En voilà un qui risque d’avoir du mal à trouver le sommeil cette nuit. Alors qu’il s’était montré le plus fort et qu’il était à deux doigts, et quelques centimètres, de décrocher une victoire de prestige au sommet du Mont Faron, Tobias Johannessen a commis la terrible erreur de se relever (bien) trop tôt, se faisant chiper la victoire sur la Classic Var par le malicieux Lenny Martinez, qui n’a rien lâché jusqu’au bout et s’est faufilé entre Romain Bardet et le Scandinave (voir classement).

Incrédule après la ligne, Tobias Johannessen a mis de longues minutes à s’en remettre. Puis il a raconté ses malheurs à plusieurs reprises, au fur et à mesure des passages sur la ligne de ses différents coéquipiers. Malgré la tape amicale de Thor Hushovd, rien ne semblait pouvoir réconforter le grimpeur, qui concède ne pouvoir s’en prendre qu’à lui-même. “Je pensais réellement que l’arrivée était avant, en haut de la montée. Je n’avais pas calculé ce replat. Quand on a une arrivée à la fin d’une montée, on s’attend à voir la ligne en haut, pas après. C’est vraiment bête et dommage. Je suis énervé contre moi-même”.

Lorsque Lenny Martinez a jeté son vélo sur la ligne, le leader de la formation Uno-X Mobility a immédiatement su que la cause était perdue. “Il était devant, j’ai rapidement compris. C’est vraiment énervant, j’étais le plus fort sur cette montée…”. Jusqu’à cette étourderie, il avait parfaitement géré la situation. “Je voulais rester dans ce groupe de favoris et faire mon effort au dernier moment, au sprint. C’est ce que j’avais réussi à faire”. Seule et maigre consolation : son état de forme. De quoi rester ambitieux pour le Tour des Alpes-Maritimes ? “Oui, ce seront deux nouvelles opportunités pour moi. C’est un bon week-end pour l’équipe. Le final de demain (samedi) sera explosif”.