Jean-Philippe Duracka : « Un vrai amateur qui marche comme un vrai pro »

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo

Il l’avait tant espéré lorsquu’il dirigeait le Team Pro Nicolas Roux devenu au fil des années l’une des meilleures équipes du peloton amateur français. C’est finalement avec le Team Atria-Montluçon Cyclisme, un an et demi après sa création, que Jean-Philippe Duracka aura ramené le titre de Champion de France à un club auvergnat. Alors qu’il sera à la retraite en fin d’année, il est revenu pour DirectVelo sur le sacre de Champion de France de Titouan Margueritat (voir classement).

DirectVelo : Que représente le titre de Champion de France Amateur de Titouan Margueritat ?
Jean-Philippe Duracka : C’est énorme parce qu’on a eu une grosse équipe avant qui s’appelait Pro Immo et on n’a jamais réussi à être Champion de France. Cette année, tout réussit à Titouan (Margueritat), il n’a pas de problèmes physiques, sa progression va crescendo et il conclut cette première partie de saison par un titre de Champion de France. On y croyait depuis quelques jours, on est venu pour gagner le titre. Hier encore, il nous a dit qu’il était prêt et la course s’est déroulée parfaitement pour lui.

Quel était le plan ?
On lui a demandé d’attendre les deux derniers tours parce qu’on savait que ça serait une course d’usure. Il avait la pancarte. On savait que sur le plan physique, il est parmi les tous meilleurs. Il fallait attendre que la course se décante, et après il fallait finir. Ça s’est bien passé parce qu’il a emmené un coureur de Bourg-en-Bresse (Joris Chaussinand), qui était pour moi l’équipe la plus forte devant, il avait fait beaucoup d’effort et il l’a lâché dans le dernier tour. Derrière, ça s’est regardé et on a été cueillir le maillot bleu-blanc-rouge.

Comment as-tu vécu le dernier tour ?
Il était très, très long. J’ai eu peur qu’il attaque un peu loin. Je me suis dit qu’ils allaient se regrouper à quatre derrière et il ne fallait pas coincer, mais il était sûr de lui. Il reprenait du temps constamment. C’est vraiment une victoire magnifique.

« UN GARS FACILE À VIVRE »

Comment est Titouan Margueritat au quotidien ?
C’est un gars facile à vivre, vraiment en or. Il donne un coup main à l’équipe, très poli…C’est un gars parfait. C’est un meneur, il tire tout le monde vers le haut. Il est humble, il travaille et se lève tous les matins à 5h30 pour aller au travail, il fait sa journée de travail jusqu'à 14h et s’entraîne après (il travaille à la Poste, NDLR). Il s’est entouré avec Clément Carisey comme entraîneur. Il prend des jours de congés pour aller sur les courses. C’est un vrai amateur qui marche comme un vrai pro.

Penses-tu qu’il peut aller au-dessus ?
Il n’y pensait pas trop, mais vu ce qu’il a fait j’ai peur qu’il ait quelques contacts pour l’an prochain (sourire). Ça serait entièrement mérité, je pense que physiquement il est prêt.

Comment est-il arrivé cet hiver chez vous après ses annéees au CC Périgueux ?
Ça ne fait pas très longtemps qu’il fait du vélo mais je le voyais toujours présent. Il avait une façon de courir qui était un peu mal calculée et avec Nicolas Vogondy, on s’est dit que si on le prenait en main avec la force qu’il a, on est sûr que ça peut devenir un grand coureur.

« ON VIT UN RÊVE »

Le club va devoir lui faire une belle tenue !
On n’a pas encore reçu celle de champion d’AURA, on va en faire cadeau au patron de chez Atria du coup (rires). On va en faire une belle bleu-blanc-rouge, vivement qu’on l’ait parce qu’on vit un rêve. C’est une histoire magnifique avec Atria. On a commencé l’an dernier en N3, on est monté en N2 et on va postuler pour monter en N1. On va voir comment ça se passe. C’est une histoire qui se répète un peu par rapport au passé même si on reste humble et avec des coureurs différents. On essaye de construire une belle équipe et je pense que Christophe Bosson, le directeur de chez Atria, est très heureux. Il n’a pas pu venir mais toutes les cinq minutes il fallait le tenir au courant. Je pense qu’il a ouvert la bouteille de champagne.

Tu avais imaginé revivre ses émotions après l’arrêt du Team Pro Immo ?
Non, franchement je pensais avoir fait le tour. Au mois d’octobre, je serai à la retraite, je vais prendre du recul et c’est Nicolas Vogondy qui a pris les choses en main. Il est performant dans ce qu’il fait, c’est un très bon directeur sportif. Je suis en train de former le petit Florian, pour qu’il prenne ma place. On est en train de structurer une belle équipe. Je serai à la retraite mais vous me verrez toujours. J’ai vécu de belles émotions, la dernière c’est toujours la plus belle et la façon de faire, l’approche, d’où on vient et gagner devant les N1, c’est magnifique. 

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