Nommay rêve du Championnat de France 2028

Crédit photo Aurélien Regnoult / DirectVelo

Crédit photo Aurélien Regnoult / DirectVelo

Denis Mercier est soulagé. Le week-end dernier, l’homme à la tête du cyclo-cross de Nommay a vu les deux premières manches de la Coupe de France de la discipline hivernale se dérouler sans anicroches majeures. “On a eu le beau temps et le public était au rendez-vous. Sans oublier des courses disputées. Il était quand même compliqué d’accueillir 1150 athlètes, gérer les problèmes liés à l’accueil des coureurs, les parkings etc. Même si ça coûte moins cher, c’est plus compliqué à mettre en place qu’une manche de Coupe du Monde. Et puis, il faut mobiliser les bénévoles sur deux journées de rang”. Mais il assure auprès de DirectVelo être satisfait de ces deux journées de compétition.

TOUT PROCHE DE L’ANNULATION

Il faut dire que l’organisateur et ses équipes reviennent de loin. Au printemps dernier, il apprend que le Pays de Montbéliard Agglomération ne va financer le projet qu’à hauteur de 10.000 euros, au lieu des 40.000 initialement imaginés par Denis Mercier. Un trou dans la raquette de 30.000 euros bien trop important - sur un budget total d’un peu moins de 150.000 euros - pour espérer organiser l’épreuve convenablement. Il est alors annoncé que l’événement est annulé. “Quand j’ai appris que nous n’obtenions qu’un quart de la subvention de l’agglo, j’ai jeté l’éponge”. Pas totalement, en réalité puisque bien que désespéré, il tente tout de même une dernière fois d’alerter à la fois le Président de l’agglomération et les élus, sans oublier d’interpeller Michel Callot, le président de la Fédération Française de Cyclisme. “C’était mal engagé. Je n’y croyais pas trop car en général, on ne revient pas sur le vote d’un budget, alors je m’étais dit que c’était fini”.

Denis Mercier évoque alors une décision “injuste” pour Nommay et son cyclo-cross, qui existe depuis 46 ans maintenant. “On a accueilli douze fois la Coupe du Monde, on a organisé trois fois le Championnat de France, dix fois une manche de Coupe de France…”. Puis la bonne nouvelle a fini par tomber. “De façon très exceptionnelle, l’agglomération est revenue sur sa décision et nous a apporté la subvention demandée. On a donc été soutenus par la région, le département et la commune, tout en gardant nos partenaires. On va réussir à boucler notre budget et avons pu organiser ce week-end de courses”.

LA COUPE DU MONDE SEMBLE BIEN LOIN 

Et désormais ? Comment se projeter ? Difficile en effet d’imaginer que le miracle se produise une nouvelle fois dans un avenir proche. “Avec les coupes assez drastiques du gouvernement dans les aides apportées aux collectivités territoriales, forcément, ça va nous retomber dessus. Ça risque d’être bien compliqué”. Problèmes supplémentaires : “la fatigue qui s’accumule avec les années” et la difficulté à trouver un successeur. Mais là encore, il y a tout de même une once d’espoir. “On a pu compter sur l’aide de Francis Mourey”. Le Doubiste, nonuple Champion de France de cyclo-cross chez les Élites, tient à l’épreuve et a apporté ses compétences et son regard d’ancien champion, notamment dans le tracé du parcours. “Il a envie d’être avec nous”, s'enthousiasme Denis Mercier. Avant de vite dézoomer une nouvelle fois et d’analyser avec froideur et lucidité la situation actuelle. “Je suis prêt à porter un projet mais ce ne sera pas sans avoir de garanties d’être soutenu par les trois collectivités principales”.

Avec quelles envies ? “Une manche de Coupe du Monde, ce n’est plus possible. Le budget est trop important. Sauf si les collectivités de la région se regroupent, avec tout le nord Franche-Comté”. Pour mettre sur la table les quelque 350.000 euros nécessaires, soit encore 130% de plus que pour un week-end de Coupe de France. À plus long terme, Denis Mercier a une ambition, un rêve : organiser le Championnat de France 2028, à une date symbolique. “Ce serait pour les 50 ans du cyclo-cross de Nommay”. Il s’agirait alors du quatrième Championnat de France organisé sur le circuit, trente ans après le premier en 1998. S’en étaient suivis 2003 et 2013. “La motivation reste intacte”. Mais il n'a pas (toutes) les cartes en main. 

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