Evita Muzic : « J’ai cru au podium jusqu’au bout »

Crédit photo A.S.O / Thomas Maheux

Crédit photo A.S.O / Thomas Maheux

C’était l’étape qu’elle attendait depuis le début du Tour de France, celle où elle comptait bien exploiter son plein potentiel et faire la différence grâce à ses qualités de grimpeuse, sur des efforts longs. Ce dimanche, Evita Muzic a terminé son Tour de France en beauté en se classant 3e  au sommet de l’Alpe d’Huez. Pas suffisant malgré tout pour terminer sur le podium au classement général final. La Franc-Comtoise, qui réside aujourd’hui à Grenoble, se contente finalement d’une 4e place très prometteuse pour la suite de sa carrière (voir classements). DirectVelo a recueilli la première réaction de la sociétaire de la FDJ-Suez après l’arrivée. Entretien.

DirectVelo : Tu termines 3e à l’Alpe d’Huez et 4e du Tour. Quel est ton sentiment ?
Evita Muzic : 3e de l’étape, c’est déjà bien. J’ai donné mon maximum. C’était difficile de reprendre 1’20” à Kasia (Niewiadoma). Je suis satisfaite de cette 4e place au général, c’est une récompense pour le travail de l’équipe toute la semaine. J’étais revancharde après ne pas avoir pu finir le Tour l’an passé, je n’avais pas monté le Tourmalet…  Il aurait peut-être fallu qu’il y ait encore plus de haute montagne sur le Tour cette année pour espérer mieux. C’était dur d’attendre jusqu’à aujourd’hui pour vraiment jouer en montagne, sans trop savoir ce que ça allait donner.

« SI JE N’AVAIS PAS COLLABORÉ… »

Lorsque la course s’est décantée dans le Col du Glandon, tu t’es retrouvée en mauvaise posture…
Je n’étais pas trop à mon aise et malheureusement, c’est là que c’est parti. J’étais beaucoup mieux dans l’Alpe. C’est comme ça, on ne peut pas refaire la course. Ça s'est fait à la jambe. Elles étaient très fortes à l’avant. Dans l’Alpe, j’ai essayé de creuser l’écart par rapport aux filles qui étaient derrière moi pour remonter au classement général. Kasia peut me dire merci aussi. Si je n’avais pas collaboré, elle n’aurait peut-être pas gagné le Tour. Mais de toute façon, c’était aussi dans mon intérêt de passer des relais. À un moment donné, j’ai cru qu’on allait pouvoir rentrer et jouer la victoire d’étape. Avec les supporters, je me suis senti pousser des ailes. Alors j’ai essayé d’attaquer.

Qu’as-tu ressenti pendant cette montée finale de l’Alpe d’Huez ?  
C’était un peu long au début, il n’y avait pas foule-foule… Mais à la fin, c’était de la folie. L’étape s’est passée très vite. Avant ça, j’avais déjà dépensé de l’énergie nerveusement et physiquement : les commissaires ont fait barrage lorsque je me suis arrêtée faire pipi. J’ai cru que je n’allais jamais rentrer dans le peloton. Heureusement, j’avais Grace (Brown) avec moi. Mais ça m'a donné un petit coup et c’est sûrement pour ça que j’étais moins bien dans le Glandon, j’ai encaissé le coup. Mais dans la dernière montée, je me sentais mieux. J’ai besoin d’une course longue et difficile, je l’ai prouvé ici.

« UNE REVANCHE À PRENDRE »

Cette 4e place finale sur le Tour confirme ta progression et te laisse plus que jamais rêver à de grandes choses pour les éditions à venir ! 
C’est une petite déception car j’ai cru au podium jusqu’au bout, même si je savais qu’avec les écarts au général, c’était compliqué. Il y aura une revanche à prendre dans les années futures, avec une équipe différente dans sa composition. 

En repensant à l’ensemble de cette semaine, as-tu quelconque regret ?
Le petit regret de la chute, oui, où on a perdu un peu de temps. Et mon chrono qui n’était pas fou-fou. Même si je ne suis pas spécialiste, j’aurais pu mieux faire. Ce qui m’a coûté le plus pour le général, c’est l’étape de Liège où je n’ai pas réussi à accrocher le groupe de devant. Sur le côté punchy, il m’en avait manqué un peu. Je n’ai travaillé que les efforts longs pour ce Tour et ça a bien marché aujourd’hui. C'était la première fois de ma carrière que je travaillais de cette façon-là avec mon entraîneur. Sur cette dernière étape, je n’ai pas de regrets. 

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