Antoine L’hote : « J’ai saisi l’opportunité qui s’est offerte à moi »
Les sensations sont très bonnes pour Antoine L’hote en cette fin de saison. Le coureur de Decathlon AG2R La Mondiale DT a remporté, le week-end dernier, le Tour d’Eure-et-Loir (voir classements) avec en prime une victoire lors de la première étape de la course 2.2. Une belle récompense pour le coureur de 19 ans qui s'offre à cette occasion ses deux premiers succès chez les Espoirs pour sa première année dans la catégorie (voir sa fiche DirectVelo). Le Nordiste exprime sa joie auprès de DirectVelo.
DirectVelo : Que représente ton succès au général du Tour d’Eure-et-Loir ?
Antoine L’hote : C’est un accomplissement car toute la saison, j’étais équipier pour prendre de l’expérience et de la caisse. Le fait de gagner mon premier classement général, la première fois où j’ai ma carte sur une course, c’est super cool, je suis très content. J’ai saisi l’opportunité qui s’est offerte à moi. En plus de ça, j’ai eu plusieurs déceptions depuis mon titre de Champion de France en Juniors en 2022. Je me suis fracturé le poignet l’été de ma dernière année U19, donc j’ai loupé le Championnat du Monde qui était mon gros objectif. J’ai eu des problèmes mécaniques et des chutes sur beaucoup de courses également. Tous ces coups durs m’ont quand même fait grandir et apprendre beaucoup de choses. Cette victoire fait donc du bien mentalement.
Tu avais déjà remporté la première étape le vendredi. Comment as-tu construit ce succès ?
C’était une étape assez dure, avec de la pluie, donc j’ai directement essayé de me placer à l’avant pour ne pas être piégé dans les bordures. Je savais que certaines équipes voulaient rendre la course difficile. Ça a donc borduré comme je l’avais prévu et je me suis retrouvé dans un groupe de quinze coureurs, en contre, derrière Baptiste Veistroffer. Je n’ai pas fait d’efforts pour aider les autres à revenir sur lui car c’est mon coéquipier. Mais à dix kilomètres de l’arrivée, on reprend Baptiste et j’attaque alors qu’il reste quatre kilomètres de course. Je n’avais rien à perdre, je savais que je ne pouvais pas gagner au sprint. C’est passé et j’étais super heureux.
« J’ÉTAIS PRÉPARÉ MENTALEMENT À ÇA »
Après cette première étape, tu n’avais que 4’’ d’avance sur ton dauphin, Théo Delacroix, au classement général, mais tu as réussi malgré tout à garder le maillot jaune les deux jours suivants…
Je ne m’attendais pas à gagner l’étape et encore moins à porter le maillot de leader. Mais finalement, je me suis focalisé sur cet objectif de garder le leadership et j’ai voulu tout donner pour garder ce maillot. J’avais quand même une pression surtout que c’était une course assez ouverte avec beaucoup d’équipes qui voulaient jouer le classement général. J’avais les deux coureurs de St-Michel (Théo Delacroix et Joris Delbove, NDLR) qu’il fallait surveiller. En outre, les 50 premiers du classement général pouvaient encore espérer gagner la course car ils étaient à 30’’. Je n’étais pas stressé mais je savais que ça allait être compliqué. J’étais préparé mentalement à ça.
Quel bilan tires-tu de ta première année chez Decathlon AG2R La Mondiale DT ?
J'en tire un bilan quand même assez positif. C’est vrai que quand on regarde mes résultats, je n’ai pas beaucoup de Top 10 et de podiums mais c’est parce que j’ai bossé pour l’équipe. On a plusieurs gros leaders entre Noa (Isidore), Rasmus (Pedersen) ou Léo (Bisiaux). C’est ce qu’on avait convenu en début de saison avec l’équipe pour ma première année. Ce week-end, tout le monde avait sa carte et j’ai bien réussi donc c’est encourageant. C’était une année enrichissante et intéressante.
« L’ÉCHAPPÉE À PARIS-CHAUNY M’A BIEN AIDÉ »
Tu as également eu l’opportunité de courir avec la WorldTeam sur plusieurs épreuves, notamment en septembre. Qu’en retiens-tu ?
Ça m’a apporté de l’expérience. Courir avec des garçons expérimentés comme Oliver Naesen, c’est toujours du positif. J’essaye de voir comment ils fonctionnent en course. Avant le Tour d’Eure-et-Loir, j’ai fait plusieurs courses en leur compagnie. Ça m’a permis d’avoir plus de caisse et j’ai énormément appris sur le placement. Souvent, on n’y pense pas, mais il y a beaucoup de petits détails qui font la différence en course. Par exemple, l’échappée que j’ai faite à Paris-Chauny m’a vraiment bien aidé. Je savais que ça n’irait pas au bout mais ça m’a donné de la force et j’ai senti que j’avais passé un bon petit cap.
Dans quels domaines souhaites-tu progresser l’an prochain ?
Je veux vraiment devenir un coureur de Classiques. Toutes les courses longues et dures par le parcours ainsi que la météo m’intéressent. Je ne suis pas quelqu’un qui va voler dans les bosses. Il faut aussi que je travaille ma pointe de vitesse pour espérer gagner certaines courses au sprint.