Une « génération de malade » chez les Juniors français
Il faut descendre à la 14e place pour trouver le premier Belge, Senn Bossaerts, dans le classement de la Coupe du Monde Juniors de cyclo-cross disputée à Namur. Le circuit wallon avait ce dimanche des airs de Coupe de France. “On peut dire ça comme ça”, sourit auprès de DirectVelo Maxime Vézie. Le moins bien classé des Bleus, Louis Tanguy, se trouve en… 9e position. Les six tricolores sélectionnés finissent en effet tous dans le Top 10 (voir classement). “On a vraiment une haute génération, constate Jules Simon. On a un collectif vraiment soudé, on joue tous aux avant-postes. Je pense que ça fait peur aux autres nations. C'est positif et incroyable d'avoir un collectif comme ça”. À ses côtés, Paul Seixas savoure le moment. “On avait un plan en tête et on l’a mis en application. C’était une belle course”.
Il serait difficile de dire le contraire. Un peu plus d’un mois après avoir dominé collectivement le Championnat d’Europe, les protégés de François Trarieux ont de nouveau réalisé la course parfaite. Le plan était de vite se retrouver en force à l’avant et profiter du surnombre pour mettre dans le dur l’Italien Stefano Viezzi, lauréat des deux premières manches de la Coupe du Monde. “Il ne fallait pas se retrouver derrière parce que sur un circuit comme ça, on ne peut pas forcément faire ce qu'on veut. On ne peut pas doubler facilement, rapporte Maxime Vézie. C'est souvent monotrace, donc c'est compliqué. Le mieux est de partir vite et d'être direct devant. Pour une fois, j'ai réussi à prendre un bon départ sur une Coupe du Monde, donc ça avantage pour la suite”. Grâce à un excellent départ, les tricolores occupent un temps les trois premières positions. Mais Stefano Viezzi n’est pas là pour regarder le spectacle et parvient à prendre la tête, sans faire la différence. Isolé, il ne peut rien faire cette fois-ci pour contrecarrer le plan des Français. “Il y a eu un jeu d'équipe. Avec Paul (Seixas), on essayait de faire des cassures avec l'Italien et de le ralentir pour qu'il fasse des efforts pour revenir”, dit Maxime Vézie.
« ON COURT PRATIQUEMENT À LA PERFECTION »
Victime d’une chute, Paul Seixas comprend qu’il lui sera compliqué de jouer la victoire après avoir beaucoup donné pour revenir. “Une fois rentré, l’objectif est devenu d’essayer de faire gagner Aubin (Sparfel) et de décrocher un podium à titre personnel”. Dans le dernier tour, il choisit de passer Stefano Viezzi avant le dévers. “Ensuite, j’ai mis pied à terre, pour créer un cafouillage. C’était clairement la tactique prévue. J’ai vite analysé ses forces et faiblesses. Sur certaines parties techniques, il était un peu en défaut, même si bien sûr à ce niveau-là, ce sont de petits détails”. Et malgré une crevaison, Aubin Sparfel a pu s’imposer avec quatre secondes d’avance sur le Tchèque Krystof Bazant, remportant ainsi la première manche de Coupe du Monde de sa jeune carrière. Classé 3e, Paul Seixas décroche lui son premier podium sur le challenge international de régularité. “C’est magnifique après une course d’équipe entre amis. Je suis content de mes jambes, j’ai senti que je pouvais gagner aussi”.
À l’arrivée, le bonheur est immense dans le clan français. “Tous les mecs de l’équipe ont bien réussi, savoure l’ancien Champion de France Cadets. C’est le travail de toute l’équipe qui paie, sans oublier l’encadrement qui fait un travail de fou, François (Trarieux) qui est derrière nous, qui prend soin de nous tout le temps. Sans oublier l’équipe AG2R. Tout le monde est là pour qu’on performe, c’est la victoire et le podium de tout le monde”. Voir autant de Français devant n’est pas une surprise pour lui. “Je connais les mecs, on a une génération de malade. C’est l’accomplissement d’un travail collectif, il y a une superbe cohésion. On se tire vers le haut, y compris en Coupe de France. On est une bande de copains et quand on est tous devant, ça nous pousse encore plus, sans se brûler les ailes en début de course. On court pratiquement à la perfection”. Prochain rendez-vous pour la jeune garde tricolore, le samedi 23 décembre, à la Coupe du Monde à Anvers.