Le compteur est enfin débloqué pour Emmanuel Houcou. Le coureur de l’AVC Aix-en-Provence n’avait jamais connu la victoire au plus haut niveau amateur, et c’est désormais chose faite à Is-sur-Tille, ce dimanche (voir classement). "Ça fait longtemps que je cours après donc je suis hyper content, c'est la première en Elite. C'est la concrétisation de beaucoup de boulot mais ce n'est que le début, il faut confirmer et rester régulier. Pour montrer que j'ai ma place au plus haut niveau". Et pourtant, à quelques mètres près, le Martiniquais a bien cru rater encore le coche. Mais Clément Le Boetez a célébré un peu trop tôt. "Je n'ai pas lâché, je sais que c'est le genre de sprint qui me convient bien. Je n'ai pas super bien géré aux 300 mètres, mais j'ai eu la ressource nécessaire pour le passer. Je pense qu'il n'a pas été très malin mais tant mieux pour moi".

Auparavant, l’AVC Aix-en-Provence n’a pas forcément été l’équipe la plus active durant la journée. D’abord parce que d’autres formations était bien plus nombreuses, mais pas que. "Ça n'a pas été facile aujourd'hui. On a joué avec nos forces, les costauds de l'équipe n'étaient pas là. Donc on a essayé d'être malins et de ne pas sauter sur tout ce qui bouge car on ne fait pas long feu en infériorité numérique. On s'est fait peur, on n'était pas dans tous les coups. Mais on a super bien géré, on a très bien couru. Et ça a souri à la fin. Un gros merci à mes coéquipiers". Avec sa pointe de vitesse, Emmanuel Houcou a attendu son heure. "J'ai essayé de ne pas trop en faire et courir à l'économie, je savais que ça pouvait faire la différence à la fin".

LA COUPE DE FRANCE PUIS LE RETOUR SUR PISTE

Et quand à deux tours du but aucune échappée n’arrivait vraiment à prendre un vrai avantage, les Aixois ont commencé à remonter dans le peloton. "On a mis deux gars à rouler". Malgré quelques dernières tentatives d’attaquants, les dix derniers kilomètres ont servi de préparation à un sprint en peloton réduit. Car pour faire la différence, c’était davantage sur la première moitié du circuit que la sélection pouvait s’opérer. "Vu comment la course d'hier (le Tour du Charollais, NDLR) était dure, ça ne me faisait pas peur. Mais c'était un circuit piégeux". Jérémie La Grenade et Tristan Delacroix ont finalement emmené leur sprinteur dans les derniers hectomètres. "C'était assez agité, assez mouvementé. Ils ont essayé de me placer. J'y suis un peu allé à l'instinct en prenant les bonnes roues, et ne pas virer trop loin".

La suite, c’est donc la victoire au nez à la barbe de son adversaire de Charvieu-Chavagneux, après avoir terminé 2e du Circuit des 4 Cantons, 5e au Grand Prix du Pays d’Aix ou encore 11e de la Coupe de France N1 aux 4B Sud-Charente. "Même si ce n'est que la première, je tourne autour depuis un moment. Les sensations sont bonnes depuis le début de saison, ça me tient à cœur de montrer que je peux gagner sur des courses comme ça. J'attends beaucoup de victoires et être régulier dans le haut du classement". Pour ce faire, il a donc priorisé la route. "Mais des objectifs sur piste vont arriver avec le Championnat d'Europe Espoirs. On espère une médaille sur la poursuite, le prochain stage sera dans deux semaines donc on verra si on tourne bien et qu'on peut jouer quelque chose". Mais d’abord, nouveau rendez-vous avec la Coupe de France N1, "avec l'espoir d'avoir des jambes aussi bonnes et de ramener des points".