Joris Chaussinand : « Un sentiment de libération »

Crédit photo François-Régis Olivier - DirectVelo

Crédit photo François-Régis Olivier - DirectVelo

Joris Chaussinand a enfin débloqué son compteur. En remportant le classement général du Tour du Beaujolais, le coureur de Bourg Ain Cyclisme signe sa première victoire dans les rangs Élites (voir classements). 5e de la dernière étape, il dépossède Titouan Margueritat (Team Atria-Montluçon Cyclisme) du maillot jaune et devance Rémi Capron (Van Rysel-Roubaix) au classement final pour une petite seconde. Souvent placé mais jamais gagnant, le coureur de 22 ans a conjuré le mauvais sort. “C’est un sentiment de libération, je vois ça un peu comme un aboutissement. Je repense à tous les moments difficiles et ça me rend encore plus heureux. Je n’ai pas vraiment levé les bras, mais c’est une victoire sur un classement général, et ça me convient. Ça prouve ma régularité”.

La régularité, il en fait une habitude depuis le début de la saison, avec pas moins de quinze Top 10 (voir sa fiche DirectVelo), souvent accompagnés de déception. C’était le cas sur le Circuit de Saône-et-Loire, qu’il a terminé 3e à une seconde de la victoire, après avoir un temps été annoncé vainqueur. Il a donc retenu la leçon et une fois la ligne d’arrivée franchie, il a attendu avant de pouvoir exulter. “Ça se jouait à la seconde. Je voulais surtout être sûr et certain que ce soit bon parce que j'avais été extrêmement déçu au Saône-et-Loire. Mais ce sentiment de déception m'a servi aussi parce que je voulais me rattraper et prouver que je pouvais gagner un classement général”.

« FAIRE PARTIE DE CETTE CATÉGORIE DE COUREURS, ÇA ME FAIT RÊVER  »

Pour aller chercher cette victoire, Joris Chaussinand a pu s’appuyer sur le solide collectif de Bourg Ain Cyclisme et en particulier sur son coéquipier Mathias Le Turnier qui était 7e du classement général, à 25 secondes, au départ de la dernière étape. “On avait deux cartes, avec Mathias. On voulait essayer de le placer à l'avant, pour que derrière, on ait juste besoin de suivre les adversaires dangereux pour nous”. Finalement, le scénario de la course ne s’est pas déroulé comme annoncé au briefing, mais les Burgiens ont su s’adapter. “C’était plus débridé que ce qu’on pensait car ça a vite explosé dans tous les sens. J'étais un peu loin sur les deux premiers tours alors j'ai dû faire des efforts pour rentrer, mais je préférais ça plutôt qu'être trop offensif et exploser à la fin, et j'ai pu m’appuyer sur des bons coéquipiers tout le long. Lorsqu’on s'est retrouvé à l'avant avec les 2e et 3e du général, mais sans le maillot jaune, on a tous bien roulé. Sur le dernier tour, c'était un peu stratégique et il fallait des jambes”.

Maintenant que Joris Chaussinand a inscrit le Tour du Beaujolais à son palmarès, il veut voir plus loin, et pense aux rangs professionnels. “C’est mon rêve. Déjà petit, je regardais le Tour de France un peu émerveillé. L'idée de faire partie de cette catégorie de coureurs, ça me fait encore rêver. J'aime le vélo et j'espère que je pourrai en faire encore longtemps”. Et pour accéder au Graal, il peut compter sur son directeur sportif, Christian Milesi, habitué à envoyer des coureurs chez les professionnels. “Je ne suis pas un grand communicant, je ne suis pas très à l'aise avec ça. Je préfère me concentrer sur le sportif et je sais que derrière Christian gère ça. On va commencer à réfléchir à l’année prochaine, mais pour l’instant, ce n’est pas quelque chose à laquelle je pense”. En attendant d’en savoir plus, Joris Chaussinand va se projeter sur le Championnat de France. Et nul doute que cette première victoire va lui permettre d’aborder la suite avec confiance.

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