Mattéo Vercher, le déclic du Tour
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Crédit photo Nicolas Gachet - DirectVelo
Il n’y a pas eu la victoire au bout mais la 18e étape du Tour de France 2024 a fait beaucoup de bien à Mattéo Vercher. Battu au sprint par le Belge Victor Campenaerts à Barcelonnette (Alpes-de-Haute-Provence), le coureur de TotalEnergies a compris ce jour-là que lui aussi pouvait lever les bras au plus haut niveau. “Le Tour m’a fait prendre conscience que j’étais capable d’être là dans un final malgré mon manque d’expérience en WorldTour et ma jeunesse, confie-t-il à DirectVelo. À la base, on le pense tous mais il faut le matérialiser sur le terrain. Il n’y a pas que les autres qui peuvent le faire. Tout est possible, il ne faut pas se mettre de barrières”.
Le Rhodanien de 24 ans reconnaît manquer de confiance en lui. “Mon plus gros ennemi, c’est moi-même”. Il est du genre à toujours aider les autres plutôt qu’à penser à lui-même. “Je suis peut-être trop prévoyant mais quand je sais qu’un coéquipier est en meilleure forme que moi, je roule pour lui par principe car sur le papier, je me dis qu’il est plus fort que moi. Mais il y a des paramètres du terrain à prendre en compte”. Ce fut le cas lors du Tour de France où il ne s’imaginait pas vraiment jouer l’étape. “À aucun moment on s'est dit que c’était à moi d’y aller et au final, ça s’est ouvert. Il faut peut-être que je me pose moins de questions”.
« LE COUTEAU ENTRE LES DENTS »
Pour lui, il y a forcément eu un avant et un après Tour de France. Derrière, il avait plutôt bien enchaîné en terminant, en Italie, 7e du GP de l'Industrie et de l'Artisanat et 12e de la Coupe Sabatini. Il sait qu’il a besoin de déclics pour avancer. “Pendant mes deux premières années Espoirs, à Vaulx-en-Velin, je ne gagnais pas de courses. J’ai eu le déclic en arrivant au Vendée U où j'avais gagné en mars à Manche Atlantique, avant de finir la saison avec six victoires” (voir sa fiche DirectVelo). D’où le fait qu’il aimerait très vite faire des résultats cette saison et ce malgré un hiver compliqué, avec quelques maladies qui ont freiné sa préparation. “Je ne serai pas à mon meilleur niveau à la reprise mais je pense que ça va revenir rapidement. Si j’arrive assez vite à avoir des résultats et à prendre totalement confiance, ça peut être le déclic qui peut me faire passer un cap. J'espère que ça va arriver rapidement pour faire une très belle saison. J’ai le couteau entre les dents”.
Le fait de mieux connaître les courses est un avantage selon lui. “J’ai maintenant des repères, j’irai avec plus d’ambition”, dit celui qui participe actuellement au Challenge de Majorque, avant d'enchainer avec le Tour de la Provence, la Classic Var, le Tour des Alpes-Maritimes et les Boucles Drôme-Ardèche. “Je sais vers quoi je m’embarque”. Quand il y aura des ouvertures, il espère bien prendre “[sa] part du gâteau”. Il estime être dans la bonne équipe pour avoir sa carte de temps à autre. “On a bien sûr des directives mais on a plus de libertés que dans une WorldTeam”. Et il espère bien en profiter.