Entraîneur au CC Etupes, Julien Pinot détaille à www.directvelo.com les objectifs et la préparation de son groupe pour Paris-Roubaix espoirs.
 
DirectVélo : Parmi les coureurs du CC Etupes, seul Nicolas Boisson a participé à Paris-Roubaix espoirs. Quels sont les objectifs du groupe dimanche, sur la version espoirs de l'épreuve ?
Julien Pinot : Comme nous partons dans l’inconnue, ce serait déjà beau de placer un coureur dans les 15 premiers. Quand on regarde les 30 premiers de l’an passé, on se rend vite compte que l’expérience des pavés compte énormément. Notre directeur sportif Jérôme Gannat comptera surtout sur Laurent Bourgeois et Mickael Jeannin, voire sur Romain Van der Biest. Notre dernière recrue, Algirdas Mockus, qui a vécu en Belgique, pourrait constituer une bonne surprise. Quant à Nicolas Boisson et Jonathan Fumeaux, ils se trouvent plutôt en phase de préparation en vue de leurs objectifs du mois de juin. Mais Paris-Roubaix est une course qui fait rêver. Donc, chacun voudra donner le meilleur de lui-même !
 
Avez-vous reconnu les lieux avant le baptême du feu ?
Oui. Samedi, nous avons repéré les premiers secteurs en vélo (de Troisville à Mons-en-Pévèle) et les derniers en voiture lorsque c'était possible... La connaissance du terrain est primordiale pour le placement à l'entrée des secteurs. Le facteur "réussite" compte aussi beaucoup. A ce propos, nous serons équipés de roues spécifiques à boyaux, que nous prête la Française des Jeux.
 
Comment avez-vous entraîné les coureurs pour ce Paris-Roubaix ?
L'idéal aurait été de les préparer sur des secteurs pavés, afin qu'ils apprennent à perdre le moins de vitesse possible et qu'ils ne butent pas contre les pavés lorsqu’ils arrivent lancés à 50km/h. Malheureusement, dans notre région, nous ne possédons qu’une seule rue à Besançon avec des "vrais" pavés, sur 400m, et dans une zone piétonne ! Nos deux coureurs les plus attendus dimanche, Laurent Bourgeois et Mickaël Jeannin ont beaucoup travaillé l'endurance. Avec Mickaël, nous avons mis l'accent sur de sorties longues de 5-6h, des séances de force sous maximale, du rythme derrière scooter... Quant à Laurent, il a roulé de son côté, vers Lyon, sur de grandes sorties.
 
Certains de vos adversaires ont choisi la Ronde de l'Isard pour se préparer pour Paris-Roubaix espoirs. Certains souhaitaient même briller sur ces deux épreuves. Mais sont-elles compatibles ?
La Ronde de l’Isard n'est pas une préparation idéale pour Paris-Roubaix. Mais ce type de course à étapes difficiles (si l'on n'en sort pas cramé et si on surcompense bien dans la foulée), permet de peaufiner la forme et d’améliorer le potentiel. C’est pourquoi il est possible de retrouver aux avant-postes à Roubaix des coureurs qui ont disputé l’Isard. Peu d'entre eux sont capables de viser à la fois la victoire sur les deux épreuves… Une vraie préparation spécifique ne peut pas se faire à la fois dans la montagne et sur pavés. On voit souvent chez les amateurs que les hommes en forme arrivent à s’en sortir sur tous les terrains. La spécialisation est plutôt une affaire de coureurs professionnels. Mais Paris-Roubaix espoirs sera quand même remporté par un spécialiste de ce type d’effort et de course !