Cofidis : Milan Fretin, missile d’une artillerie renouvelée

Crédit photo Mathilde L'Azou / Team Cofidis

Crédit photo Mathilde L'Azou / Team Cofidis

La formation Cofidis a évolué en profondeur à l’intersaison. Après une année 2024 périlleuse, le manager général Cédric Vasseur a fait le choix d’un grand ménage, tant au niveau des coureurs que du staff. C’est ainsi que pas moins de douze départs pour autant d’arrivées ont été enregistrés du côté des athlètes, et que la valse des entraîneurs a également été importante (lire ici). “On a connu une année difficile, comme une équipe cycliste peut malheureusement en connaître dans son histoire”, concède avec le recul, auprès de DirectVelo, Cédric Vasseur. “On a pris la mesure de la situation, on s’est posés, on a analysé, on a restructuré l’équipe, en recrutant des coureurs comme Dylan Teuns ou Alex Aranburu qui emmènent une nouvelle impulsion. Il ne fallait surtout pas continuer dans le même sens. On a pris le problème à bras le corps et ce début de saison nous donne plutôt raison”

Alors que les rouge-et-blanc avaient attendus le mois de mai et une victoire d’étape de Benjamin Thomas sur le Tour d’Italie pour ouvrir le compteur de victoires l’an passé, ils en affichent, cette fois-ci, déjà quatre fin février (cinq en tout l'an dernier). Bryan Coquard avait ouvert la voie en Australie avant d’être imité par l’une des recrues, Valentin Ferron, au GP La Marseillaise. Puis c’est Milan Fretin, arrivé dans l’équipe il y a un an, qui a levé les bras deux fois lors de ses deux premières courses de la saison, sur la Clasica de Almeria puis lors d’une étape du Tour d’Algarve. Le tout en s’offrant le scalp de coureurs tels Arnaud De Lie, Jordi Meeus ou Wout van Aert. “Pour nous, c’est une belle satisfaction. On connaissait déjà son potentiel. L’année dernière, il nous avait déjà épaté à plusieurs reprises. Mais là clairement, à l’intersaison, il a franchi un cap”, se félicite son manager.

CHANGEMENT D'ENTRAÎNEUR ET DE MATÉRIEL

Le sprinteur belge promet être le premier surpris d’une telle réussite en ce début d’exercice annuel. “Je ne m’y attendais pas. Je l’espérais au fond de moi car j’ai fait une très bonne prépa hivernale et j’avais bien marché en fin de saison 2024. Cela dit, gagner comme cela deux fois face à de tels coureurs, c’est incroyable. L’équipe avait déjà gagné deux fois, c’était une motivation supplémentaire pour ajouter ma pierre à l’édifice. Je suis vraiment content de ces deux premières sorties de l’année”. L’athlète de 23 ans est particulièrement heureux des modifications apportées au sein de la structure cet hiver. “On a changé beaucoup de choses. On a vécu une mauvaise année 2024, il fallait se bouger. Il y a notamment eu un changement de roues dont tout le monde se satisfait, les nouvelles sont géniales. Les stages de pré-saison ont également été adaptés, on s’est entraînés plus dur que l’an passé à la même période”. Après le dernier stage collectif, il a continué de s’entraîner à Calpe, avec un ami, “pour ne pas avoir à rouler dans des conditions trop difficiles en Belgique”. Son nouvel entraîneur n’est autre que l’Italien Mattia Michelusi, à la tête du pôle performance de l’équipe cette année. “Je suis très content de travailler avec lui, on travaille plus dur que l’an dernier”, insiste-t-il. 

Originaire de Genk - il vit toujours dans les environs -, l’ancien spécialiste des vélodromes est en train de devenir l’une des pièces maîtresses du collectif Cofidis. Pour le plus grand bonheur de Cédric Vasseur, qui l’avait repéré lorsqu’il évoluait au Team Flanders-Baloise en 2023. “Je pense qu’il a encore une belle marge de progression. C’est évidemment une superbe nouvelle pour nous. On doit être vigilants à son calendrier, on doit l’inscrire sur de belles courses pour le faire encore progresser. Il est jeune. On voit qu’il est capable de rivaliser avec les meilleurs sprinteurs du monde, dès maintenant. Sa progression va se faire naturellement en participant à son premier Grand Tour. C’est l’étape suivante. On ne sait pas encore lequel il va faire cette année mais il y sera. Ça va lui donner une caisse supplémentaire”. Et si ce n’est pas encore acté à 100%, c’est a priori du côté de l’Italie que Milan Fretin disputera sa première compétition sur trois semaines.

LA VOLONTÉ D’AVOIR UN COUREUR SUPPLÉMENTAIRE À SON SERVICE

“Initialement, j’aurais déjà dû disputer mon premier Grand Tour l’an passé. Il a un temps été prévu que je sois aligné sur la Vuelta, j’en avais très envie, explique le Flamand. Mais l’équipe a finalement changé d’avis, on m’a dit que je n’avais que 23 ans et qu’il fallait y aller doucement. J’étais un petit peu déçu car je pensais que ça pouvait déjà me faire passer un cap avant d’entamer une nouvelle prépa hivernale, mais j’ai quand même compris. Après tout, ce n’est que partie remise”. Et s’il est engagé sur le prochain Tour d’Italie, “ce ne sera pas seulement pour prendre de la caisse mais avec l’ambition de faire des Top 3 sur des sprints”.

Puisqu’il prend de l’épaisseur au sein de la WorldTeam nordiste, Milan Fretin va sans doute pouvoir commencer à réclamer un groupe plus élargi autour de sa propre personne. “J’ai déjà Piet Allegaert qui est très souvent avec moi, il me protège et m’emmène les sprints. Mais c’est vrai qu’idéalement, à terme, ce serait formidable d’avoir un autre coureur régulièrement à mes côtés dans le groupe”. Alors que Cofidis compte également Bryan Coquard dans ses rangs, les deux sprinteurs ne seront pas amenés à se croiser souvent dans l’année. “Il peut parfois être bien aussi d’avoir deux sprinteurs sur une compétition mais la priorité pour l’équipe est de se maintenir en WorldTour et de marquer un maximum de points UCI. Il est donc normal que l’on répartisse nos chances et nos forces sur plusieurs fronts le plus souvent possible”. Et le nouveau missile de cette artillerie renouvelée pourrait bien être l’un des principaux pourvoyeurs de points tout au long de la saison. “Ça ne pouvait pas mieux commencer. Maintenant, il faut que je confirme”.


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