Après avoir ouvert son compteur chez les Elites sur le Caux Tour, manche de Coupe de France N1, Louis Hardouin a remis le couvert en ce début septembre, sur la première étape du Tour de Côte d'Or (voir classement). Lui qui a longtemps couru après la victoire à ce niveau de course montre donc qu'il fait partie des amateurs à suivre. Le coureur du Guidon Chalettois, qui a d'ailleurs annoncé qu'il ne bougerait pas l'année prochaine, va maintenant découvrir les joies de défendre un maillot de leader. Mais avec beaucoup de détachement, Louis Hardouin est loin de se mettre la pression, comme il l'explique à DirectVelo.

DirectVelo : Le Tour de Côte d'Or commence bien pour toi !
Louis Hardouin : Ce n'était pas l'étape que j'avais forcément cochée, mais tout est bon à prendre. Ça s'est fait un peu sur la chute, on est sorti avant, heureusement. J'ai un collègue qui est parti à l'hôpital. Il s'agit de Gabriel Coulondre qui avait des vertiges, a priori ce n'est pas trop grave mais c'est dommage. Je suis content pour moi mais je pense aussi à lui et à ceux qui sont tombés. La journée n'a pas été bonne pour tout le monde.

« JE NE DEVAIS PAS PASSER À CÔTÉ »

Tu étais pourtant seul de ton équipe dans cette échappée...
Oui, je ne me suis pas trop montré, j'ai passé mes relais comme tout le monde. Je ne voulais pas arriver groupé car ça reste aléatoire. Tout est jouable demain ou après-demain donc j'aurais préféré arriver à un groupe de trois-quatre. J'ai essayé de sortir avant avec Plenel-Jobard, mais il a loupé son virage donc j'ai attendu et on s'est fait rattraper. En fin de compte, j'ai vu aux deux-trois bornes que ça allait sprinter. Je suis resté attentif aux avant-postes. On n'a fait qu'un tour de circuit au lieu de deux pour repérer. J'ai quand même pu voir qu'il ne fallait pas être loin au virage. Je vire 2e et j'arrive à la hauteur du gars d'Etupes (Matthew Fox, NDLR), on reprend Plenel-Jobard dans les 50 derniers mètres et qui a fait un beau numéro. Sur celle-ci, je ne devais pas passer à côté, je suis passé d'une demi-roue et ça l'a fait.

Maintenant, il y a le maillot à défendre...
Personnellement ça ne m'est jamais arrivé. Même pour l'équipe, on n'a pas vraiment l'habitude. Peut-être dans les années passées, mais là avec cette équipe assez jeune à part Ronan (Racault), on n'a jamais trop eu cette occasion. On va prendre le temps de voir les écarts, qui est dangereux ou pas. De toute façon, nous ne sommes pas l'équipe la plus forte à rouler, on ne va pas jouer. On va laisser la course se faire et je vais essayer de le défendre au maximum. Le but est de le garder quand même, mais si je le perds, j'ai déjà une victoire, ce sera du bonus.

« JE NE ME TRACASSE PAS AVEC ÇA »

Que représente cette victoire pour toi ?
Ma première était au Caux Tour après les France, sinon c'était en Toutes Catégories. C'étaient de petites victoires. Là, quand on regarde sur le papier, il y a du beau monde. Je confirme que ce n'est pas un hasard que je sois dans le Top 10 DV chez les amateurs (il sera en réalité 12e après sa victoire du jour, NDLR). L'étape, c'est fait, maintenant on verra pour le général. Il ne reste qu'un mois, je prends tout ce qu'il y a à prendre. Je sais que je suis en forme, c'est la dernière ligne droite et je veux vraiment montrer que ma saison n'est pas un hasard. Je ne pensais pas réaliser une aussi belle saison, et je veux continuer à me montrer.

Tu as annoncé que tu allais continuer à Chalette l'an prochain. Pourquoi ?
C'est un peu la période compliquée quand on est dans les mercatos. On ne sait pas trop quoi faire. J'ai longtemps réfléchi. Je n'ai pas de contacts pros, donc je ne me tracasse pas avec ça. Je sais que je n'ai pas la possibilité de passer donc je ne cours pas là-dessus. Je me sens bien, on s'entend bien. J'espère qu'il y aura des recrues pour m'épauler l'année prochaine et on verra bien. Mais ce n'est pas mon rôle, moi je finis ma saison.