Pierre Gautherat débutera ce dimanche à Marseille sa troisième année chez les pros. “Ça passe vraiment très vite car je me vois encore Cadet ou Junior. Il faut à chaque fois se remettre à jour”, assure-t-il à DirectVelo. Depuis cet hiver, il ne travaille plus avec son entraîneur historique, Jacques Decrion. “Il m’a bien aidé à passer le cap entre amateur et professionnel. Il restera toujours dans mon entourage, on s’appelle encore plusieurs fois par semaine. L’équipe a mis des choses en place cet hiver, mon nouvel entraîneur est en lien avec Jacques, ça lui permet de savoir comment je travaillais jusque-là”. 

Le Jurassien n'est plus en découverte. “Il y a des jeunes qui débarquent de la Conti, mais cela dit je n’ai encore que 22 ans, je reste le « petit Pierrot » (rires). Mais je vais faire plus de courses WorldTour maintenant et ça ne me fait pas peur. Je fais du vélo pour disputer les plus belles courses du monde”. Il découvrira un nouveau Monument à l’occasion de Milan-San Remo, “qui peut être une belle course pour [lui] à l’avenir”. Il y aura ensuite ses deux gros objectifs, le Tour des Flandres et Paris-Roubaix, et peut-être l’Amstel Gold Race pour aider ses leaders. En seconde partie de saison, il devrait prendre part à la Vuelta, son premier Grand Tour.

« ACCEPTER QU’IL Y AIT DES HAUTS ET DES BAS »

En progression constante depuis des années, ses objectifs sont de plus en plus élevés. “J’espère que ma progression sera encore meilleure en 2025. Mais il faut rester serein et ne pas aller trop vite non plus. Il faut avoir en tête que la saison est très longue”. Avant, il souhaitait être tout le temps très bon quand il mettait un dossard mais sa philosophie a changé. “Ce n’est pas forcément de cette façon-là que ça marche. Il faut accepter qu’il y ait des hauts et des bas”.

L’an dernier, il avait attaqué “très fort” la saison en se classant 2e du GP Castellon, 4e du GP La Marseillaise, 6e du Tour de la Provence puis 11e du Het Nieuwsblad. Cette année, il a essayé de retarder ce pic de forme pour être au top au mois d’avril, pour le Tour des Flandres et Paris-Roubaix, forcément. “L’objectif de l’équipe est de gagner un Monument dans les trois ans qui arrivent, et c’est un objectif personnel également”, annonce-t-il.

« TRAVAILLER POUR TITILLER LES MEILLEURS MONDIAUX »

Pierre Gautherat est en contrat jusqu'en 2027 avec Decathlon AG2R La Mondiale. “Ça me laisse trois ans pour bien travailler et pour titiller les meilleurs mondiaux sur un Tour des Flandres ou un Paris-Roubaix. Bien sûr, (Mathieu) Van der Poel, (Wout) van Aert et « Pogi » (Tadej Pogacar) sont très au-dessus de la mêlée sur les Classiques. Si Pogi fait bien le Tour des Flandres cette année, ce ne sera pas une tasse de thé. Mais on a tourné autour en 2024 en faisant une superbe campagne de Classiques et l’équipe est de plus en plus concentrée sur ces courses-là”.

La formation savoyarde se donne les moyens de briller sur ces épreuves, elle a déjà reconnu plusieurs flandriennes afin d’éviter au maximum les mauvaises surprises le printemps prochain. “Je suis hyper content de faire partie de ce groupe-là pour les trois années à venir. On peut aller chercher une Classique. D’ici 2027, ce sera l’objectif, même s’il faut rester humble. On doit se dire que ce n’est pas infaisable”.