Axel Narbonne-Zuccarelli a bien fait de revenir au Maroc. L’an passé, le sociétaire de Nice Métropole Côte d’Azur s’était déjà déplacé pour participer au Tour du Maroc, mais la compétition a été annulée à la suite du séisme en septembre. Cette fois-ci, il a bien pu disputer l’épreuve la semaine dernière et s’est imposé au bout des 10 jours de course devant son coéquipier Jonathan Couanon (voir classements). “J’avais vraiment envie d’y retourner. Ça fait toujours plaisir de gagner même si c’est en Classe 2. C’est quand même un Tour national, ça revêt une grande importance pour les Marocains, c’est sympa de vivre ça et de sortir du rythme habituel qu’on a toute l’année en Europe. Les efforts ressemblent aux courses chez les Amateurs, c’est débridé“, confie-t-il au micro de DirectVelo.

« J’AI MIS DU TEMPS À COMPRENDRE COMMENT ÇA COURAIT CHEZ LES PROS »

Ses coéquipiers Paul Hennequin, Damien Girard et Jonathan Couanon ont respectivement remporté les 3e, 4e et 6e étapes. “Au début, on s’était concentré sur les étapes et les sprints pour Paul Hennequin. Vu que la course est d’un niveau inférieur, ça permet d’avoir des automatismes entre coureurs et de prendre davantage de décisions. On a regardé le général par la suite“. À deux journées de la fin, son collègue Jonathan Couanon et lui-même étaient respectivement à 1“ et 4“ du leader Natnael Berhane. “On était deux à être bien placés. On l’a attaqué à tour de rôle sur l’avant-dernière étape. Il y avait beaucoup de vent de face donc c’était difficile de créer des écarts. Berhane a beaucoup marqué Vendée U et nous, il a été gourmand à vouloir aller chercher tout le monde, on s’est dit qu’il allait craquer et il n’avait plus grand-monde pour rouler. L’échappée est partie, j’étais dedans, j’ai roulé à fond pour récupérer du temps et le maillot“. Mission accomplie avec plus de 2’40“ reprises, avance qu’il a conservée à l’issue de l’ultime acte.

Le Corse de 26 ans est pro chez Nice Métropole Côte d’Azur depuis un an et demi. “J’ai eu un temps d’adaptation, j’ai mis du temps à comprendre comment ça courait chez les pros et à m’entraîner différemment. J’ai appris à tenir mon rôle du mieux possible afin de protéger du vent Paul Hennequin et le replacer pour les sprints jusqu’à 2-3 kilomètres de l’arrivée. C’est plaisant de bosser pour d’autres quand il y a des résultats au bout même si c’est différent des Amateurs où tu scores toi-même“.

« VISER UN TOP 10 D’ICI LA FIN DE LA SAISON »

Axel Narbonne-Zuccarelli a tout de même eu l’opportunité de se glisser dans des échappées notamment en fin de saison dernière lors de Paris-Tours. “C’est une belle course, ça m’a fait plaisir d’être devant. J’ai tout à fait conscience de mon niveau et de mon potentiel. Je sais que je suis assez limité et je ne me vois pas faire des choses exceptionnelles“. Il s’est reglissé dans des coups cette année au Tour des Alpes-Maritimes et aux 4 Jours de Dunkerque. “Ça permet de progresser. À Dunkerque, il y avait un beau groupe de costauds, ça roulait vraiment à fond“.

Hors du Tour du Maroc, sa meilleure performance jusqu’à maintenant est une 15e place sur une étape du Région Pays de la Loire Tour (2.1). “Ce serait bien d’essayer de viser un Top 10 sur une course d’ici la fin de la saison, ça peut être réalisable, à voir les opportunités qui se présentent“. Dimanche prochain, il participera à la Coupe du Monde de Gravel à Millau avec ses collègues Andrea Mifsud, Noah Knecht et Paul Hennequin. “J’en fais de temps en temps avec un ami avec qui je pratiquais le VTT par le passé. Je m’étais dit que j’aimerais bien faire une compétition de Gravel. Comme on n’a rien en même temps, c’est l’occasion, on y sera sous les couleurs de Café du Cycliste“.

Une préparation originale avant le Championnat de France à Saint-Martin-de-Landelles (Manche) où il compte prendre la poudre d’escampette. “Ce serait bien d’être à l’avant, j’aurai un peu plus de liberté, ce sera ouvert, ça donne envie“. Puis il s’envolera pour Chengdu, au centre de la Chine, pour participer à deux courses d’un jour appelées Greenway International. “On sera six coureurs. J’adore avoir l’opportunité de changer d’environnement et de voyager avec le vélo, ce seront des souvenirs que j’aurai plus tard“. Ensuite, le Niçois d’adoption prévoit de retourner dans sa Corse natale, à Prunete. “Dès que j’ai deux semaines sans vélo, je rentre là-bas“. Afin de bien s’entraîner en prévision d’un mois d’août copieux.