Les maillots oranges des Néerlandaises étaient les plus sollicités dans une zone mixte bien garnie ce samedi après-midi à Zurich. Beaucoup voulaient comprendre la stratégie de course d’une nation qui place pas moins de cinq filles dans le Top 20, mais aucune sur le podium Elites (voir classement). Le moment clef de la course ? Une échappée de quatre concurrentes à une quarantaine de kilomètres de l’arrivée avec à l’avant la Belge Justine Ghekiere, l’Australienne Ruby Roseman-Gannon et deux Néerlandaises. Et pas des moindres : Riejanne Markus et Marianne Vos. Sur le papier, la situation semble idéale pour le collectif batave, qui pouvait même trouver un bel intérêt à voir ce groupe aller au bout, alors qu’aucune nation ne semblait en mesure de réagir derrière. “Je pensais qu’on avait la situation bien en main. C’était le bon moyen de mettre la pression sur les autres nations”, confirme Marianne Vos.

Une concurrente ne l’a pas entendu de cette oreille et il s’agit ni plus ni moins que de la propre coéquipière de Riejanne Markus et Marianne Vos, en la personne de Demi Vollering. Cette dernière a fait rouler Mischa Bredewold pour rentrer sur l’échappée de ses compatriotes. “L’échappée de Marianne et Riejanne était désavantageuse pour moi. Dans notre groupe, les autres ne faisaient pas grand-chose. Le rythme n’était pas assez élevé. De mon côté, je me sentais très bien”, assure la 2e du dernier Tour de France. “J’ai assuré le tempo pour protéger les intérêts de Demi”, confirme brièvement Mischa Bredewold. Le groupe des favorites rentre alors sur le quatuor avant que les favorites ne s’expliquent dans le final. Demi Vollering place une attaque qui écarte un temps Lotte Kopecky, mais aussi et surtout toutes les autres Néerlandaises, qui ne reviendront jamais, au contraire de la Belge. “Avec Marianne, on espérait encore pouvoir rentrer pour jouer ensuite le surnombre dans le final. Si on avait basculé à trois Néerlandaises, ça aurait pu tout changer. Mais il nous a manqué cinq secondes”, regrette Riejanne Markus. “J’étais cuite sur la fin, j’espérais juste que Demi puisse faire la différence”, ajoute Marianne Vos.

Finalement, la victoire s’est jouée au sprint, à six, et Demi Vollering n’a pas été en mesure de l’emporter, ni même de monter sur la boîte. “Ce n’était pas assez dur sur la fin. J’aurais dû attaquer plus tôt”, pestait l’habituelle coureuse de la SD Worx-ProTime après la ligne. N’a-t-elle pas été trop égoïste ce samedi ? “Je comprends que l’on évoque la tactique… Ce résultat est difficile à accepter”, déclare-t-elle au micro de DirectVelo. Finalement, côté néerlandais, le rayon de soleil de cette journée particulièrement pluvieuse est venu d’un peu plus loin derrière. Dans le deuxième groupe de contre, arrivé trois minutes derrière la lauréate, Puck Pieterse a décroché… le titre Espoirs, qui se jouait (pour la dernière fois) en même temps que l’épreuve Elites. “J’ai joué le titre Espoir dans le dernier tour mais j’aurais préféré aider l’équipe jusqu’au bout et que l’une d’elles gagne réellement la course”. Et avec une autre tactique et un plus gros sens du collectif, c’était probablement possible.