Stefan Küng, un chrono presque comme les autres
Ce dimanche, Stefan Küng va jouer le titre de Champion du Monde Élite du contre-la-montre à 30 kilomètres de son domicile. Mais à en croire son entraîneur, le coureur de 30 ans est dans le même état d’esprit à Zurich que si l’épreuve avait eu lieu de l’autre côté du globe. “Il y a de l’enjeu bien sûr mais il est habitué à gérer ça, rappelle à DirectVelo Julien Pinot. L’approche n’a pas été différente. Il n’y a pas forcément eu beaucoup plus de sollicitations mais il a aussi un peu échappé à ça grâce à sa présence sur la Vuelta. Ça a été bien géré”.
« PLUS DE CONFIANCE, PLUS DE SÉRÉNITÉ »
Pour le coordinateur de la performance à la Groupama-FDJ, son protégé veut surtout profiter de cet événement à domicile. “Il n’y a pas plus de pression, et il gère bien l’approche quand il se fixe un objectif”. Présent en Espagne pour préparer le Mondial, Stefan Küng est reparti avec la victoire sur le chrono final, s’imposant ainsi pour la première fois de sa carrière sur un Grand Tour. “C’est un pur chronoman qui s'investit beaucoup dans cet exercice. Il avait beaucoup fait 2e, 3e ou 4e sur des étapes de Grands Tours alors gagner à la Vuelta lui a donné plus de confiance, plus de sérénité”.
De la confiance, il en a également acquis grâce à sa nouvelle machine qui a fait sa première sortie officielle le 9 juin dernier lors du premier chrono du Tour de Suisse. Le coureur a été acteur du développement du « Supersonica » à différentes étapes. “Le but était de faire le vélo le plus rapide du marché, rembobine Julien Pinot. On est parti d’une feuille blanche il y a un an avec l’arrivée de Wilier Triestina. C’était une grosse mission qui a été réalisée avec le pôle performance de l’équipe, le partenaire et Stefan. Ça a été fait en un temps record, on a atteint l’objectif et je ne dis pas ça pour la com’ (sourire)”.
DIX ANS APRÈS NYON
Aux Jeux Olympiques de Paris, son grand objectif de l’année, il n’a pas pu en tirer profit et a dû se contenter de la 8e place. Sa préparation n’avait pas été idéale, avec le Covid à la sortie du Tour de France et une intoxication alimentaire avant les JO. La donne est bien différente dans l’approche de ce Mondial. “C’est différent d’arriver sur un objectif avec la tête dans le sac plutôt qu’après un beau Championnat d’Europe”.
Après sa victoire en Espagne, il a en effet fini à la 2e place du Championnat d’Europe, la semaine passée, dans la Province du Limbourg en Belgique. “Il y a eu une belle bataille avec Edoardo Affini même si ça n’avait pas tourné à son avantage. Là, on sera sur un parcours différent, qui correspond mieux à Stefan. Même si bien sûr la concurrence est différente”. Cette fois-ci, il devra faire avec Remco Evenepoel, Joshua Tarling, Filippo Ganna ou encore Primoz Roglic. “Vu l'investissement qui est mis en chrono, il y a forcément l’envie d’aller chercher un beau résultat. On espère que ça va aller”. La seule fois de sa carrière où l'Helvète a disputé un Championnat international sur route en Suisse, c’était chez les Espoirs à Nyon (Vaud) en 2014. Et il avait décroché les deux couronnes à domicile, au chrono et sur la course en ligne (lire ici). Nul doute que, dans un scénario idéal, « King Küng » rêve de retrouver le trône à la maison, ce dimanche, pour ce qui serait la plus belle victoire de sa carrière.