Marion Bunel s’offre le droit d’y croire

Crédit photo Florian Frison / DirectVelo

Crédit photo Florian Frison / DirectVelo

C’était l’épreuve de vérité pour Marion Bunel. Repoussée au fin fond du classement du chrono individuel du Tour de France au mois d’août, la Normande avait une nouvelle fois rendez-vous face à l’horloge ce vendredi, dans un bien autre contexte. Lors d’un Tour de l’Ardèche qu’elle peut rêver de remporter après son joli coup du premier jour, il ne lui fallait pas perdre trop de temps face à la leader Thalita De Jong (Lotto-Dstny) sur les 15,7 km d’un parcours tracé dans le département gardois. Elle termine finalement dans le Top 15 en cédant 26 secondes à sa principale rivale. “Wahou ! C’est pas mal ça”, se réjouit-elle avec un large sourire lorsque son directeur sportif, Stephan Gaudry, lui annonce les résultats sur le parking d’arrivée de Méjannes-le-Clap, là-même où s’est tenue une étape de l’Etoile de Bessèges en tout début de saison. “Et je suis encore 2e du général ? C’est abusé si je suis encore 2e du général !”, plaisante celle qui, en effet, maintient sa place de dauphine avant l’étape reine avec son arrivée au Mont Lozère.

“Je suis très contente de ce résultat”, se réjouit-elle auprès de DirectVelo dans le camion protocolaire, après avoir retrouvé ses esprits. “J’ai réussi à faire un chrono correct par rapport à mes qualités dans cette discipline”. La leader de la formation St-Michel-Mavic-Auber 93 est d’autant plus satisfaite qu’elle a disputé ce chrono dans de drôles de conditions. “Je n’avais pas d’informations et de données pour gérer mon effort. C’était donc tout dans la tête, en essayant de me mettre à bloc de bout en bout, avec malgré tout un minimum de gestion car il fallait être efficace sur la partie montante et perdre le moins de temps possible sur le reste du parcours”

« JE ME SUIS FAIT VIOLENCE »

Après avoir limité la casse sur un exercice qu’elle n’affectionne pas particulièrement, elle va donc arriver sur son terrain ce samedi, en Lozère. Cette arrivée au sommet peut-elle lui permettre de renverser le classement général ? Thalita De Jong lui semble-t-elle à sa portée ? “Ça reste encore jouable mais 37 secondes… Il va falloir les reprendre, on verra. Tout s’est bien passé jusqu’à présent, il faut que ça continue”. La lauréate du récent Tour de l’Avenir a tout de même en tête qu’elle a lâché quelques précieuses secondes jeudi, à la pédale, sur les hauteurs de Bollène lors d’une arrivée difficile. “Thalita était au-dessus. Je me suis fait violence, j’ai été très concentrée et je n'ai jamais autant frotté en étant bien placée. Il y avait des pif-paf, je me suis fait remonter malgré mes efforts et dans une dernière montée sèche et explosive, c’était un terrain plus propice pour Thalita que pour moi. Je ne peux pas être déçue tant que je fais de mon mieux”, synthétise-t-elle après coup en préférant voir le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide.

Pour tenter de déstabiliser une Thalita De Jong très solide mais pas franchement très bien entourée chez Lotto-Dstny, Marion Bunel imagine-t-elle une course de côte, ou préférerait-elle une course d’usure, voire un véritable chantier, comme lors de l’étape inaugurale ? “Que ce soit une course de côte ou un chantier, tant que ça fait mal aux autres et que ça se joue à la pédale, ça me va. Je veux simplement m’assurer de ne pas avoir de regrets à la fin de l’étape”. Son équipe cherchera-t-elle à piéger la leader avec l’aide d’autres formations comme, notamment, Arkéa-B&B Hôtels ou la FDJ-Suez ? “Je n'ai pas réfléchi à la stratégie à adopter avec les autres équipes car on est plusieurs à avoir les mêmes objectifs. Je verrai demain suivant le déroulement de la course, mais je peux compter sur mon équipe, je suis bien entourée”. Quoi qu’il en soit, grâce à son chrono plus que convenable, Marion Bunel s’offre le droit d’y croire encore avant l’étape-reine. Et ça promet du spectacle. 

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