Loris Rouiller : « Je n’avais pas envie de continuer comme ça »

Crédit photo Hervé Dancerelle - DirectVelo

Crédit photo Hervé Dancerelle - DirectVelo

Classé 17e des deux premières étapes du Tour de Namur, Loris Rouiller est monté sur le podium du troisième acte, ce vendredi (voir classements). Le Suisse d’Elite Fondations revient pour DirectVelo sur sa performance et fait le point sur son approche entre la route, le cyclo-cross ainsi que le VTT.

DirectVelo : Tu termines 3e lors de cette troisième étape du Tour de Namur. Quel sentiment domine ?
Loris Rouiller : Il y avait du vent, c’était nerveux et usant parce qu’il fallait toujours être placé. En arrivant dans la boucle finale, les équipes Lotto-Dstny DT et Wanty-ReUz-Technord ont tenté un coup de force. J’étais bien placé et un groupe est parti. À la fin, il m’a manqué un poil de force et d’énergie pour régler le sprint. Je ne suis pas un pur sprinteur. On avait repéré le parcours et on pensait que l’étape se finissait en haut de la bosse. L’arrivée n’était pas à mon avantage, rapide et quasiment plate. Je préfère un final en côte, mais ça reste une bonne 3e place pour l’équipe. On va essayer d’aller chercher la victoire. J’ai en tête la dernière étape à Namur où j’ai de bons souvenirs.

Vous n’êtes plus que cinq dans votre formation après l’abandon de Noah Bögli, tandis que certains de vos adversaires sont à
sept…
On n’a malheureusement pas eu beaucoup de chance avec une personne malade au dernier moment, puis Noah qui a chuté. C’est difficile collectivement pour tenter des coups de force comme certaines équipes l'ont fait aujourd’hui. On est arrivé avec une équipe très forte sur le papier. Même avec deux coureurs en moins, on est toujours remonté à bloc et on essaie de jouer les étapes à fond chaque jour. Le classement général va être compliqué, mais il reste encore de belles choses à faire. On s’amuse et on prend beaucoup de plaisir.

« JE FAISAIS TROIS DISCIPLINES À MOITIÉ »

Auparavant, tu étais plus axé VTT et cyclo-cross. Désormais, tu te consacres plus à la route, pourquoi ce revirement ?
Depuis plusieurs années, je n’ai pas les résultats escomptés en cyclo-cross. Je n’avais pas envie de continuer comme ça. Je veux vraiment gagner des courses et progresser. En réalité, j’ai remarqué que je faisais beaucoup de choses, trois disciplines, mais toutes à moitié. Il faut analyser et faire les choses différemment pour s’améliorer. Cette année, j’ai donc décidé de disputer plus de courses sur route. J’ai la chance de courir avec Elite Fondations qui est une équipe au top. Je vais quand même refaire la saison de cyclo-cross avec Heizomat Radteam, ils me font confiance. Jusqu’à présent, je suis vraiment content de ma forme et je suis assez impatient de commencer la saison de cyclo-cross, d’ici moins d’un mois en Allemagne.

Quelles différences sens-tu entre la route et le VTT ?
La route se rapproche plus des efforts d'une course de cyclo-cross parce qu’il faut envoyer du braquet et mettre de la force. En VTT, il y a plus de bosses courtes, c’est plus explosif. C’est aussi bien pour le cyclo-cross mais ça reste différent. On va davantage mouliner et chercher la force en ayant de la cadence. Quand c’est boueux en cyclo-cross, on doit pédaler avec moins de cadence pour aller chercher de la motricité. Ainsi, je pense que la route est quand même mieux de par mon expérience. C'est pourquoi j’ai mis en place ce calendrier avec une trentaine de courses sur route.

« NE PAS RÉPÉTER LES MÊMES ERREURS »

Concernant le cyclo-cross, tu n’iras pas cette fois-ci aux Etats-Unis en début de saison…
Je vais la lancer en même temps, le même week-end, mais avec une seule course en Allemagne, le Grand Prix Bensheim que j’avais remporté l’an passé. Je commence en Europe et je ne partirai pas aux Etats-Unis, cette année, pour des raisons de budget et d’expérience par rapport à l’année passée. J’avais fait un super premier mois mais j’avais eu de la peine à enchaîner tout l’hiver avec la fatigue. J’étais totalement à côté de ce que je suis capable de faire. On va essayer de ne pas répéter les mêmes erreurs. Aller aux Etats-Unis, c’est vraiment une superbe opportunité mais il faut une très bonne organisation pour que ça ne soit pas négatif. Cette année, je vais surtout me concentrer sur ces deux mois importants que sont décembre et janvier. Il y a quasiment tout, notamment les manches de la Coupe du Monde. Le but est vraiment d’aller jouer devant. Sur les manches de Coupe du Monde, l’objectif sera de finir dans le Top 10. Le Championnat de Suisse va également être très important pour moi, comme le sera bien sûr le Mondial.

Ton équipe de cyclo-cross, Heizomat Radteam p/b Kloster Kitchen, a d’ailleurs déjà effectué un stage, mais tu n’étais pas
présent. Pourquoi ?
J’aurais souhaité faire le stage avec eux et j’étais vraiment déçu de ne pas pouvoir y aller. D’une part, Elite Fondations m’a demandé de participer à deux courses avant le Tour de Namur pour pouvoir me qualifier. C’est quand même une course importante dans leur calendrier. D’autre part, en faisant les sept heures de trajet jusqu’au service course de Heizomat Radteam, à Nuremberg (Allemagne), j’aurais perdu beaucoup de journées pour m’entraîner. Je voulais réaliser un bon bloc d’entraînement avant le Tour de Namur et j’ai donc préféré ne pas m’y rendre. C’était difficile de ne pas m’intégrer et m’amuser avec les copains au stage mais c’était plus bénéfique de rester à la maison. Cette course par étapes de cinq jours (le Tour de Namur, NDLR) est une magnifique opportunité pour le foncier afin de préparer la saison de cyclo-cross, sachant que c’est plutôt rare d’avoir cinq jours de course de suite chez les Amateurs.

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