaits d'avoir trois manches. Ils n'ont pas les mêmes budgets pour de nombreux déplacements dans l'année. Quand nous avions eu cinq manches, elles n'affichaient pas complet car certains clubs de N3 ne faisaient pas le déplacement. La N3, c'est notre porte d'entrée dans le haut-niveau. Ils permettent les double-projets pour les jeunes coureurs, il faut un maximum de clubs.
En 2024, les organisateurs auront la possibilité d'inviter des clubs étrangers. Dans quel but ?
Nos organisateurs dont la course était classée en Élite Nationale pouvaient recevoir quatre clubs étrangers mais pas en Coupe de France. Or, les organisateurs ont tendance à dire que s'ils annoncent des équipes étrangères au départ, c'est plus vendeur vis à vis de leurs partenaires. La DTN sera consultée pour savoir si les clubs étrangers correspondent au niveau de la course.
FEMMES : « LA SÉPARATION DES DIVISIONS A BEAUCOUP PLU »
Les Coupe de France N1 et N2 Femmes redescendent à cinq manches. Est-ce volontaire ?
Pour la N1, nous aurions voulu six manches mais ça ne s'est pas fait. La séparation des deux divisions a beaucoup plu aux directeurs sportifs. Auparavant, les équipes de N2 subissaient, elles ne pouvaient pas mettre en place des stratégies, appliquer une tactique de course. Nous avons eu des pelotons fournis en N2 avec plus de 100 partantes.
En revanche, la Coupe de France N1 s'est terminée avec un peloton réduit à 60 coureuses...
Nous n'avions que huit équipes en N1, c'est pour ça que nous avons ouvert les courses à d'autres équipes, et aux individuelles des équipes UCI. Mais on voit le niveau monter, le peloton est plus compact, la course se fait devant et plus par élimination. Mais on a du mal à être au-dessus de 70 au départ. Mais on voit que la vitrine des féminines commence à payer et les licences pro dans les équipes françaises va donner une ouverture vers des possibilités de carrière.
Quelle est la raison des refus des organisateurs de recevoir une Coupe de France ?
Il fut un temps où des organisateurs se disaient, "on va payer plus cher (il y a un droit d'entrée, NDLR) mais nous n'aurons pas un peloton plus important". Ils pensent plus à la quantité qu'à la qualité, pour eux, s'il y a moins de 140 coureurs, leur course est ratée.