Mads Pedersen garde ses bonnes habitudes
Il a depuis longtemps maintenant pris l’habitude de répondre toujours présent. Au pire pour jouer placé, au mieux - et bien souvent - pour lever les bras sur la ligne. Que ce soit lors des épreuves dites de préparation en début de saison, lors de ses Classiques favorites ou durant les grosses courses par étapes WorldTour au cœur du calendrier, Mads Pedersen se loupe rarement. Et il l’a une énième fois confirmé ce dimanche, pour sa course de reprise, en enlevant la première étape du Critérium du Dauphiné. Le Danois a dominé l’Irlandais Sam Bennett (Decathlon AG2R La Mondiale) alors que beaucoup imaginaient en effet ce midi un duel entre les deux hommes dans les rues auvergnates de Saint-Pourçain-en-Sioule (voir classement). “Je suis forcément très satisfait, après une longue période sans courir depuis Roubaix. Il n’y a que deux chances ici cette semaine pour les routiers-sprinteurs alors c’est top d’y arriver d’entrée. Le train a parfaitement fonctionné”, se félicite auprès de DirectVelo le puissant scandinave, lequel signe là un huitième succès cette saison. “Que ce soit la première ou la huitième, peu importe, c’est toujours le même bonheur”.
Ce matin pourtant, en descendant du bus, les coureurs de la Lidl-Trek n’en menaient pas large. Non pas à cause du ciel menaçant mais parce qu’il y avait la crainte qu’une échappée aille au bout. “On avait des doutes avant l’étape. Si on n’avait pas un mec pour le général ou un coureur prétendant à la victoire d’étape, on aurait sûrement voulu créer du mouvement. Alors on s’est dit que d’autres le feraient peut-être. Mais on y est allé d’emblée pour montrer qu’on était prêt à tenir la baraque”, explique Alex Kirsch pour DirectVelo, juste après l’arrivée. Presque au bluff. Mais finalement, seuls deux coureurs ont tenté leur chance, Mathis Le Berre (Arkéa-B&B Hôtels) et Mark Donovan (Q36.5), pour le plus grand bonheur d’une structure américaine qui n’a eu à mettre que le seul Carlos Verona à l’ouvrage - photo ci-dessous -. “Il n’y avait que deux chances sachant que jeudi, ce sera compliqué pour contrôler l’étape aussi. Le scénario nous a été favorable, c’est top”, ajoute Alex Kirsch. Les tentatives de quelques coureurs dans le final, dont Nils Politt, ont-elles inquiété les Lidl-Trek ? “Pas du tout !" répond, catégorique, le Luxembourgeois en rigolant. “Je pense qu’ils s’ennuyaient mais il n’y avait aucune chance de tenir en faux-plat descendant comme ça, à 90 km/h”.
UNE COUPURE ESSENTIELLE TANT PHYSIQUEMENT QUE MENTALEMENT
Mads Pedersen a donc, ensuite, fini le travail. Le Danois se régale en France depuis le début d’année, après ses victoires à Bessèges et en Provence, même s’il avait échoué de peu, à deux reprises, lors de Paris-Nice. Ce succès est forcément de bon augure avant le Tour. “On entre dans une nouvelle phase importante de la saison avec le Dauphiné, le Championnat national puis le Tour”. Sans oublier les Jeux Olympiques, dont il a fait “un gros objectif”. Et ce à l’inverse du Mondial de Zurich. “Ce n’est pas pour moi. Je ne l’ai clairement pas à l’esprit. Je compte y aller mais simplement pour aider l’équipe, vu le circuit”.
Assurément parmi les dix coureurs les plus réguliers et les plus forts de la saison (comme il l’a déjà été l’an passé), comment Mads Pedersen parvient-il à rester concentré et motivé de course en course, de février à octobre ? “C’est justement pour ça que je n’ai pas couru depuis Roubaix !”, sourit-il en conférence de presse lorsque la question lui est posée. “J’avais besoin de couper, de débrancher, tant physiquement que mentalement. Du 1er janvier à Paris-Roubaix, il y a plus de trois mois où je suis totalement impliqué. Ce n’est pas tenable toute l’année, il me fallait trois-quatre semaines plus tranquille dont une semaine complète sans vélo. Ça fait du bien. L’équipe m’a accordé ce temps-là, c’est important, ça permet de repartir frais mentalement sur cette seconde partie de saison. J’avais besoin de passer du temps à la maison, avec ma femme”. Et visiblement, le voilà reparti de plus belle.