Paul Seixas : « Un truc de fou ! »

Crédit photo Nicolas Mabyle - DirectVelo
Paul Seixas n’est clairement pas fait du même bois que la plupart des autres coureurs. Alors qu’il sort tout juste de la catégorie Juniors, et pour sa toute première course chez les professionnels, le grimpeur de Decathlon AG2R La Mondiale a joué la gagne, ce dimanche, au Grand Prix La Marseillaise. Repris dans les tout derniers instants de la course par un imposant groupe de contre, l'athlète de 18 ans a encore trouvé les ressources physiques et mentales pour arracher un Top 5 dans un sprint en faux-plat montant, à Luminy (voir classement). DirectVelo était présent sur l’épreuve provençale pour recueillir sa première réaction. Entretien.
DirectVelo : C’est une première sortie chez les pros sacrément encourageante !
Paul Seixas : Les sensations étaient plutôt bonnes. Avec l'équipe, on a fait vraiment une bonne course, je pense. Jusqu'au pied de la Route des Crêtes, on était vraiment bien groupés. Ça frottait vraiment dur, mais on a réussi à se trouver. Puis dans la Route des Crêtes, ça a attaqué alors j'ai suivi. J'ai fait ce que je pouvais pour rester devant. Ensuite, on s'est retrouvés contre deux mecs d'INEOS. Donc là, c'est devenu une situation un peu compliquée, sachant que je ne savais pas trop si j'avais Pierre (Gautherat) derrière pour le sprint. J'hésitais un peu.
« IL FALLAIT AVOIR LE CŒUR BIEN ACCROCHÉ »
Puis Kévin Vauquelin en a mis une bonne…
Il a attaqué vraiment fort, ça a fait mal à tout le monde. Tout les mecs étaient à bloc. Mais à la fin, il est devenu évident que ça allait se regrouper car ça n’a pas super bien collaboré. C’était sûr… Il nous aurait fallu au moins quinze secondes de plus pour aller au bout. On s’est fait reprendre dans le dernier kilomètre mais je me suis accroché comme j’ai pu pour aller faire le sprint malgré tout. Tout le monde était fatigué alors j’ai essayé de tirer mon épingle du jeu. Faire 5, ce n’est pas trop mal.
C’est un sacré baptême du feu !
C'était sympa, franchement. C'était une belle expérience au milieu des pros, pour ma première. Franchement, je suis content de ce que j'ai fait. C'est sûr que c'est impressionnant. La manière dont ça court, c'est complètement différent des Juniors. Et il y a vraiment eu une bataille dans les 30, 40 premiers kilomètres pour l’échappée. En plus, sur les routes mouillées, c'était un peu chaud, ça frottait dur. Ensuite, il y a eu un vrai temps mort, ce qui n’arrive jamais sur les courses Juniors. Et donc ça, c'était vraiment une nouveauté pour moi. Avant la route des Crêtes, ça frottait terrible, je n'avais jamais vu ça ! Franchement, c'était une belle expérience. Et il fallait avoir le cœur bien accroché parce que c'était vraiment dur. Une fois dans les Crêtes, c’était un truc de fou !
« JE SAVAIS QUE J'ÉTAIS PLUTÔT PAS MAL »
Espérais-tu pouvoir jouer la gagne d’emblée chez les pros ou est-ce malgré tout une surprise pour toi ?
En fait, je ne savais pas trop à quoi m'attendre. C'est sûr que ça reste toujours une surprise de se retrouver devant à ce moment-là. Notre génération, on a quand même pas mal de données sur Strava pour savoir un peu où on en est. Et je savais que j'étais plutôt pas mal. Mais après, entre faire des bons efforts au bout de 50 bornes d'entraînement et des bons efforts au bout de 120 bornes de course, ça n'a rien à voir. Je suis content. Et je savais que si tout se passait bien, je pouvais peut-être avoir les jambes pour jouer quelque chose. Aujourd'hui, c'était une belle course. Et je pense que j'ai été bien. Et l'équipe m'a bien aidé, m'a bien placé. Tout s'est aligné pour moi.
Quels enseignements peux-tu, déjà, tirer de cette première ?
C'est sûr que ça met de la confiance pour cette première saison pro. Je n’espérais pas trop faire des résultats en début de saison alors faire 5e dès la première, c’est vraiment bon pour la confiance. C’est la preuve que je ne suis pas là par hasard, que j’ai le niveau. C’est vraiment cool, ça fait plaisir.
En savoir plus : coureurs et équipes associés
Coureurs
