Sacha Bergaud : « Ça met fin à une période de doute »

Crédit photo Philippe Le Cocq - DirectVelo

Crédit photo Philippe Le Cocq - DirectVelo

Sacha Bergaud a remporté, dimanche dernier, son premier succès sur route en Fédérale Juniors lors la troisième et dernière étape de la SportBreizh U19 (voir classements). Le pensionnaire de Creuse Oxygène Guéret revient pour DirectVelo sur son succès et sa saison où il jongle entre le VTT et la route, discipline qu'il va privilégier en cette deuxième moitié d'année.

DirectVelo : Tu t'imposes sur ta première course Fédérale lors de la dernière étape de la SportBreizh U19 ! Que représente ce succès ?
Sacha Bergaud : Ça représente beaucoup. J’étais un peu dans une période de doute entre le VTT et la route. Ça vient réconforter des idées que j’avais avec mon entourage et mon manager. J’ai un potentiel sur la route, mais je n’avais pas encore concrétisé en gagnant quelque chose d’important. Ça concrétise le travail et ça met fin à une période de doute.

« J’AI PRIS BEAUCOUP PLUS DE PLAISIR SUR LA ROUTE »

Comment as-tu construit ce succès ?
Notre stratégie était d’essayer de suivre les coups sans trop se montrer avec toute l’équipe. J’ai très vite vu qu’aucune échappée n’allait aller au bout. Dès le premier tour, ça attaquait sur la bosse du circuit, mais ça ne partait pas et ça revenait toujours sur le groupe de devant. Il y avait toujours les équipes principales qui roulaient devant pour rentrer. Avec mes coéquipiers, on a essayé de prendre des échappées de 15 à 20 coureurs, mais on a tout de suite compris que ça ne sortirait pas. Je me sentais vraiment bien. Donc j’essayais de faire le moins d’effort en restant le plus possible dans les roues afin d’être toujours protégé. À quatre tours de l’arrivée, on s’est retrouvé tous les quatre devant en échappée et on a vu qu’il y avait quelque chose à faire. On est resté positionné à l’avant avec mes coéquipiers autour de moi. Ils ont fait un gros travail. Dans le dernier tour, je m’attendais à ce que la bosse soit montée fort, mais je me sentais prêt. Dans les passages les plus raides, j’étais le seul encore assis et je voyais tout le monde en danseuse et en difficulté. Je me sentais vraiment bien à 1,5 kilomètre de l’arrivée. Aux 500 mètres, Manel Quilfen lance son sprint et je me suis dit : « C’est maintenant ou jamais ! ». J’ai pris sa roue et aux 300 mètres, je l’ai remonté et j’arrive tout seul devant.

Tu as un programme beaucoup plus chargé sur route cette année. Pourquoi ce choix ?
Au début, la route devait me servir de préparation pour le VTT car la route me donnait du rythme et me permettait de perdre du poids. J’ai pris beaucoup plus de plaisir sur la route que l’année dernière, je me sentais de plus en plus à l’aise. Cet hiver, j’ai fait beaucoup de travail d’endurance et j’étais plus sur le vélo de route que sur celui de VTT. Je pense que ça a beaucoup joué, car j’ai tout de suite été dans le rythme sans temps d’adaptation. Malgré le fait que je n’ai pas l’habitude de faire des courses de 2h30-3h, je n’ai pas eu de coup de mou.

« C’EST VRAIMENT BÉNÉFIQUE »

Tu as changé d’équipe cet hiver, ce choix est-il lié à ta volonté de faire plus de route ?
Oui, j’ai changé d’équipe parce que j’ai signé dans le Team VTT Scott qui est à Guéret aussi, donc j’ai pris ma licence là-bas. En plus, il y a une très bonne équipe sur route, donc c’était parfait.

Comment concilies-tu la route et le VTT ?
Je pense plus me concentrer sur la route pour la fin de saison. La saison de VTT est quasiment finie, il ne reste que le Championnat du Monde, mais je ne pense pas être sélectionné. Il n’y a plus que trois manches de Coupe de France et je devrais participer à deux d’entre elles. En VTT, je n’étais pas trop mal en début d’année, mais il me manque un coup d’éclat pour montrer mon potentiel et au niveau des sensations, c’était moins bien que sur la route. Le VTT m’apporte de la technique et de l’agilité notamment dans les descentes. C’est vraiment bénéfique pour la route. Je ne sais pas encore si je vais continuer le VTT l’année prochaine, j’y réfléchis mais rien n’est encore sûr.

Pourquoi as-tu arrêté le cyclo-cross après les rangs Cadets où tu as obtenu plusieurs podiums en Coupe de France ?
Je n’avais pas le budget pour continuer. Il fallait que je rachète des vélos et des paires de roues. Je n’avais que des aides financières pour le VTT. Pour la saison de cyclo-cross, il fallait rajouter de ma poche avec les déplacements en Belgique, ce n’était pas forcément possible.

« J’AI ENVIE DE MONTRER CE QUE JE VAUX »

Toi qui as touché à plusieurs disciplines, quel est ton profil ?
Je suis plus considéré comme un rouleur, mais je passe plutôt bien les bosses. Je n’ai pas eu de grands tests et quand j’en ai eu l’occasion comme lors de la Classique des Alpes, je devais travailler avant le premier col. Je me découvre encore.

Que te réserve la suite de la saison ?
Je vais aller sur le Tour de l’Abitibi (15-21 juillet) au Canada avec l’équipe de France. Je vais me concentrer sur ça et pour la suite, je ne sais pas encore précisément. J’ai envie de montrer ce que je vaux. Même si j’ai gagné la troisième étape sur la SportBreizh, lors des deux premières étapes, je n’étais pas à ma place. Je pense que j’ai le potentiel pour gagner des étapes voire même des classements généraux. J’ai envie de continuer sur cette lancée. J’ai regardé le GP Plouay, il y a des chances que je le fasse. Ça serait une belle course que je pourrais mettre dans le viseur, mais je ne me mets pas trop de pression. Je prends les courses les unes après les autres.

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