Simon Carr : « Je n’ai jamais pu faire le Tour, alors je suis parti »

Crédit photo Nicolas Gachet - DirectVelo
Simon Carr est de retour en France. Après quatre années chez EF Education-EasyPost et alors qu’il aurait pu prolonger l’aventure avec la WorldTeam américaine, le Britannique qui a grandi et fait sa formation dans l’Hexagone, s’est engagé avec la Cofidis. Une équipe où il entend avoir davantage le rôle de leader et, enfin, participer à son premier Tour de France. À l’occasion du stage de pré-saison de la Cofidis à Ondara, entre Calpe et Gandia (communauté de Valence), le grimpeur de 26 ans a expliqué son choix à DirectVelo.
DirectVelo : Te voilà de retour dans une formation française en 2025 !
Simon Carr : C’était une volonté pour avoir plus souvent un rôle de leader mais aussi pour avoir des chances importantes d’être présent sur le Tour de France. C’est ce qui m’a principalement intéressé dans ce projet. Cédric (Vasseur) m’a présenté de belles choses pour l’avenir, l’équipe va s’internationaliser, notamment au niveau du staff. J’ai le sentiment que l’équipe va dans le bon sens. Il y a du bon matériel également, c’est bien.
Aurais-tu pu rester chez EF Education-EasyPost ?
Ils étaient contents de moi. La situation leur convenait, ils aimaient le fait que j’aie ce rôle d’un coureur qui performe sur des courses de niveau inférieur, que je gagne des étapes, que je marque des points UCI… C’était confortable aussi pour moi. C’était une superbe équipe, avec une très bonne ambiance. Je n’ai rien à redire là-dessus. Je suis parti en bons termes.
« ENVIE DE ME FAIRE MA PROPRE IDÉE »
Mais tu as le sentiment qu’ils ne t’ont pas fait assez confiance sur les épreuves WorldTour ?
J’avais commencé très fort chez eux la première année (en 2021, NDLR) mais ensuite, j’ai été très embêté l’année suivante avec des maladies et des chutes. À partir de là, je n’ai plus trop eu la confiance de l’équipe pour aller sur les plus grosses courses. Je me suis refait sur les plus petites courses, en gagnant quatre fois en 2023. Alors j’espérais aller sur le Tour de France en 2024, vu ce que j’avais fait l’année précédente. En plus, j’étais le seul Français de l’équipe. Mais chez EF, je n’ai jamais pu faire le Tour, alors je suis parti.
Cofidis sort d’une saison très difficile, beaucoup de critiques ont été entendues. As-tu lu ce qu’il se disait et si oui, cette situation t’a-t-elle fait hésiter au moment de quitter EF ?
J’ai quand même beaucoup hésité, surtout car j’étais dans une situation confortable chez EF, j’étais très bien dans l’équipe. Lorsque j’ai su que je n’allais toujours pas faire le Tour, je me suis dit qu’il fallait changer. Initialement, je comptais rester là-bas, je n’avais plus qu’à signer ma prolongation de contrat. Pour Cofidis, j’ai discuté avec d’autres coureurs. Je sais que ça ne s’est pas super bien passé pour l’équipe en 2024 mais j’ai envie de me faire ma propre idée en essayant quelque chose de différent, en ayant confiance en mes capacités pour faire de meilleurs résultats que jusqu’à présent. Pour moi, c’est une superbe option, je suis content d’être là.
« JE PENSE POUVOIR ÊTRE TRES RÉGULIER »
Tu te sens donc capable d’être leader !
Oui, je pense en avoir les capacités. J’ai aussi la possibilité d’être un très bon équipier en montagne dans une autre équipe. Mais j’ai 26 ans maintenant et il est temps de se tester sur les grosses courses. Cette année, l’objectif de l’équipe sera de rester en WorldTour. Il y aura donc l’enjeu des points UCI. Personnellement, je compte marquer des points en allant gagner des courses, au même niveau que je l’ai déjà fait avec EF, mais pas que. Ce sera le but dès les premières courses de la saison en Espagne (GP Castellon, Clasica Valenciana, deux manches du Challenge de Majorque avant d’aller sur l’Etoile de Bessèges, NDLR), mais en France aussi avec le Ventoux si ça se fait, la Route d’Occitanie, la Mercan’Tour Classic, le Tour du Doubs, le Tour du Jura… J’espère jouer la gagne sur ces courses-là. Mais en parallèle, je compte aussi performer au niveau WorldTour aux Strade Bianche, au Tour de Catalogne, au Tour de Romandie… Ce sont des courses sur lesquelles j’ai envie de jouer le classement général, pour me tester. Au Tour de France, j’ai envie de viser une victoire d’étape.
On t’imagine surtout comme un coureur capable de jolis coups d’éclat sur une belle étape d’une course par étapes, ou sur des courses d’un jour. Penses-tu être en mesure d’avoir la régularité pour faire un gros classement général sur des épreuves du WorldTour ?
Je suis capable d’être régulier, quand même. En 2023, j’ai gagné une étape du Tour des Alpes en avril, puis une étape de la Route d’Occitanie en juin, et encore en Malaisie en toute fin de saison, sur trois périodes différentes. Maintenant, sur la totalité d’une course, j’ai souvent eu des difficultés à cause d’allergies. C’est ce qui m’a pénalisé au Tour des Alpes l’an dernier par exemple. J’étais nul le premier jour alors que j’avais de super jambes. Une fois qu’il s’est mis à pleuvoir, ça allait beaucoup mieux (l’exposition aux pollens, notamment, est bien moins forte et présente lorsqu’il pleut et/ou que le climat est humide, contrairement à un temps sec, NDLR). J’essaie de travailler cet aspect-là. Si je suis en pleine possession de mes capacités sur toute une semaine de course, je pense pouvoir être très régulier. Et puis, souvent jusqu’à présent, j’étais là pour aider un leader et j’avais ma chance sur une étape spécifiquement.
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