Pierre-Luc Périchon : « Finir là-dessus, c'est génial »

Comme en 2009, Pierre-Luc Périchon (SCO Dijon) s'est adjugé au sprint le Grand Prix de Blangy, 8e et dernière manche de la Coupe de France DN1. Le futur coureur de La Pomme Marseille, âgé de 24 ans, n'a pas manqué sa sortie du peloton amateur. Il revient sur sa victoire pour www.directvelo.com.

DirectVélo : Comment as-tu géré ta course ?
Pierre-Luc Périchon : J'étais serein au départ. Je savais que j'étais prêt physiquement. J'ai vu que les jambes tournaient bien en début de course. Je n'ai pas bougé pendant la première partie où nous avions six tours à faire de 10 km. Un groupe de cinq est ensuite sorti. Nous avons mis la tactique d'équipe en place. De mon côté, j'ai observé dans la première montée de la bosse du second circuit. Au 2e tour, je me suis bien placé, je suis monté dans les premières positions du peloton. Cela a accéléré sur le sommet et on sort à huit. Nous sommes revenus sur les cinq échappés. On se retrouve donc à treize devant. Cela a roulé de suite. On a vite pris du temps au peloton, deux minutes en un tour. Mais on a vu dans la bosse dans le tour suivant que le peloton avait repris 1' en deux kilomètres... On a vu immédiatement que le peloton jouait avec nous.

Qu'est-ce que tu t'es dit à ce moment-là ?
Je me suis dit que je n'allais pas tout donner, que ce n'était pas moi qui allait changer la destinée de l'échappée. J'ai passé mes relais mais sans en faire plus. C'était toujours la même chose, le peloton se rapprochait grâce à la bosse, à 40'' environ, et après on arrivait à avoir 1'20''.

« Avec deux coureurs de Sojasun sur quatre, ce n'était plus à moi de rouler »

Vous entamez la dernière côte, dans le dernier tour, avec 20'' d'avance sur le peloton...

Mickaël Olejnik (USSA Pavilly Barentin) a attaqué à plusieurs reprises dans le faux-plat avant la côte.  Il est sorti seul dans la bosse. J'avais remarqué hier (vendredi) lors de la reconnaissance en faisant mon déblocage qu'il ne fallait pas attaquer trop tôt, car on s'écrasait dans la bosse. Je me suis donc dit qu'il fallait mieux que je monte à mon train. Je voulais être capable de mettre une sacoche en haut. Je l'ai donc laissé partir. Je suis rentré en compagnie de Maxime Daniel (Sojasun espoir). Et ils se sont retrouvés à deux coureurs de Sojasun espoir puisqu'Etienne Tortelier est revenu sur nous alors qu'on reprenait Olejnik. Nous étions donc quatre dans l'échappée.

Comment t'es-tu comporté lorsqu'il y avait deux coureurs de la même équipe ?
J'ai laissé faire. Ce n'était plus à mois de rouler, même si on a tous plus ou moins roulé dans la descente sur Blangy. A 3 km de l'arrivée, je leur ai dit que je ne roulais plus comme ils étaient deux Sojasun espoir. C'était à eux de prendre la course en main. Je me suis mis en 4e position. Je surveillais le peloton en même temps. Le peloton nous reprend à 500 mètres mais j'ai attaqué juste avant. Je lance le sprint aux 500 mètres, juste avant le virage. J'ai viré le plus vite possible. J'avais 4-5 mètres d'avance. J'ai fait mon sprint à fond. Ce n'est pas revenu. J'ai levé les bras à 50 mètres de la ligne. J'ai un peu savouré quand même.

« Annoncer et gagner... c'est beau quand même »

Après 2009, c'est la seconde fois que tu gagnes à Blangy...

Oui, j'avais gagné exactement de la même manière. On avait viré en tête avant le dernier virage avec Alexis (Coulon, son coéquipier). C'est aussi ma 2e victoire en Coupe de France de l'année, après la Boucle de l'Artois en avril.

Quelle importance a cette dernière victoire avant ton passage chez les pros ?
J'ai reçu pas mal de messages après l'arrivée. Michel Gros (son agent) m'a dit que j'étais sorti du peloton amateur par la grande porte. C'est touchant quand une personne de son envergure te dit ça. On se rend compte ainsi qu'on a fait quelque chose de beau. C'est ma dernière course amateur car nous allons reprendre tôt avec La Pomme Marseille. Finir là-dessus, c'est génial. C'est un grand moment, du bonheur. J'avais annoncé dans un article que je voulais bien faire (voir ici). Annoncer et gagner... c'est beau quand même. Je n'avais pas de pression, je n'avais pas peur. Le SCO Dijon ne pouvait pas gagner la Coupe de France, ni descendre en DN2. Nous étions tous libérés au départ, et chacun savait qu'il avait sa carte à jouer.

Retrouvez en cliquant ici la fiche wiki de Pierre-Luc Périchon.

Crédit Photo : Patrice Meunier
 

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