Thomas Denis : « C'est l'unité qui compte dans une poursuite par équipes »

Crédit photo Robert Gachet - DirectVelo

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C'est pour sa polyvalence que Steven Henry l'a sélectionné pour les JO en poursuite par équipes. "C'est un de mes points forts", confirme Thomas Denis qui suit la préparation de l'équipe de France entre altitude et retour à Roubaix. Le sociétaire du Paris Cycliste Olympique revient pour DirectVelo sur son rôle dans le quatuor tricolore.

DirectVelo : Qu’est-ce que ça représente de faire les JO à Paris ?
Thomas Denis : Dès qu’on a su que c’était à Paris, c’était une grande source de motivation. J’y pensais tous les jours, mon projet sportif tournait autour de ça. Personnellement, ça ne me fait pas peur. J’ai déjà connu des Championnats d’Europe et du Monde en France. Je sais que ce n’est que du positif d’avoir le soutien du public. C’est quelque chose de dingue. Thomas (Boudat) et Benjamin (Thomas) ont déjà fait les Jeux et ils sauront nous aiguiller pour ne pas perdre d’énergie inutilement.

Comment as-tu abordé le stage où s'est décidée la sélection ?
Je savais qu'il était déterminant. Je voulais donner le meilleur de moi-même à chaque séance, chaque effort. Je ne voulais pas avoir de regrets, je voulais aller aux Jeux. C’était stressant, mais avec le recul ça m’a permis de trouver les ressources pour gérer la pression.

« J'AVAIS PEUR DE ME BLESSER »

Cette année, tu es retourné en N1, avais-tu peur que ça joue pour ta sélection ?
C’était un choix pour moi de redescendre en N1. Roubaix avait également décidé de ne pas me garder, c’est un accord commun. Le Paris Cycliste Olympique voulait vraiment ce projet olympique avec moi donc ils m’ont vraiment aidé à 200% dans les bons et mauvais moments. Le niveau amateur est vraiment élevé. Le programme est plus flexible. Certains coureurs ont besoin de courir chez les pros, moi je sais que j’ai la capacité de m’entraîner dur et de passer des caps à l’entraînement.

Tu n’étais pas trop rassuré en peloton cette année, est-ce qu’il y avait une forme de blocage lié aux Jeux ?
Oui, carrément. En plus, on a eu beaucoup de pluie. J’avais vraiment peur de me blesser sur un projet qui n’était pas le mien cette année. J’ai perdu des courses à cause de ça. Je remercie le PCO, parce qu’ils ne m'en ont jamais tenu rigueur. Ils m’ont encouragé. J’ai toujours la volonté de briller sur la route. J’ai pris du plaisir notamment au Tour de la Manche. Une fois les Jeux passés, j’espère retrouver un bon niveau sur la route.

Quel est ton rôle dans l'équipe de poursuite ?
Je peux démarrer comme faire quatre. Ça a toujours été ma carte maîtresse. Ce n’est pas toujours facile, je n’ai pas vraiment de spécialité. C’est un vrai travail, il faut garder son explosivité, mais aussi être capable de faire de longs relais. C’est important pour le collectif. Valentin Tabellion est le démarreur principal. C’est celui qui a le plus d’expérience dans ce rôle. Ça lui va très bien. Je n’ai pas de préférences entre les positions 2, 3 et 4. Chaque rôle est vraiment différent, j’ai l’expérience de tous les postes. Avec une préparation mentale, j’ai personnifié les rôles pour rentrer dans un état d’esprit et être opérationnel quelle que soit ma position.

«AU DERNIER STAGE, J'AI MONTRÉ QUE J’ÉTAIS BON »

Comment travailles-tu ta polyvalence ?
Ça reste naturel, j’ai une explosivité naturelle que je travaille pour la conserver. À l’entraînement, on balaye un peu tout. J’ai eu quelques doutes, car je ne suis pas le plus fort dans un rôle, mais c’est l’unité qui compte dans une poursuite par équipes. Mais finalement, au dernier stage avant Tignes, j’ai montré que j’étais bon et Steven m’a fait confiance et je le remercie.

Comment ça se passe dans le groupe ?
Chacun apporte son point de vue, son expertise. Je suis à l’écoute de tout le monde, je suis hyper observateur. Ça me permet de bien connaître les autres et de bien gérer les efforts en compétition. Benjamin ou Thomas qui ont déjà fait les Jeux, on va forcément plus les écouter. Valentin (Tabellion) et moi, on a vraiment une grosse expérience de la poursuite par équipes donc on nous écoute pour ça. On se complète tous, c’est notre force. Il y a parfois des questions, mais ça vient au fil des conversations. Thomas est bon pour ça, il sait nous expliquer le déroulement des Jeux et où ne pas perdre d’énergies. Sa grosse expérience des Jeux est bénéfique pour nous.

Qu’est-ce que vous pouvez espérer ?
Si on parle de résultats, on aimerait au moins un carré final. La médaille serait le top. Des Jeux réussis, ça serait d’améliorer notre record (3'47"816), de donner le meilleur de nous-mêmes. Si les autres font mieux que nous alors qu’on a tout donné, il n’y aura pas de regrets.

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