Après une victoire d'étape pour Alexandre Delettre et un premier maillot jaune, avant que Joris Delbove ne renverse le général et ne transforme l'essai ce dimanche, la formation St-Michel-Mavic-Auber 93 a tout pour repartir le sourire aux lèvres du Tour Alsace (voir classement). Son directeur sportif, Tony Hurel, est donc un homme comblé au moment d'attendre que son protégé descende du podium protocolaire, maillot à carrés jaunes sur les épaules. L'ancien coureur professionnel s'est confié à DirectVelo sur cette semaine rêvée en Alsace, et évoque son coureur, Joris Delbove, qui avait bien besoin d'un tel succès pour se lancer.

DirectVelo : Vous avez remporté le Tour Alsace !
Tony Hurel : C'est une fierté, je suis content pour Joris (Delbove). C'est un gamin qui mérite une victoire depuis un bout de temps. On sait ce qu'est le Tour Alsace, la réputation qu'il a. On a été la chercher avec nos tripes. On avait mis une tactique en place hier, ce n'était pas gagné d'avance car on savait que ça allait être compliqué de renverser le général. Mais on y a cru du matin au briefing jusqu'au soir. On est plus qu'heureux quand on met une tactique en place et que ça marche. Les gars ont fait une superbe course toute la semaine, c'est une récompense pour Joris et une suite logique par rapport à tout ce qu'il a fait depuis ses débuts chez les pros. Ce n'est qu'un début pour lui, ça va le mettre en confiance.

Tu as senti que c'était le bon coup ce samedi ?
J'ai quand même douté à un moment donné. Mais quand j'ai vu que dans la dernière bosse ça attaquait et qu'il n'y avait plus beaucoup d'équipiers... Nous on avait encore Alex Delettre et Nico Breuillard qui pouvaient mettre la merde (sourire). Quand j'ai vu que ça stagnait et qu'il n'y avait plus d'équipiers, là j'ai commencé à y croire. Et quand l'écart a augmenté, je me suis dit que ça y est, c'était gagné. Il ne fallait pas non plus se coucher dans le final, mais c'était bon.

« C'EST UN GAMIN DANS LA LUNE »

Joris en avait besoin ? Est-ce que c'était une course qu'il attendait particulièrement ?
Bien sûr, je lui avais dit qu'on l'attendait à partir du Tour Alsace et sur le mois d'août où il y a de très belles courses. Il avait besoin de confirmer. C'est un gars qu'il faut toujours secouer un peu, c'est un gamin dans la lune. Il faut souvent être derrière lui et le booster mais il a des capacités hors normes. Il avait besoin de cette victoire pour lui prouver qu'il a un gros moteur et un gros talent. En gagnant le Tour Alsace, il a montré ses grosses capacités. C'est quelque chose d'énorme en connaissant le palmarès et la difficulté de la course. Il sait qu'il est très fort et peut gagner de grandes courses. Ça annonce un bon mois d'août.

Il évoquait une année importante en début de saison. Est-ce que du côté du staff aussi vous attendiez davantage de lui ?
Bien sûr. C'est un grand talent mais il a besoin qu'on le réveille de temps en temps. Si on le pousse un peu, qu'on lui met un peu la pression, il fait de grandes choses. Il faut juste être derrière lui et le mettre en confiance, il en a besoin. Quand il se sent bien il fait des choses comme aujourd'hui. On l'attendait ici, il a confirmé. Tout ce qu'on espère c'est qu'il trouve une équipe au-dessus. On se doit de former des jeunes comme lui et de les faire évoluer. Tout ce que je lui souhaite, c'est qu'il trouve une belle équipe l'année prochaine et qu'il ne soit plus chez nous.