Kévin Vauquelin : « Je ne vais penser qu’à ça »

Crédit photo DirectVelo

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Kévin Vauquelin a attiré l’attention, mardi dernier, à l’occasion de la présentation du Tour de France. Tout d’abord car le leader d’Arkéa-B&B Hôtels s’est révélé auprès du grand public en s’offrant la deuxième étape du Tour de France, le 30 juin dernier à Bologne. Et aussi car la Grande Boucle va retrouver la Normandie en 2025 où Kévin Vauquelin va jouer à domicile sur plusieurs étapes qui correspondront à ses qualités de rouleur et de puncheur (voir le parcours). Pour DirectVelo, le coureur de 23 ans a fait le bilan de son exercice 2024 et a livré ses ambitions pour 2025.

DirectVelo : Tu vas être à la maison sur plusieurs étapes du Tour de France 2025 !
Kévin Vauquelin : C’est une grande fierté. C’est top pour moi, pour les différentes villes qui accueillent le Tour et pour les supporters normands. J’ai beaucoup de souvenirs dans les différents endroits où ira le Tour. Je pense à Rouen où le club m’a initié au monde professionnel. J’ai commencé le vélo à Bayeux, je suis encore licencié aujourd'hui à Tilly-sur-Seulles, j’ai fait plusieurs Championnats de Normandie à Vire, j’ai découvert en Suisse normande mon amour pour les bosses et les parcours accidentés. Il y aura beaucoup d’envie.

D’ici-là, tout le monde ne va te parler que de ça !
Et moi, je ne vais penser qu’à ça (sourire).

Qu’est-ce que ta victoire d’étape sur le Tour de France a changé ?
Ça a changé beaucoup de choses au niveau de ma visibilité par rapport au grand public. Mon nom est aujourd’hui davantage connu, ça va me permettre d’avoir plus de supporters et me pousser vers le haut la saison prochaine.

« UNE ANNÉE TRÈS RICHE EN ÉMOTIONS »

Quel bilan fais-tu de ta saison 2024 ?
Ça a été une année très riche en émotions. J’ai fait un bon début de saison, avec la victoire sur le chrono à l’Étoile de Bessèges, des Top 10 en WorldTour sur des courses par étapes et la 2e place à la Flèche Wallonne (voir sa fiche DirectVelo). Ensuite, il y a eu la déception au Championnat de France même si j’ai quand même répondu présent physiquement (il termine 2e du contre-la-montre à trois secondes de Bruno Armirail, NDLR). Puis j’arrive à gagner une étape du Tour, c’est la concrétisation d’un rêve de gosse. J’ai aussi eu la chance de participer aux JO grâce à Thomas Voeckler et en plus on ramène deux médailles avec Valentin (Madouas) et Christophe (Laporte). On ne pouvait pas vraiment rêver mieux. À la maison, c’était quelque chose d’exceptionnel. Il y a eu beaucoup de choses positives pour moi cette année.

Mais on t’a beaucoup moins vu en seconde partie de saison…
Mon corps avait besoin de repos. Du Tour de Suisse aux Jeux Olympiques, j’ai couru sept semaines consécutives. Il y a eu beaucoup de fatigue physique et surtout mentale. Il y a eu beaucoup d’émotions. La fin du Tour de France n’a pas été facile. J’ai eu besoin d’un moment de relâchement. J’ai coupé après les JO et en reprenant, des douleurs du passé sont réapparues.

Lesquelles ?
C’était au niveau du psoas, comme l’an passé, et j’ai eu un petit truc au genou droit, qui me gêne encore actuellement. J’ai beaucoup bossé avec mon kiné, avec l’équipe… J’ai fait des bonnes séances d'entraînement mais quand je reprenais les courses, les douleurs revenaient. C’est dommage de finir sur une mauvaise note mais il faut surtout retenir le positif pour la saison prochaine.

« ÊTRE BON TOUTE LA SAISON »

Avec quelles ambitions vas-tu attaquer la saison 2025 ?
J’espère gagner et avoir une régularité qui me permettra d’être bon toute la saison. J’ai eu une fin d'exercice compliquée avec beaucoup de fatigue, surtout mentale comme je le disais. En 2025, je vais essayer de bien gérer l’intégralité de ma saison et de mon Tour de France.

Que dois-tu travailler pour progresser ?
J’ai envie de me perfectionner notamment sur le contre-la-montre, c’est quelque chose d'important. Sinon, quand on voit les étapes accidentées du prochain Tour de France, j’ai envie aussi de me focaliser sur ça. Je veux aussi découvrir certaines courses, comme les Flandriennes pourquoi pas. On en a parlé vaguement avec l'équipe. J’avais vraiment bien aimé en 2022. J’ai envie d’y revenir, que ce soit l’année prochaine ou plus tard. Ce sont des courses très dures physiquement et mentalement, où le placement est très important. Ça peut être très intéressant. L’an prochain, il y aura de la découverte et de la confirmation sur des courses d’une semaine. Être leader sur des courses par étapes, ça m’intéresse.

L’équipe va perdre notamment Clément Champoussin. Tu vas être encore plus attendu sur les courses difficiles…
Je serai probablement plus attendu. Je vais rester sur les mêmes choses que je fais actuellement, travailler au maximum et amener une équipe entière autour de moi pour faire de beaux résultats. On va s’y prendre à l’avance pour souder le collectif pour le Tour de France. J’aurai beaucoup d’ambitions sur ce Tour.

« PAS SE BLOQUER AVEC UN CLASSEMENT GÉNÉRAL »

Où en es-tu de ton rapport avec la haute-montagne ?
Actuellement, je suis incapable de le dire. La haute-montagne me fait encore peur (sourire). J’ai encore beaucoup de travail à faire dans ce domaine.

Penses-tu que tu as une marge ?
Ce n’est peut-être pas ma tasse de thé et il faudra l’accepter un jour. À voir comment je vais progresser… Si je veux être bon sur les courses d’une semaine, autant être bien en montagne. Paris-Nice, ça donne vraiment envie. J’habite en plus à Nice, il y a un beau trophée pour le vainqueur… Gagner des courses doit être un objectif dans une carrière. Il ne faut pas se bloquer avec un classement général comme l’a dit Romain Bardet. Ne pas se sentir soi-même ne doit pas être l’objectif.

Surtout que tu as toujours aimé attaquer…
J’aime bien jouer au vélo. Ça m'intéresse de réfléchir à comment agir en fin de course quand l’effort est dur. Je ne veux pas perdre cette chose-là, ça a été le cas cette saison à certains moments mais j’ai réussi à le retrouver sur le Tour de France.

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