Léo Bisiaux : « Tout est possible »

Crédit photo Christian Cosserat - DirectVelo

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François Trarieux qui vient féliciter Léo Bisiaux au pied d’un podium protocolaire, la scène est plutôt habituelle pendant la saison de cyclo-cross mais pas vraiment sur la route. Du côté du coach de l’équipe de France et du grimpeur auvergnat, il y avait le sentiment d’avoir fait un gros coup sur la cinquième étape du Tour de l’Avenir, disputée entre Les Karellis (Savoie) et Condove (Piémont). Ce vendredi, le pensionnaire de l’équipe de France est passé de la 6e à la 3e place du général après un coup de force avec quelques autres costauds, mais sans le maillot jaune Pablo Torres ni l’ogre Jarno Widar.

Mettre le feu, c’était la volonté du Néerlandais Tijmen Graat qui est allé voir quelques favoris pour mettre la zizanie. “Il m’a un peu parlé pendant le fictif mais on avait dans tous les cas la double idée de, soit jouer la victoire d’étape, soit de jouer la remontée au classement général, indique Léo Bisiaux. On savait que si ça partait un peu dans tous les sens, on privilégierait le général. Ça pouvait être le bazar... J’ai rapidement vu que l’Espagnol était tout seul et que derrière ça ne voulait pas trop rouler”. Léo Bisiaux s’est donc montré actif, à près de 100 kilomètres de l’arrivée. Puis quand il a vu bouger l’Italien Florian Samuel Kajamini, l'habituel sociétaire de Decathlon AG2R La Mondiale a décidé de faire le jump et dans un premier temps, personne ne l’a suivi. Une fois revenu sur la tête, ils étaient une vingtaine à ouvrir la route. “J’étais vraiment dans une bonne situation. Pierre (Thierry) était dans l’échappée avec moi, il a fait un gros boulot et s’est sacrifié, je le remercie”.

LES CONSEILS DE JULIE BEGO

Tijmen Graat et Joseph Blackmore sont sortis en contre dans la montée d’Aussois et sont revenus sur l’échappée. “Ça a changé la donne. Ils étaient vraiment costauds donc ça nous a bien aidés”. Au sommet du Mont-Cenis, ils ne sont plus que huit et ne tenteront pas de se départager avant la ligne droite d’arrivée. “Étonnamment, je me sentais bien sur le final, j’ai voulu prendre la roue d’Emiel Verstrynge et je n’arrivais pas à trouver l’ouverture, mais je n’étais pas si loin. Je fais 4e donc c’est vraiment pas mal”.

Même s’il n’aurait pas craché sur un succès dans les rues de Condove, l’essentiel était ailleurs pour Léo Bisiaux. À 24 heures de l’arrivée finale, le voilà donc 3e du général à 45’’ du Britannique Joseph Blackmore (voir classement). “C’est bien, après rien n’est joué avant le col du Finestre donc il faudra bien se reposer ce soir, bien analyser l’étape et voir comment on va rouler”. Pour tout savoir du Finestre, il va bénéficier des conseils de Julie Bego, venue en voisine repérer les lieux. “Elle pourra m’aiguiller et nous parler de la montée. Les huit derniers kilomètres, ça fait un peu cyclo-cross et ça me rappellera des souvenirs”, sourit-il.

« ON NE VA PAS S’ENFLAMMER »

À l’arrivée, François Trarieux avait de quoi être satisfait. “C’est une belle journée. On a réussi notre coup. On a une stratégie offensive depuis le début de la semaine hormis sur la première étape. Aujourd’hui, ça concrétise le travail que les gars ont fait pour Léo. Je suis fier de ce qu’il a montré sur la journée avec son caractère. Il a préparé son objectif comme il faut. J’espère que ça va tenir, et qu’on pourra dire qu’il a fait un très beau Tour de l’Avenir. Ce n’est pas fini, demain c’est vraiment dur. On ne va pas s’enflammer”.

De son côté, Léo Bisiaux ne veut rien s’interdire. “On voit que tout est possible et que le niveau est super serré. Les écarts ne sont pas très grands mais dans un sens comme dans l’autre car derrière moi ce n’est pas loin non plus. Demain, je peux finir 10e comme gagner la course donc on verra bien. Je pense que ça fait longtemps que le niveau Espoir n’était pas aussi haut. Quand on voit la montée de Pablo (Torres) hier, c’est juste fou. Il va bien falloir récupérer ce soir et être prêt pour la dernière étape”. 

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