La formation Arkéa-B&B Hôtels a perdu gros. Débarquée en Ardèche avec de grandes ambitions en début de semaine, la structure Continentale bretonne avait tout bien fait jusque-là. Un coup presque parfait le premier jour (lire ici), deux autres étapes bien maîtrisées ensuite, avant le numéro de Maeva Squiban vendredi lors du contre-la-montre individuel, brillamment remporté par la Bretonne. Mais les rouge-et-blanc ont vécu un véritable enfer en tout début de course, lors de l’étape-reine de ce samedi avec son arrivée au Mont Lozère. “Je n’ai pas tout compris tout de suite, ni même après… J’ai su après une vingtaine de minutes que Valentina (Cavallar) était tombée et qu’on avait perdu plusieurs filles, mais je ne comprenais pas tout”, concède Maeva Squiban après coup.

UNE PLAIE PROFONDE AU GENOU POUR VALENTINA CAVALLAR

Mais alors, que s’est-il passé ? “On savait que Maaike (Coljé) et Lotte (Claes) étaient en souffrance. Elles sont tombées lors de la troisième étape”, explique Grégoire Le Calvé, directeur sportif de la Conti. La première citée souffrait du sacrum, la seconde de la hanche. “La reco du chrono a été compliquée pour les deux. On a beaucoup massé, on a adapté l’échauffement et c’est à peu près passé pendant la course”. Mais restait un gros doute malgré tout pour les deux étapes en ligne suivantes. Et le verdict est tombé très vite. “On nous a appelés au bout de 500 mètres de course. Maaike ne pouvait pas appuyer sur les pédales… J’ai à peine eu le temps de la récupérer dans la voiture qu’on a entendu crier « Arkéa, Arkéa ! » à la radio”. Pour annoncer la chute de Valentina Cavallar, laquelle avait de grandes ambitions ce week-end. “Elle avait prévu d’attaquer dans le deuxième GPM pour tenter de renverser le général”, explique Maeva Squiban après coup.

Valentina Cavallar chute lourdement et doit immédiatement poser pied à terre. “Elle avait le genou gauche complètement ouvert. La plaie était bien profonde, on lui a dit de ne pas continuer”, détaille Grégoire Le Calvé, alors que l’Autrichienne s’en tire finalement avec six points de suture au genou. Un kilomètre plus tard à peine, c’est Lotte Claes qui pose à son tour le vélo au fossé. L’équipe collectivement la plus solide de ce Tour de l’Ardèche perd ainsi trois filles - dont ses deux principales leaders - sur les trois premiers kilomètres de l’étape-reine. 

MAEVA SQUIBAN SORT DU CHAOS

Cette situation désespérante n’a pas démotivé Maeva Squiban pour autant. Déjà en feu la veille lors du chrono, elle a confirmé son excellente condition actuelle en étant la seule à suivre la leader Thalita De Jong (Lotto-Dstny) et Marion Bunel (St-Michel-Mavic-Auber 93) dans le Mont Lozère après avoir assumé ses responsabilités. “Au début, quand on a perdu trois filles, je me suis dit que ça allait être chaud… Je me demandais quoi faire. Il fallait changer tous les plans prévus au briefing. Mais ça tournait bien alors j’ai demandé à Titia (Ryo) de faire le pied à bloc. Puis quand elle s’est écartée, j’y suis allée”. Ce qui a immédiatement fait le ménage. “On s’est fait la guerre avec Thalita et Marion. On a attaqué chacune notre tour. Mais il y avait vent de face et c’était donc plus facile de rester dans les roues”. Jusqu’à l’attaque décisive du maillot rose. “Elle a attaqué une fois de plus et Marion n’a pas réagi tout de suite. J’ai voulu la laisser faire mais elle n’avait plus les jambes. Alors j’ai contré mais je n’ai jamais pu rentrer sur Thalita”.

4e de l’étape, Maeva Squiban remonte dans le Top 5 du général, à 25 secondes du podium (voir classement). De quoi espérer sauver la mise pour son équipe lors de l’ultime étape à Privas en montant sur la boite ? “25 secondes, c’est quand même beaucoup vu le profil. On ne sait jamais, il y a cette bosse à 30 bornes de l’arrivée (la côte de la Croix de Cruas, NDLR) mais ça fait loin… C’est moins dur ensuite. Je vais déjà essayer de conserver ce Top 5. On ne venait pas pour ça mais finalement, ce ne serait pas un mauvais résultat vu les circonstances”.